GoodPlanet Mag’ propose désormais des chroniques sur les livres, films, documentaires, expositions en rapport avec les thématiques de l’écologie et du vivre-ensemble. Découvrez les dans notre rubrique nos chroniques culturelles. Cette semaine, notre journaliste propose de découvrir la bande-dessinée Nous sommes la voix de celles qui n’en ont plus de Paola Guzzo et Cécile Rousset.
Du décompte des féminicides aux slogans féministes en passant par des phrases dénonciatrices, les collages contre les féminicides sont écrits noir sur blanc, une lettre par feuille, sur les murs de nos villes. Mais quelle est l’histoire des collages contre les féminicides ? Dans la bande-dessinée Nous sommes la voix de celles qui n’en ont plus parue chez Actes Sud BD, Paola Guzzo et Cécile Rousset reviennent sur l’histoire du mouvement.

Disponible en librairie depuis le 27 août, la bande-dessinée Nous sommes la voix de celles qui n’en ont plus relate une enquête des journalistes Paola Guzzo et Romane Pellen. Les deux journalistes suivent le mouvement des collages féministes depuis ses débuts, lorsque fin août 2019, une militante lance un appel sur les réseaux sociaux : coller collectivement contre les féminicides sur les murs de Paris.
Cette militante n’est autre que Marguerite Stern, ancienne femen, militante féministe, aujourd’hui proche des mouvements d’extrême droite. Si maintenant ses prises de position ne correspondent pas aux valeurs défendues par le collectif dont elle est l’initiatrice, ce dernier ne peut être raconté sans mentionner Marguerite Stern et le rôle qu’elle y a joué. Ce qui rend Nous sommes la voix de celles qui n’en ont plus honnête et sincère, réside dans le choix des autrices de ne pas taire une partie de l’histoire du mouvement dans le seul but de le mettre en valeur.
À travers les 247 pages illustrées par Cécile Rousset, on découvre la véritable histoire des collages contre les féminicides, sans fioritures. De la genèse du mouvement, au débat sur la typographie de la lettre « E », en passant par les différentes scissions qui façonnent son histoire, la bande dessinée nous plonge directement dans le cœur du sujet.

En plus des cartouches qui viennent expliquer des termes ou remettre en contexte des événements, les dialogues font la force de l’œuvre. Parfois des conversations entre les deux autrices sont mises en scène et permettent de comprendre les différents doutes et questionnements qui touchent le mouvement. D’autres fois, ce sont des discussions entre militantes et militants qui donnent, elles, l’impression d’être directement dans la pièce, observant chacun des évènements qui marquent l’histoire du mouvement. Mais les bulles les plus impactantes restent celles renfermant les nombreux témoignages des membres du collectif.
La bande-dessinée se conclut sur une postface de la journaliste Laurène Daycard sur l’imaginaire de la lutte contre les féminicides. Plus qu’une simple bande-dessinée sur l’histoire des collages contres les féminicides, Nous sommes la voix de celles qui n’en ont plus inscrit l’histoire du mouvement dans celle des luttes féministes.
Ainsi, Nous sommes la voix de celles qui n’en ont plus ne s’adresse pas seulement aux féministes les plus engagées et engagés mais à celles et ceux qui découvrent tout juste ces sujets, au plus curieux ou tout simplement aux férus d’histoire.
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