Comprendre Copenhague : la REDD pour lutter contre la déforestation

La déforestation représente presque 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que les émissions des USA ou du secteur des transports. Lutter contre celle-ci est donc l’enjeu d’importantes discussions internationales, qui se focalisent autour d’un mécanisme appelé REDD, pour Réduction des émissions dues au déboisement et de la dégradation forestière dans les pays en développement.

L’idée est assez originale puisqu’il s’agit de financer la déforestation évitée. Une certaine somme d’argent sera attribuée à ceux qui protégeront les forêts, proportionnellement aux quantités de CO2 qui auraient été libérées dans l’atmosphère si elles étaient détruites – et qui ne le seront pas.

On parle de dizaines de milliards de dollars par an. Mais il y a plusieurs difficultés. D’où viendra l’argent ? L’idée est que ces sommes proviennent plus ou moins directement du marché du carbone, sur lequel seraient vendues les tonnes de CO2 dont l’émission aura été évitée. Mais les détails sont discutés âprement. Autre question : à qui ira l’argent ? La plupart des forêts tropicales sont habitées par des peuples indigènes qui ne possèdent pas de titre de propriété. Auront-ils leur part ? Qui assurera la défense de leurs intérêts si souvent oubliés ?

Enfin, comment calculer vraiment cette déforestation évitée ? Quelle sera la référence ? Si l’on prolonge simplement les tendances actuelles, il y a un problème car ceux qui ont beaucoup coupé d’arbres mais commencent à le faire un peu moins (comme le Brésil) seront mieux récompensés que ceux qui font des efforts méritoires depuis des années et ne peuvent pas vraiment faire davantage (le Guyana, par exemple, recouvert à 76% de forêts).

Même si l’approche financière de la REDD ne doit pas se substituer aux autres méthodes, elle représente un espoir important. Car jusqu’à présent, toutes les autres méthodes de lutte contre la déforestation se sont heurtées au manque de capacité institutionnelle, de ressources financières, de volonté politique et à la corruption. Et elles ont échoué.

Martinière.

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