Comprendre Copenhague : les puits de carbone

Heureusement, l’espèce humaine est aidée par la nature. Alors qu’au cours des derniers siècles, l’Homme a injecté des centaines de milliards de tonnes de carbone dans l’atmosphère, seulement une partie –43 %– a réellement contribué à l’augmentation de l’effet de serre. Le reste a été absorbé par les océans, les sols et les forêts. On dit que ce carbone est piégé, stocké ou encore séquestré, car il ne retourne pas –au moins provisoirement– dans l’atmosphère et donc n’influe pas sur le climat. C’est pourquoi aussi on parle de « puits de carbone » pour les forêts et les océans.

Les arbres et les végétaux en général absorbent du CO2 de l’atmosphère, grâce à la photosynthèse. Ils transforment ce gaz en matière solide et libèrent de l’oxygène : c’est le cycle du carbone. Mais les principaux puits naturels de carbone sont les océans. Là encore, la photosynthèse est au point de départ de la chaîne. Les algues l’utilisent de la même manière que les végétaux terrestres ; certaines espèces de phytoplancton le transforment aussi en calcaire pour construire leur squelette.

L’estimation des quantités stockées par ces puits naturels reste difficile. Aussi, leur prise en compte dans les mesures pour lutter contre le réchauffement est–elle extrêmement délicate. L’enjeu est pourtant d’importance puisque les stocks de carbone dans les systèmes terrestres, c’est-à-dire les forêts, mais aussi les sols, les prairies, les zones humides, etc., sont plus de trois fois supérieurs aux quantités présentes dans l’atmosphère.

La mécanique naturelle est à la limite de la rupture. D’une part, l’augmentation de la température ralentit la photosynthèse. La canicule en Europe en 2003 l’a ainsi bloquée momentanément. D’autre part, dans les océans, la hausse de la température et l’acidification risquent de bouleverser la biodiversité et la capacité d’absorption. Les puits pourraient alors devenir « sources », c’est-à-dire qu’ils pourraient émettre une partie du carbone qu’ils ont stocké. Et donc aggraver le phénomène qu’ils régulaient auparavant.

Martinière.

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