Comprendre Copenhague : une question d’argent

L’inaction est un luxe que l’humanité ne peut plus se permettre. Un luxe, parce que le réchauffement a déjà commencé à transformer notre planète, qu’il va continuer à le faire, et que cela va coûter extrêmement cher.

Les premiers à avoir mis le phénomène en évidence sont les sociétés d’assurance : au fil des ans elles ont constaté une augmentation des remboursements qu’elles devaient faire à leurs clients, avec les cyclones comme Katrina, les canicules comme celle qui a touché l’Europe en 2003, les inondations en Europe centrale ou en Asie,… Depuis, les experts ont tenté une évaluation globale du phénomène. Selon l’un d’entre eux, Nicholas Stern, économiste travaillant pour le gouvernement britannique, le réchauffement climatique coûtera environ 5 % du PIB mondial chaque année, aujourd’hui et pour les années à venir. Si l’on prend en compte un éventail plus vaste de risques et de conséquences, les dommages pourraient s’élever à 20 % du PIB. Soit l’équivalent de 5 000 milliards de dollars ou le coût des deux guerres mondiales plus la récession de 1929.

Pourtant, les mesures préventives représentent des sommes 10 à 20 fois moins importantes, toujours selon Nicholas Stern. Ce qui fait une sacrée économie ! Même si la crise actuelle pèse de tout son poids sur l’économie, les investissements nécessaires pour réorienter notre société sont donc rentables. Par ailleurs, plus on retarde nos actions, plus la situation devient difficile, plus les mesures à prendre sont contraignantes et plus elles coûtent cher. Selon les experts, nous avons une dizaine d’années pour réagir. Au-delà, il deviendra très difficile de revenir en arrière.

L’humanité est capable de réagir. Mais il faudra probablement trouver de nouvelles méthodes pour décider et répartir l’effort, car le système actuel n’y est pas parvenu. Comme l’écrit Nicholas Stern : « Le changement climatique présente un défi unique pour l’économie : il constitue l’échec du marché le plus important et le plus étendu que l’on n’ait jamais connu. »

Martinière.

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