L’électricité à base de gaz de houille va être subventionnée

PARIS – Le gouvernement va créer d’ici la fin de l’année un tarif d’achat spécifique pour permettre la production d’électricité à partir de gaz de houille ou grisou, du gaz naturel extrait par la société Gazonor d’anciennes mines de charbon dans le Nord-Pas-de-Calais, a-t-on appris mardi.

L’instauration de ce tarif bonifié, qui avait été annoncé dans la matinée par le ministre délégué au développement Pascal Canfin, en réponse à une question d’un sénateur du Pas-de-Calais, a été confirmée à l’AFP par le ministère de l’Ecologie et de l’Energie.

Ce tarif ne concernera que le gaz de mine, c’est à dire du gaz résiduel s’échappant d’anciennes galeries minières, et non le gaz de couche, qu’il faut aller extraire par forage dans des veines de charbon, a-t-on précisé de même source.

Depuis 1992, Gazonor exploitait deux puits de gaz de mines, et le gaz ainsi capté (du méthane s’échappant d’anciennes galeries de charbon) était ensuite réinjecté dans le réseau de gaz naturel national. En récupérant ce grisou qui s’échappe naturellement d’anciennes mines, ce captage permet d’éviter des risques d’accident et des émissions de gaz à effet de serre.

« Mais ce n’est techniquement plus possible pour l’un des deux puits qui ne remplit plus les critères de qualité nécessaires à l’injection sur le réseau » gazier, et « la solution préconisée consiste à capter et à valoriser ce gaz qui ne peut plus être injecté sur le réseau dans une centrale électrique », a-t-on expliqué au ministère.

Pour que cette solution soit économiquement viable, « un tarif de rachat (par EDF, ndlr) de l’électricité produite sera mis en place avant la fin de l’année », au titre des « installations qui valorisent des énergies de récupération », a-t-on ajouté de même source.

L’exploitation du gaz de houille va ainsi être partiellement subventionnée au même titre que la production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables (éolien, solaire, biomasse…). Les tarifs de rachat sont financés par la Contribution au service public de l’électricité (CSPE), une taxe prélevée sur les factures de courant.

© AFP

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