Comprendre Copenhague : le Gulf Stream

Et si le Gulf Stream s’arrêtait ? Ne serait-ce même qu’un ralentissement de ce courant marin chaud qui vient longer les côtes atlantiques de l’Europe ne pourrait-il pas refroidir l’Europe ?

Les grands courants marins planétaires, comme El Nino dans le Pacifique ou le Gulf Stream en Atlantique, participent des échanges d’eau et de chaleur à l’échelle du globe. Ceux-ci sont considérables : le débit du Gulf Stream, qui est en fait composé de plusieurs courants, dépasse les 10 millions de mètres cube d’eau par seconde. Il ralentit parfois et s’est même arrêté à plusieurs reprises dans l’histoire de la planète – la dernière fois, il y a 8000 ans environ. Aujourd’hui, la fonte de l’Arctique libère une eau douce et froide qui interfère avec le courant, contrôlé par des différences de température et de densité. Elle pourrait le ralentir, le déplacer vers le sud, voire l’interrompre – même si rien n’est sûr.

Le Gulf Stream participe de la douceur hivernale de l’Europe. Mais dans quelle mesure ? On pensait que c’est grâce à lui que les températures à Londres dépassent de 15°C celles de Terre-Neuve en hiver, qui se trouve pourtant à la même latitude, mais de l’autre côté de l’Atlantique. Il semblerait qu’il ne joue en fait qu’un rôle mineur : ce sont surtout les vents d’Ouest qui, en soufflant de l’air tiède sur les côtes européennes, font bénéficier celles-ci d’un climat plus doux. Ainsi, même le léger refroidissement que causerait un arrêt du Gulf Stream ne parviendrait pas à compenser le réchauffement direct lié à l’augmentation de l’effet de serre. Aucune glaciation n’est donc à prévoir en Europe pour les siècles à venir.

D’autres conséquences sont pourtant à craindre : la disparition du courant changerait en effet les flux de nutriments dans l’océan et modifierait la vie des écosystèmes. Elle pourrait également modifier l’absorption de carbone de l’océan, qui jouerait à son tour sur les quantités de CO2 présentes dans l’atmosphère. Ce ne sont là que des exemples, car une chose est sûre : l’océan et l’atmosphère forment un couple indivisible mais encore mal compris.

Martinière.

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