GoodPlanet Mag’ propose des chroniques sur les livres, films, documentaires, expositions en rapport avec les thématiques de l’écologie et du vivre-ensemble. Découvrez-les dans notre rubrique nos chroniques culturelles. Cette semaine, notre chroniqueuse, propose de découvrir le livre Sensibles par nature de Delphine Arbelet-Bonnin et Lucia Sylvain Bonfanti, qui mettent en lumière la sensibilité des plantes et déconstruisent le mythe de leur passivité.

Sensibles par nature est une œuvre de vulgarisation scientifique très originale, qui allie rigueur et poésie pour une nouvelle vision du végétal. Les autrices réussissent à rendre palpables des concepts complexes grâce à des exemples et aux illustrations vivantes de Claire Martha.
Les deux jeunes scientifiques engagées, Delphine Arbelet-Bonnin et Lucia Sylvain Bonfanti, collaborent pour rendre les avancées de la recherche accessibles au grand public, en croisant biologie, anthropologie et ethnobotanique.

Le ton est émerveillé mais se base sur les dernières découvertes scientifiques. Les plantes y sont « humanisées » et non pas réduites à des « animaux immobiles ». Le livre les aborde dans leur multidisciplinarité : de la biologie cellulaire à l’ethnobotanique, il tisse un récit fluide qui interroge notre « invisibilisation » des plantes, due à leur immobilité et à notre échelle temporelle différente.

La sensibilité végétale : des êtres vivants, actifs, évolués et doués de sensibilité

Le livre retrace les découvertes récentes qui révèlent cette « vie invisible des plantes ». Les autrices explorent leur anatomie cellulaire, leurs capacités sensorielles (toucher sans peau, réagir aux sons des pollinisateurs, percevoir la lumière), ainsi que nos relations historiques avec elles – usages, croyances et récits.

Elles invitent à repenser les plantes non comme des objets inertes, mais comme des êtres actifs, évolués et sensibles, en interaction constante avec leur environnement (coopérations, rivalités).

Le livre déconstruit l’idée d’une passivité des plantes. Il est démontré comment elles perçoivent leur environnement de manière précise, via des mécanismes sans système nerveux (ex. : réactions aux stimuli sonores ou tactiles), et réagissent de façon adaptative, révélant une forme d’intelligence.

Fixées au sol, les plantes ont évolué pour développer des stratégies d’existence radicalement différentes des animaux : elles ne chassent pas, mais fabriquent leurs ressources ; elles ne fuient pas le danger, mais sacrifient une partie de leur corps ; elles ne se cachent pas, mais se réorientent avec précision. Loin d’être de simples organismes passifs ou mécaniques, elles manifestent une sensibilité profonde, faite de perceptions dynamiques et d’adaptations coordonnées.

« Les plantes sont moins mobiles, elles ne sont pas dans la même échelle de temps que nous, donc on fait moins attention. »

Sensibles par nature constitue une lecture enrichissante pour quiconque s’intéresse à l’écologie, à la botanique ou à la philosophie du vivant, qui pousse à « déplacer notre regard » sur ces êtres discrets mais essentiels. « Les plantes sont moins mobiles, elles ne sont pas dans la même échelle de temps que nous, donc on fait moins attention », écrivent les autrices.

Domicruz

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Pour aller plus loin :

Sensibles par nature de Delphine Arbelet-Bonnin et Lucia Sylvain Bonfanti aux éditions Ulmer

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