No Gazaran, documentaire sur la résistance aux gaz de schiste


No Gazaran – Teaser par brasseursdecages

Le documentaire sur l’opposition aux gaz de schiste No Gazaran sort dans les salles françaises le 2 avril. Près de 70 salles, surtout d’Art et Essai le projettent. Tourné de 2010 à 2013, le documentaire enquête sur l’affaire du gaz de schiste en France et au Parlement européen. Rencontre avec les deux réalisatrices, Doris Buttignol & Carole Menduni avant la sortie du film. Pour suivre les dernières actualités sur les gaz de schiste, rendez-vous sur cette page.

Pourquoi ce titre de No Gazaran ?

« No gazaran «  est l’un des slogans des opposants aux gaz de schiste. C’est un cri de ralliement et de résistance entendu dans le mouvement citoyen.  No gazaran n’est pas un film alarmiste, il montre que les gens peuvent se rassembler, résister, s’approprier une question et se défendre. C’est pour ça qu’il a été bien accueilli dans les endroits où nous l’avons déjà montré.

Quelles raisons vous ont poussé à tourner ce documentaire ?

Tout d’abord car nous vivons dans une région concernée par plusieurs permis d’exploration en France : à savoir la Drôme et l’Ardèche. En 2010, quand ces permis ont été accordés, nous ne savions pas grand-chose sur les gaz et huile de schiste. Alors, nous avons décidé d’enquêter sur le sujet et sur la manière dont le mouvement citoyen s’est organisé. A l’époque, il y avait peu d’informations disponibles sur les gaz de schiste. L’opacité était  quasi-totale.

Que voulez-vous montrer avec votre documentaire ?

L’objectif de ce film est  de donner à comprendre ce que sont les gaz de schiste, de montrer les enjeux qu’il y a derrière leur exploitation, de permettre aux citoyens de comprendre quels sont les rapports de force entre les lobbies, les pouvoirs politiques et les citoyens. Nous avons voulu enquêter sur la prise de décision. Nous avons vu des maires enragés de découvrir en 2010 que des permis d’exploration et de forage avaient été accordés sur le territoire de leur commune sans qu’ils en soient informés au préalable. Nous avons aussi constaté qu’au niveau européen les eurodéputés connaissaient mal la question et était soumis à d’importantes pressions de la part du lobby gazier. Une scène du film montre une installation vidéo, prétendument réalisée par une organisation de la société civile,  présentant les bienfaits du gaz de schiste à seulement quelques dizaines de mètres du lieu où les députés débattaient de cette question.

Comment s’est formé le mouvement citoyen ?

Face au manque d’informations et de transparence, les citoyens ont développé leur propre expertise. Ils ont organisé des centaines de réunions publiques, certaines sont visibles dans le film. Plus de 200 collectifs se sont formés. En 2011, une grande manifestation a été organisée à Villeneuve de Berg. Les collectifs dont notamment  ceux d’Ardèche- http://www.stopaugazdeschiste07.org/ ont monté des commissions afin de s’intéresser aux aspects environnementaux, économiques , sanitaires et juridiques des gaz de schiste.

Le film GasLand a-t-il joué un rôle ?

Gasland est sorti en France à peu près au même moment. Il a été montré lors des réunions et ces images ont marqué les esprits. Le témoignage de Josh Fox révèle ce qui s’est passé aux Etats-Unis où les forages sont très peu contrôlés. C’est un signal d’alarme très fort.

Qui a pris part au mouvement ?

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, on est loin du cliché de l’écologiste. Le mouvement a rassemblé des personnes de toutes les générations, de tous les milieux et de tous les bords politiques. Elles se sont rassemblées car inquiètes pour leur avenir en raison du risque de pollution des eaux provoqué par l’exploitation des gaz de schiste et la fracturation hydraulique. C’est avant tout une  réaction émotionnelle qui a  conduit les citoyens à conduire leur propre réflexion.

Au-delà de l’opposition à l’exploitation des gaz de schiste, que propose le mouvement citoyen ?

Les gaz de schiste ne sont pas la solution, il faut arrêter de vouloir produire toujours plus. La réflexion se porte sur la transition énergétique, par exemple le scénario NegaWatts, 40 % de l’énergie produite en France est gaspillée. Il existe donc un vivier d’économies possibles. Et, il faut aussi mettre fin aux monopoles sur l’énergie qui freinent le développement des renouvelables et de la production locale.

Les réalisatrices  vont  participer à plus de 150 projections-débats dans toute la France jusqu’en juin. Pour se tenir informé des dates et des lieux. http://www.facebook.com/NoGazaran

no gazaran

Julien Leprovost

5 commentaires

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  • […] No Gazaran relate la mobilisation contre les gaz de schiste en France entre 2010 et 2013. Rencontre avec les 2 réalisatrices.  […]

  • […] de controverses queGasland aux Etats-Unis ? Réponse le 2 avril, date de sortie du film. Plus de 150 projections débat sont d’ores et déjà prévues, partout en […]

    • storelli christiana

    c’est important: l’information, claire, objective, transparente, compréhensible … le film est un exemple excellent!

    • Lisa Sion

    Bonjour,
    Le gaz de schiste a un ancêtre pratiqué en France sous pavillon français jusqu’à la deuxième guerre mondiale ouvrez le lien suivant : http://www.cg18.fr/dossier-pedagogique-bourges/impr/doc40.html
    La libération a en fait permis aux alliés étasuniens de vassaliser la France et la soumettre au régime de la planche à billets yankees et au dollar…
    vert est la couleur du papier monnaie, y compris du camouflage militaire, repeignons en écolovert notre avenir avec du gaz de houille…

    • wery

    nous sommes trop nombreux sur cette terre et il faut bien qu’un nombre d’entre nous disparaisse, nous vivons ,grâce a nos dirigeants dans une société a court terme axée uniquement sur le profit immédiat et l’avenir des autres générations ne les intéressent pas