2011, année des forêts : la forêt en mouvement

Les forêts ne sont pas figées. Avec les variations du climat, elles avancent et elles reculent. C’est ainsi qu’à la fin de la dernière glaciation, il y a 20 000 ans, les forêts qui s’étaient réfugiées dans des zones plus clémentes ont recolonisé l’Europe. Partis du sud de l’Espagne ou de l’Italie, les chênes, pour ne citer qu’eux, ont reconquis le Vieux continent à la vitesse stupéfiante de 380 mètres par an, en moyenne !

Tropicales ou tempérées, les forêts évoluent toutes selon des cycles au cours desquels les espèces se succèdent sans que nous en ayons généralement conscience. Ainsi, après un incendie, une avalanche, une tempête ou même la simple chute d’un arbre, des espèces dites pionnières investissent les nouveaux lieux et créent ou recréent selon les cas une ambiance forestière.

Capables de se développer dans des milieux instables ou pauvres en eau et en matière organique, mousses et lichens préparent le terrain. Les premiers arbres et arbustes font ensuite leur apparition. Les essences varient d’un type de forêt à l’autre mais présentent toutes les mêmes caractéristiques. Grâce à une luminosité importante et à l’absence de concurrents, elles poussent très rapidement et produisent un grand nombre de graines que le vent ou les animaux se chargeront de disséminer. Bien que leur espérance de vie soit limitée à quelques dizaines d’années, ces « sprinters » modifient à leur tour les conditions de vie du milieu et permettent alors à d’autres espèces de sortir de terre.

L’ombre qu’ils créent permet en effet aux arbres à croissance lente de se développer, eux qui possèdent une structure plus solide et apte à résister au temps. Au bout de plusieurs centaines d’années, ils deviendront les piliers de la forêt sur lesquels viendront plus tard s’amarrer les lianes et les épiphytes.

Pour le promeneur, tous ces changements sont imperceptibles. Tout au plus remarque-t-il qu’un arbre est tombé par ici et que d’autres poussent par là. Mais à l’échelle de la forêt, et de son temps, c’est un ballet incessant.

Extrait du livre « Des forêts et des hommes » rédigé par la rédaction de GoodPlanet à l’occasion de l’année internationale des forêts et disponible aux éditions de la Martinière.

Pour en savoir plus rendez-vous sur le site Des Forêts et des Hommes

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