La troisième vague de chaleur de l’année asphyxie les Mexicains

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Des personnes tentent de se protéger du soleil lors d'une épisode caniculaires à Guadalajara, dans l'État de Jalisco, au Mexique, le 12 juin 2023 © AFP/Archives ULISES RUIZ

Mexico (AFP) – Tandis que Roberto De Jesus s’efforce de trouver un travail sous un soleil de plomb, Wendy Tijerina lutte pour ne pas perdre sa nourriture. La vague de chaleur qui a déjà fait huit morts au Mexique perturbe la vie de millions de personnes dans le pays.

Le maçon de 50 ans est posté près de la cathédrale du centre historique de Mexico, où cette semaine la température a atteint un record de 35°C. Il est midi et l’asphalte est brûlant, tout comme la pierre des bâtiments de cette capitale surpeuplée de 26 millions d’habitants, périphérie comprise, où la cohue et la pollution liée au trafic rend l’air encore plus étouffant.

Le pays fait face sa troisième vague de chaleur depuis le début de l’année. Depuis la mi-avril, elle a fait huit morts, a annoncé vendredi le gouvernement. Sur les huit victimes, sept ont succombé d’un coup de chaleur et une de déshydratation. L’épisode caniculaire pourrait durer encore deux semaines.

La chaleur « est vraiment pesante », note Roberto De Jesus, chapeau en toile sur la tête. « Parfois, on est très déshydratés », ajoute l’homme qui reste debout entre huit et neuf heures par jour dans l’attente d’éventuels clients. Le plus dur, c’est quand il doit travailler, par ces fortes chaleurs, à l’extérieur. « On étouffe vraiment ».

Parmi les autres conséquences de la canicule, le risque de prolifération des bactéries dans la nourriture proposée dans les rues, une activité très populaire dans le pays. Roberto De Jesus en a récemment fait l’expérience. « J’ai été pris de nausées », raconte-t-il. « Ce sont des tacos que j’ai mangé dans la rue (…) C’est ce qui m’a rendu malade », assure-t-il.

« La chaleur est horrible », se plaint Javier Ramos, 30 ans, un vendeur de tacos d’un étal de rue du centre de la capitale, disant suivre un protocole consistant à ne garder sur place que la viande nécessaire pour la journée et à la stocker dans des glacières séparées de celles conservant les légumes.

« Nous sommes en train de voir les conséquences du changement climatique », soupire Natividad Flores, une vendeuse de vêtements faits main du centre de la capitale, chapeau à large bords sur la tête et crème solaire sur le visage et les bras.

Dans le reste du pays, la situation est également compliquée et notamment à Monterrey (nord-est) avec plus de 40°C.

« On manque d’eau, on ne peut pas baigner les enfants ou même utiliser un ventilateur parce qu’ils ont coupé le courant », se plaint Wendy Tijerina, une habitante d’Apodaca, dans la périphérie de la ville. « Nous essayons d’obtenir une glacière pour conserver les médicaments qui ont besoin d’être réfrigérés et ceux qui sont un peu délicats », explique-t-elle.

Une sécheresse historique a frappé Monterrey en 2022 avec pour conséquence une réduction importante de la pression d’eau dans les foyers et des coupures de courant en raison de la forte demande d’électricité du fait de l’utilisation accrue des climatiseurs.

Le gouvernement de l’État de Nuevo Leon, où se trouve Monterrey, a pris des dispositions pour que les enfants suivent des cours en semi-présentiel et n’aillent à l’école que deux heures par jour pour éviter d’être exposés à la canicule.

Dans l’Etat du Chiapas (sud), une église coloniale qui avait été submergée par les eaux d’un réservoir a récemment été mise au jour en raison de l’assèchement de la retenue.

Il s’agit d’une église dominicaine du XVIe siècle située à Nuevo Quechula. Il y a environ cinq mois, « l’eau a commencé à baisser, trop », raconte Darinel Gutiérrez, un pêcheur de la localité. « Comment je fais vivre ma famille ? » se demande-t-il désormais.

© AFP

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