Tibet, des expulsions pour faire place aux mines

Tibet
In a picture taken on September 15, 2013 a Tibetan woman looks out over the Napa Hai grasslands in Shangri-La, Diqing Tibetan Autonomous Prefecture of southwest China's Yunnan Province. The county formerly known as Zhongdian was officially renamed to Shangri-La in 2001 in an effort by local government to boost tourism, after a paradise described by British author James Hilton's 1933 book 'Lost Horizon' was believed by some scholars to be based on the Diqing Prefecture. CHINA OUT AFP PHOTO / Dale de la Rey
Le Tibet © AFP PHOTO / Dale de la Rey

Les autorités spirituelles tibétaines en exil estiment qu’entre 1,5 et 2 millions de personnes ont été déplacées au Tibet ces dernières années pour faire place à des exploitations minières chinoises.  Le gouvernement tibétain en exil dénonce ainsi une forme de land grabbing,  ou accaparement des terres, pratiqué par les Chinois au Tibet. Près de 240 mines, principalement d’or et de cuivre, auraient été ouvertes dans la région ces dernières années, rapporte la BBC qui cite des exilés tibétains. Ces expropriations se pratiqueraient depuis des années.

Les Tibétains en exil rapportent des témoignages de réfugiés. « Ils nous disent avoir vu leurs terres et leurs prairies illégalement saisies puis devenir des mines. Ils racontent que les autorités chinoises les ont prévenus à l’aide de hauts-parleurs que quiconque protesterait serait considéré comme un opposant à la Chine, qui a besoin de ces ressources pour se développer. D’autres personnes qui ont fui le Tibet affirment que des officiels chinois sont venus sonner à chaque maison pour faire signer des papiers comme quoi ils ne protesteraient pas si des opérations minières étaient décidées », rapporte  Tenzin Norbu, chargé des questions environnementales pour le gouvernement tibétain en exil. Le gouvernement chinois nie l’existence de ces expropriations forcées.

En juin dernier, l’ONG Human Rights Watch écrivait dans un rapport : «  des Tibétains des régions agricoles et pastorales  que nous avons interviewés ont dit qu’un grand nombre de personnes étaient déplacées et relogées sans jamais être consultées et sans même se voir proposer d’alternatives. »

Dans d’autres cas, les éleveurs nomades tibétains sont contraints de laisser la place à des projets de préservation de la nature. Les autorités chinoises affirment déplacer les nomades afin de préserver la qualité des terres utilisées pour faire paître les troupeaux.

En 1950, l’armée chinoise est entrée au Tibet. Depuis, les autorités religieuses tibétaines, dont le Dalaï Lama, se sont exilées en Inde tandis qu’opposition et répression continuent à l’intérieur.

Pour en savoir plus lire notre article : Trois frères, écologistes tibétains, dans les geôles chinoises

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