Le braconnage menace la mémoire des éléphants

Faute de pouvoir apprendre de leurs ainés, les plus petits éléphanteaux d’Afrique sont eux aussi victimes du commerce de l’Ivoire, même s’ils ne possèdent pas encore de défenses. L’ONG Save The Elephants, basée à Samburu au Kenya, vient de publier dans Plos One une étude concernant l’impact du braconnage sur la mémoire des éléphants. L’étude, qui a duré plus de 14 ans, révèle que les adultes aux plus belles défenses ne sont pas les seules victimes des braconniers. Le braconnage aurait en effet un impact sur toute la pyramide démographique des troupeaux d’éléphants. Ainsi, entre 2006 et 2011, le nombre de femelles de plus 30 ans dans le groupe observé est passé de 59 à 32. Entre 2000 et 2011, le nombre de mâles adultes est lui passé de 28 à 12. Les femelles en particulier sont sources de savoir pour les plus jeunes. Ce sont elles qui guident le troupeau, qui donnent le signal de départ lors des déplacements et indiquent la route à suivre. En période de sécheresse, ce sont elles qui connaissent l’emplacement des dernières réserves d’eau. Sans elles, impossible pour les petits d’apprendre et donc de survivre. Au cours de l’étude, les éléphanteaux de moins de 2 ans sont tous décédés suite à la mort de leur mère. Les individus un petit peu plus âgés ont adoptés différentes stratégies pour survivre : devenir solitaire, se regrouper avec d’autres orphelins ou changer de troupeaux. Selon David Braum, auteur de l’étude, dans une interview pour le National Geographics : « les éléphanteaux ont un taux de survie beaucoup plus élevé lorsqu’ils sont correctement guidés par des anciens au cours des premières années de leur vie ».

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