Gaz de schiste : des fuites de méthane 100 fois plus importantes que les estimations officielles

Des chercheurs américains ont découvert que les puits de forage des gaz de schiste libèrent du méthane à des niveaux plus importants que ce qu’ils pensaient auparavant. Au moyen de capteurs placés dans un avion, les scientifiques ont constatés  que lors de la phase de forage des puits, ces derniers relâchaient dans l’atmosphère 100 à 1000 fois plus de méthane que ce que l’EPA (Agence américaine de Protection de l’Environnement)  estimait jusqu’à présent.  Les observations effectuées au-dessus du gisement de Marcellus en Pennsylvanie (l’un des plus importants réservoir de gaz de schiste des Etats-Unis) montrent que 7 puits, soit 1 % de ceux étudiés par les chercheurs, rejettent 34 grammes de méthane par seconde alors que l’EPA estimait ces rejets entre 0,04 grammes et 0,30 grammes par seconde. Ces fuites de méthane dans l’atmosphère ont lieu lors de la phase du forage du puits, c’est-à-dire avant de fracturer la roche-mère pour en extraire le méthane.

Fuites de méthane, un problème sous-évalué

Paul Shepson, chimiste spécialisé dans l’étude de l’atmosphère, qui a contribué à ces recherches, explique dans le Miami Herald : « l’approche de l’EPA met le législateur à la merci des compagnie énergétiques qui contrôlent l’accès aux puits, aux pipelines, aux usines de transformation et aux stations de compression où les mesures de fuites de méthane devraient se faire ». La revue Pnas publie cette étude conduite par les universités de Purdue et de Cornell. Leurs travaux s’inscrit dans la continuité de plusieurs recherches qui montrent que l’EPA sous-évalue les émissions de méthane aux USA. Le méthane, du gaz naturel, constitue l’un des principaux gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique.

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