Jean Jouzel note des avancées certaines sur le climat à la COP23, mais il reste du travail

La COP23 de Bonn s’achève avec des progrès dans la lutte contre le changement climatique. Le climatologue français, prix Nobel de la Paix et vice-président du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) tire un premier bilan des négociations depuis l’Allemagne.

Quel est l’objectif de la COP23 de Bonn sur le climat ?

La COP23 de Bonn prépare la COP de l’an prochain en Pologne. Elle finalise les règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris. En effet, une des décisions de la COP22 de Marrakech était de demander aux pays que tout soit bouclé en termes de fonctionnement de l’Accord de Paris dès 2018,  car il doit entrer en vigueur en 2020. Ceci permettra aux négociations conduites en 2018 et 2019 de se concentrer sur l’ambition de l’Accord de Paris : limiter à deux degrés Celsius la hausse des températures.

Quels progrès dans la négociation après 2 semaines de travaux ?

Même s’il n’y a pas de grandes avancées spectaculaires, les choses avancent dans le bon sens. Les négociateurs sont globalement satisfaits de l’avancée des discussions, qui devraient fixer des règles de fonctionnement. Ensuite, les négociations se portent sur ce qu’on appelle les « dialogues de facilitation » afin de renforcer l’ambition de l’Accord de Paris. Ce dialogue s’établit lentement. Les discussions ont aussi porté sur l’adaptation au changement climatique et du financement de la lutte contre le changement climatique. Il y a eu de petites avancées sur ces sujets ainsi que sur l’agriculture. La question du financement restera au centre du Sommet sur le Climat organisé en décembre 2017 à Paris par le président Emmanuel Macron.

Et des déceptions ?

 Il n’y a pas assez d’ambition sur la baisse des émissions avant 2020. J’avais longtemps espéré que le pic des émissions de gaz à effet de serre soit pour 2020. C’est souhaitable. Or, les émissions vont augmenter de 2 % cette année. Lundi 12 décembre, le Global Carbon Project a dévoilé les chiffres à la hausse pour les émissions de gaz à effet de serre en 2017. Ces prévisions sont malheureusement souvent fiables et mettent à mal mes espoirs d’amorçage d’une réduction globale des émissions de CO2 à l’horizon 2020.

Enfin, quelle mesure faudrait-il immédiatement prendre pour le climat ?

En France, fermer immédiatement les centrales à charbon. Cette mesure aurait le mérite d’être claire et d’envoyer un signal fort. Certes, elle n’est pas simple à mettre en œuvre. Cependant, elle donnerait beaucoup de crédibilité à la France dans la lutte contre le changement climatique.

Interview réalisé par GoodPlanet.Info en partenariat avec l’ONG CliMates à Bonn, propos recueillis par Clara Haas et Alexandra Lutz.

 

Pour aller plus loin

Jean Jouzel : « 2 degrés est un objectif politique »

3 commentaires

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  • To forget the temperature of the world drink warm tea and heat your house taking renewable energy in water

    http://infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/LE%20BESOIN.htm

    Balendard novembre 2017

    • Le Bras Véronique

    Contre la pêche électrique !

    • pelerins

    pelerins dit :

    La FRANCE n’en finit pas de ses « blablas » avec sa mise en scène larmoyante à la COP 21 ( vrai FLOP pour nous en fait) car en réalité la FRANCE pille la nature (cf en Polynésie les fonds marins vendus aux thoniers pilleurs des mers pour exporter en CHINE et au Japon + le projet de ferme géante sur l’atoll HAO d’un milliardaire chinois enfermant mérous et Napoleon pour l’exportation en CHINE) .
    La démographie galopante est la cause principale de la destruction de la planète, c’est évident et ce sujet tabou est évincé des COP qui se succèdent sans succès et ceci est grave.
    Nos 7 milliards de pillards épuisent toutes les ressources halieutiques et détruit espaces et espèces sauvages.
    Claude Levy Strauss a à juste titre alerté sur le péril le plus grand que représentait la surpopulation humaine, qui créait un déséquilibre avec les autres espèces et espaces sauvages, et qui à terme épuisait toutes les ressources.
    Le seul profit à court terme bénéficie à la mafia agro alimentaire, qui multiplie les élevages intensifs cruel et polluants pour nourrir à bas coût la surpopulation mondiale, et qui laisse un désastre à long terme.
    Revoir une alimentation sans viande et poissons serait aussi une solution à portée de tous, mais ici commence la vraie révolution évolution qui n’est pas à l’ordre des COP, ni des lobbys qui dictent nos assiettes.
    Rappelons que l’on ne vient pas sur terre que pour  » bouffer » se multiplier et in fine s’entasser, mais surtout pour vivre en harmonie et équilibre avec la beauté qu’offre la terre, avec ses espaces sauvages et autres espèces animales préservés .
    La beauté du monde doit être notre rempart contre l’immonde qu’on nous prépare.