Costa Rica : la culture de la banane menace les caïmans

A Spectacled Caiman (Caiman crocodilus) swims in the Sirena river 07 January 2005 in the Corcovado National Park, some 360 km south of the capital San Jose, in the Costa Rican Pacific coast. The 44400 hectare park, is one of the last protected areas in the American Pacific which has ecosystems of its Tropical Humid Forest still unaltered. According to biologist Fabio Sanchez, the park has some 500 different types of trees and is home to around 140 species of mammals, 367 of birds, 117 of reptiles and amphibious, 6000 of insects and 40 of freshwater fish. AFP PHOTO/Mayela LOPEZ
San Jose, Costa Rica: un caïman à lunettes nage dans la rivière Sirena dans le parc national de Corcovado à 360 km de la capitale San Jose sur la côte pacifique du Coast Rica. © AFP PHOTO/Mayela LOPEZ

Le Costa Rica exporte plus de 1,8 millions de tonnes de bananes annuellement soit 10% du marché mondial qui pèse plus de 10 milliards de dollars. Une industrie qui menace la conservation des caïmans à lunettes (Caiman crocodilus).

Pour faire face à  la demande, les agriculteurs du Costa Rica utilisent de grandes quantités de pesticides et d’insecticides et leur utilisation a ainsi doublé au cours des 20 dernières années. Au Costa Rica, c’est au nord est du pays que les conditions sont les plus favorables à cette culture. La région est traversée par le Rio Suerte, qui se déverse dans le parc national de Tortuguero, habitat privilégié des caïmans à lunettes, l’espèce de caïman la plus commune en Amérique centrale. Selon Paul Grant, en charge de l’étude, « les pluies fréquentes qui touchent cette région participent à l’écoulement des pesticides dans les sols et à la contamination des écosystèmes. Sans régulations adaptées, les pratiques dangereuses comme l’épandage aérien continueront de participer à cette contamination ».

Pour analyser l’impact de ces pratiques sur la biodiversité locale et notamment sur la biologie des caïmans, des chercheurs de l’Université de Stellenbosch en Afrique du Sud, ont réalisé des prélèvements sur des spécimens de le parc national de Tortuguero. Neuf types d’insecticides ont été retrouvés dans leur sang, dont sept sont des polluants organiques persistents interdits par la convetion de Stockholm de 2011. Selon Grant, « les caïmans près des plantations de bananes présentent des quantités de pesticides plus élevées dans leur sang et une condition physique diminuée comparés aux caïmans de zones plus eloignées. Cela suggère que les pesticides posent soit un risque pour la santé des animaux soit une menace leur habitat et leur nourriture ». Les plantations de bananes sont certes économiquement importantes pour le pays mais l’érosion des écosystèmes aquatiques révèle l’importance de régulations adaptées et appliquées, note Phys.org.

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