Les espèces marines contraintes de migrer à cause du réchauffement climatique


Récif corallien de Neuika, Nouvelle-Calédonie, France (22°23’ S – 167°06’ E). © Yann Arthus Bertrand / Altitude

Avec le réchauffement des océans, les espèces marines migrent vers les pôles, révèle une étude publiée dans Current Biology.

Depuis l’époque préindustrielle, les océans se sont réchauffés d’un degré Celsius (1°C) en moyenne. Afin de retrouver les températures auxquelles elles sont acclimatées, certains espèces marines se déplacent vers des latitudes plus hautes et plus fraiches. Les auteurs de l’étude ont constaté une tendance générale à l’augmentation du nombre d’espèces dans les cercles polaires ainsi que leurs disparitions autour de l’équateur.

« La principale surprise fut l’ampleur des effets du changement climatique », explique Martin Genner, écologiste évolutionniste de l’Université de Bristol et auteur de l’étude « Nous avons constaté la même tendance dans tous les groupes de la faune marine que nous avons examinés, du plancton aux invertébrés marins, en passant par les poissons et les oiseaux de mer ».

Les chercheurs ont analysé les niveaux d’abondance de 304 espèces marines au cours du siècle dernier. Les résultats montrent que les augmentations de l’abondance d’espèces ont été les plus importantes près des pôles tandis que les diminutions de l’abondance ont été les plus importantes là où l’échantillonnage a eu lieu du côté de l’équateur.

L’étude souligne que le changement climatique, en plus d’agir sur les effectifs de populations marines , affecte intrinsèquement la performance des espèces au niveau local. « Nous voyons des espèces comme le manchot empereur devenir moins abondantes à mesure que l’eau devient trop chaude à leur limite équatoriale, et nous voyons certains poissons comme le bar commun européen prospérer à leur limite polaire où ils étaient historiquement peu communs » résume M. Genner.

Les chercheurs suggèrent que l’augmentation prévue de la température de la mer jusqu’à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels d’ici 2050 continuera à entraîner des changements d’abondance des espèces marines au niveau de l’équateur, et touchera également les moyens de subsistance des populations côtières.

Pour rappel, si les émissions de gaz a effet de serre suivent la trajectoire actuelle, la biomasse marine globale diminuera de 17 % d’ici 2100.

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