2011, année des forêts : des remparts contre le désert

Le ciel s’obscurcit et se charge de poussières rougeâtres, l’horizon devient orangé et la visibilité se réduit à quelques dizaines de mètres : Pékin, capitale de l’une des toutes premières puissances mondiales, est paralysée par une tempête de sable. La perturbation peut toucher plusieurs régions pour atteindre 800 000 km carrés (plus que la surface de la France) et affecter 250 millions de personnes. En une seule nuit, la tempête peut déverser 300 000 tonnes de poussière sur la capitale. Pourtant, le désert le plus proche est à 800 km.

Le phénomène est ancien et naturel, et n’est pas propre à la Chine. Mais à Pékin, le nombre de tempêtes de sable a été multiplié par six en 50 ans, pour atteindre une douzaine par an. La dégradation des terres liée au surpâturage et à la déforestation est accusée. Elle entraîne l’érosion des sols, la libération de poussières dans l’air. De plus, la diminution du couvert végétal modifie le cycle de l’eau et diminue les précipitations. Les tempêtes ne sont ainsi que l’une des manifestations de la désertification, qui en rendant plus difficile l’agriculture, menace la sécurité alimentaire de 1,5 milliards de personnes sur la planète.

Contre le phénomène, la meilleure arme est la forêt : elle fixe les sols et stoppe les poussières. De nombreux programmes de reforestation donc ont été mis en place. En Chine, le plus célèbre d’entre eux a pris le nom de Grande muraille verte : elle s’étend sur plus de 4000 km de long et sa construction devrait durer jusqu’en 2074.

En Afrique, des projets de « ceintures vertes », plus limités ou disséminés, connaissent un certain succès, comme au Mali ou en Mauritanie. Autour de Nouakchott, par exemple, la progression des dunes a été stoppée grâce à un système palissades destiné à bloquer l’ensablement le temps qu’un couvert végétal se développe. Des bosquets brise-vent ont été établis. Les plantations servent aussi au développement de l’agriculture en fixant les sols ou comme pâturage et font ainsi participer les communautés locales, un gage du succès de ces programmes.

Extrait du livre « Des forêts et des hommes » rédigé par la rédaction de GoodPlanet à l’occasion de l’année internationale des forêts et disponible aux éditions de la Martinière.

Pour en savoir plus rendez-vous sur le site Des Forêts et des Hommes

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