2011, année des forêts : Les forêts de kelp, des forêts sous-marines

Au large de la Tasmanie, en Australie, il existe une forêt sans arbre. Et pour cause, cette forêt vit sous l’eau. Pas d’arbre donc, mais des algues géantes, les kelp, qui peuvent atteindre jusqu’à 50 mètres de haut et qui poussent à une allure particulièrement rapide, de 50 à 60 centimètres par jour. Les forêts de kelp ne sont cependant pas caractéristiques du sud de l’Australie. On en trouve le long des côtes californiennes, chiliennes, norvégiennes, sud-africaines, et tout autour du globe dans des eaux tempérées et riches en nutriments. Ancrées sur des fonds rocheux, elles s’élèvent vers la surface à la recherche de lumière et restent en suspension grâce à des milliers de vésicules remplies d’air.

Tout comme les forêts terrestres, les forêts de kelp abritent une faune riche et diversifiée. Au fond, coquillages et oursins investissent les rochers tandis que plus en surface, crabes et hippocampes parcourent la canopée à la recherche de nourriture. Entre les deux, des bancs de poissons traversent régulièrement les lieux et y trouvent un abri contre les orques. Ils côtoient des poulpes et des étoiles de mer qui grimpent le long des kelps. Mais de tous les habitants de ces forêts, les loutres de mer jouent un rôle capital. Si elles prennent un malin plaisir à transformer ce dédale d’algues géantes en terrain de jeu, elles se nourrissent aussi d’oursins, l’un des principaux prédateurs des kelp. Ce faisant, elles le protègent voire contribuent à son extension alors que dans les zones où les populations de loutres sont en déclin ou absentes, que ce soit à cause de prédateurs naturels ou à cause de l’homme, les forêts se dégradent et s’amenuisent.

Les oursins ne sont cependant pas les seuls dangers qui guettent les forêts sous-marines. Outre la surexploitation du kelp pour les besoins de l’industrie alimentaire ou pharmaceutique, l’augmentation de la température des océans due au changement climatique menace leur existence même. En Tasmanie, le long de la côte est de l’île, les deux tiers de la forêt de kelp ont ainsi disparu en 50 ans.

Extrait du livre « Des forêts et des hommes » rédigé par la rédaction de GoodPlanet à l’occasion de l’année internationale des forêts et disponible aux éditions de la Martinière.

Pour en savoir plus rendez-vous sur le site Des Forêts et des Hommes

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