La neutralité carbone, un objectif ambitieux pour limiter le changement climatique

foret éolienne

La neutralité carbone doit permettre à contenir le changement climatique et tenter de limiter les effets dévastateurs qui se font déjà sentir © AFP REMY GABALDA

La neutralité carbone, au coeur de la réunion des dirigeants européens jeudi à Bruxelles, doit permettre à l’Union européenne, et au-delà aux autres régions du monde, à contenir le changement climatique et tenter de limiter les effets dévastateurs qui se font déjà sentir.

Une définition variable

La neutralité carbone consiste pour un pays à ne pas émettre plus de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, qu’il ne peut en absorber via par exemple les forêts, les sols ou les océans.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a publié en 2018 un rapport de référence sur les conséquences du réchauffement climatique. Pour le contenir à 1,5°C, les émissions de CO2 doivent chuter bien avant 2030 (-45% d’ici 2030 par rapport à 2010) et le monde atteindre une neutralité carbone en 2050.

La définition retenue par les Etats ou les entreprises n’est pas toujours la même. « Certaines personnes définissent la neutralité carbone en se basant sur les émissions de CO2, d’autres avec tous les gaz à effet de serre », comme le méthane, les HFC, indique Richard Blake, directeur de l’ONG britannique ECIU. Dans ce cas, le terme utilisé peut être « neutralité climatique ».

Les pays engagésLes secteurs concernés

Le bâtiment, les transports, l’agriculture, l’industrie devront drastiquement réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour atteindre cet objectif.

D’autres secteurs, comme le transport maritime et l’aviation à l’international, peuvent passer à travers les mailles du filet, selon le périmètre d’activités retenu par un pays pour sa neutralité carbone. L’empreinte carbone liée aux importations n’est souvent pas prise en compte.

Les limites

Atteindre la neutralité carbone passe par une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, pour tomber à un niveau d’émissions marginales. Ces émissions ne pouvant pas être supprimées sont compensées via l’absorption de CO2 dans des puits de carbone naturels ou artificiels.

Ce système a toutefois des limites. « À ce jour, aucun puits de carbone artificiel ne peut éliminer le carbone de l’atmosphère à une échelle suffisante pour lutter contre le réchauffement de la planète », souligne le Parlement européen.

Les forêts, les sols et les océans sont des acteurs essentiels pour stocker le carbone. Mais pour que les écosystèmes jouent correctement leur rôle, encore faut-il qu’ils soient en bonne santé, souligne Pierre Cannet de WWF France, d’où l’importance de ne pas « compromettre ce rôle de puits de la nature ».

Trop miser sur les puits de carbone peut aussi entraîner une concurrence pour l’usage des terres, entre agriculture et forêts.

Des pays riches pourraient être tentés de subventionner des projets de puits de carbone naturels dans des pays en développement, par exemple à travers des mesures de reforestation. « Notre expérience (…) montre que cela cache un manque d’action aux sources de la pollution, qui continue souvent à croître », avertit Bill Hare, du centre de recherche Climate Analytics. Il met en garde contre l’extension du système de compensation aux océans, qui « serait dangereux ».

© AFP

4 commentaires

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  • Dans la pratique les puits de carbone naturels sont souvent une escroquerie, on substitue souvent des zones sauvages à des zones exploitées par l’agriculture ou le pastoralisme qui avaient déjà une activité fixatrice de carbone. Des associations environnementales prétendent réaliser des puits de carbone en leur substituant des zones ensauvagées dites naturelles. En fait la captation de carbone supplémentaire reste marginale, par contre on empoisonne la vie des habitants des lieux avec des loups , des ours ou autres animaux prédateurs et une règlementation contraignante. Le but à terme est de pouvoir exploiter ces zones à des fins touristique. Utiliser taxes carbone pour ce genre de projet ne procure aucune avancée significative contre le changement climatique.

      • Michel CERF

      Contrairement à vous je pense que ce sont les habitants qui nous empoisonnent et non les loups , les ours et autres animaux sauvages qui ont le droit de vivre dans leur milieu naturel , changement climatique et biodiversité sont indissociables , cela semble vous échapper et ne pas vous intéresser .

    • Michel CERF

    Contrairement à vous je pense que ce sont les habitants qui nous empoisonnent et non les loups , les ours et autres animaux sauvages qui ont le droit de vivre dans leur milieu naturel , changement climatique et biodiversité sont indissociables , cela semble vous échapper et ne pas vous intéresser .

  • Il s’agit d’un objectif non seulement ambitieux mais extrêmement urgent.
    Pour s’en convaincre il suffit de lire le fichier ci-dessous

    https://www.dropbox.com/s/bqgstzyfvvkojly/causes-de-l%27urgence.pdf?dl=0

    Le mot de passe d’accès est GP comme GoodPlanet

    Ça semble mal parti et l’on peut se demander ce qui va ressortir de la COP25 sur le plan pratique