17 % de la nourriture mondiale est gaspillée


Région de Bangkok - Marché flottant de Damnoen Sadvak © Yann Arthus-Bertrand

Un nouveau rapport sur le gaspillage alimentaire du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et de l’ONG WRAP dresse un bilan sur le gaspillage alimentaire dans les foyers, les commerces au détail et les restaurants dans le monde entier. Ainsi, 17 % de la nourriture disponible pour les consommateurs est gaspillée en 2019, ce qui équivaut à 931 millions de tonnes de nourriture. Le rapport ne s’intéresse pas aux pertes qui ont lieu au cours de la production, de la récolte, du transport de la transformation éventuelle et enfin de la distribution des aliments.

Il ressort de ce rapport que les 931 millions de tonnes de nourriture gaspillés le sont d’abord par les ménages. En effet, 61 % de ce gâchis provient des foyers, 26 % des services de restauration et 13 % du commerce de détail.

Le gaspillage alimentaire, un phénomène mondial

Le gaspillage alimentaire est conséquent dans l’ensemble des pays, peu importe leur niveau de revenus, et des données plus précises sur la nature des déchets et les raisons derrière le gaspillage sont nécessaires pour mettre en place des mesures de lutte efficaces. L’ampleur du phénomène a de quoi surprendre sachant que la FAO estime que 690 millions de personnes souffraient de famine, un chiffre qui devrait augmenter fortement après la COVID-19.

Les Nations Unies estiment ainsi que la nourriture jetée serait responsable de 8 à 10 % des émissions de gaz à effet de serre en tenant compte des pertes qui ont lieu avant que les aliments arrivent chez les consommateurs.

Lutter contre le gaspillage, un enjeu mondial

Les quantités importants d’aliments jetés par les consommateurs dans le monde suggèrent donc que les mesures de lutte contre le gaspillage alimentaire sont tout aussi pertinentes dans les pays développés que dans les pays à revenus intermédiaires. « Maintenant, les pays pourront développer une stratégie plus efficace contre le gaspillage grâce à une meilleure estimation du gaspillage alimentaire. Le rapport propose une méthodologie en trois niveaux pour mesurer le gaspillage et améliorer les stratégies nationales de réduction des déchets. » explique Tom Quested, analyste en chef chez WRAP. En effet, « deux pays peuvent avoir des taux similaires de gâchis alimentaire, pourtant les raisons pour lesquelles la nourriture est gaspillée peuvent être très différentes, et donc les mesures à prendre le seront aussi » explique Tom Quested.

Le rapport est également novateur puisqu’il inclut les parties non comestibles des aliments dans la comptabilisation, comme par exemple les coquilles d’œuf. Mais, les données ne sont disponibles que dans quelques pays à revenu élevé. Elles montrent une répartition de 50/50 en moyenne au niveau des ménages, mais les pays à faible revenus dans lesquels les données manquent pourraient révéler une proportion plus élevée de déchets alimentaires non comestible. Selon Martina Otto de l’UNEP, « l’intérêt du rapport est surtout de montrer qu’il serait nécessaire d’avoir des données plus précises sur la composition des déchets et les raisons derrière le gaspillage. Nous manquons de données car dans les pays où les ressources sont limitées, si le gaspillage alimentaire n’est pas vu comme un problème, pourquoi investir dans des mesures contre celui-ci ? ».

Des pistes pour réduire le gaspillage alimentaire chez soi

Enfin, si le rapport souligne l’urgence de la prise de mesures au niveau national, la prise de conscience individuelle et une meilleure information au niveau des consommateurs sont tout aussi nécessaires. « Souvent, on voit les aliments « anti-gaspi » comme de la nourriture qu’on donne aux animaux. Les fanes de carottes, les trognons, la carcasse du poulet… Pourtant, ce sont des choses qui font parties des aliments et qui ont du goût. Les trognons sont par exemple très pratiques pour faire des gelées. C’est comprendre cela qui aidera à prendre de nouvelles habitudes de consommation et à faire attention au gaspillage. » explique Ninon Gouronnec, chargée de projet Cuisine Durable à la Fondation GoodPlanet. « Quand on parle de gaspillage alimentaire, il faut penser aussi à toute la chaine qu’il y a eu en amont et qui a fait que ce produit a atterri dans notre assiette. Avant, il est passé dans un supermarché, une usine de transformation, des circuits d’approvisionnement… et il y a du gâchis à chaque étape. Quand on jette un aliment, il faut réfléchir à tout le gaspillage qu’il y a déjà eu avant, et l’énergie investie et gâchée. »

Louise Thiers

Pour des conseils et recettes anti-gaspi à retrouver sur le site de GoodPlanet

3 minutes pour comprendre l’empreinte carbone de nos assiettes  

3 minutes pour comprendre le gaspillage alimentaire

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4 commentaires

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    • michel CERF

    Nous sommes dans une société de gaspillage généralisé , alimentation , produits industriels , sans oublier les énergies , il est impératif de consommer moins et mieux , pour l’instant un long chemin reste à parcourir .

    • Gil Kressmann

    Il y a un moyen facile à mette en oeuvre pour diminuer le gaspillage alimentaire: utiliser le génie génétique pour améliorer les plantes en supprimant par exemple le brunissement de la chaire des pommes ou des pommes de terre. Encore faudrait il que ces produits soient autorisés à la culture et à la consommation. C’est le cas aux Etats Unis par exemple mais pas en Europe qui fait un blocage sur les biotechnologies appliquées aux plantes. Heureusement l’Europe est plus libérale quand il s’agit d’utiliser les biotech pour concevoir des vaccins contre le Covid-19

    • michel CERF

    Heureusement que l’Europe ne suit pas l’exemple des Etats Unis , le génie de Monsanto consiste à produire et vendre des produits au détriment de l’environnement et de la santé humaine , ça rapporte GROS .

    • Stéphane : https://www.mahayexpedition.com/

    Je réside à Madagascar depuis plusieurs années et lorsque je reviens en France, je suis écœuré par l’attitude de beaucoup quand à l’utilisation des denrées alimentaires mais aussi et surtout sur l’attitude des consommateurs.
    Au retour d’un voyage à Madagascar, nos voyageurs se sentent coupable de leurs actes et s’avouent ne pas être en adéquation avec la réalité.
    A Madagascar, les populations locales luttent pour leur survie et ne connaissent donc pas le gaspi !
    Merci à vous pour ce partage d’informations.