Loi Duplomb : Macron veut concilier « science » et « juste concurrence »

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Le président français Emmanuel Macron à l'Elysée à Paris, le 14 juillet 2025 © AFP/Archives Ludovic MARIN

Paris (AFP) – Emmanuel Macron a dit mercredi qu’il attendrait la décision du Conseil constitutionnel sur la loi Duplomb avant de s’exprimer face à la pétition demandant son abrogation, tout en appelant à concilier « science » et « juste concurrence » en matière environnementale, a rapporté la porte-parole du gouvernement.

Lors du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a confirmé vouloir « respecter le temps institutionnel » et donc qu’il « attendra les conclusions du Conseil constitutionnel », qui doit se prononcer d’ici le 10 août, a déclaré Sophie Primas devant la presse.

« Il a rappelé que notre action politique, quelle qu’elle soit, y compris sur ces sujets agricoles, doit être notamment guidée par la science et que nous devons en même temps défendre nos agriculteurs » pour faire exercer « une juste concurrence », a-t-elle ajouté.

« Tout ce qui nous désynchronise » rapport aux règles en vigueur dans les autres pays « nous pénalise », a affirmé Emmanuel Macron, selon elle. « Il est très attentif à ce chemin de crête », a assuré la porte-parole.

Près de 1,8 million de citoyens, un record, ont signé une pétition sur le site de l’Assemblée nationale contre la loi Duplomb, très décriée pour son impact environnemental. Cela pourrait déboucher sur un débat, sans vote, sur cette loi déjà adoptée par le Parlement.

[Le lien vers la pétition : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-3014]

Mais plusieurs partis de gauche et associations environnementales demandent au président de la République d’exiger une « nouvelle délibération » du texte au Parlement, comme l’y autorise la Constitution.

La loi du sénateur Les Républicains Laurent Duplomb, adoptée le 8 juillet, autorise notamment la réintroduction sous condition de l’acétamipride, un pesticide interdit en France mais autorisé ailleurs en Europe.

Ce produit, toxique pour la biodiversité et potentiellement pour la santé humaine, est réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale des producteurs étrangers.

© AFP

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Un commentaire

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    • Matthias Heilweck

    Encore et toujours du « en même temps » alors que ces pratiques agro-industrielles sont incompatibles avec la santé de tous. La santé n’a pas de prix et ne devrait pas pouvoir être mise en balance avec quelque intérêt mercantile que ce soit. Pire, nous creusons le trou de la sécurité sociale en autorisant ce genre de pratiques. La politique actuelle revient à mutualiser les frais et privatiser les bénéfices.