Bidonvilles

Près d’un milliard de personnes vivaient dans des bidonvilles en 2001. Ils seront 2 milliards vers 2030. Dans les pays les plus pauvres, jusque 80% des urbains habitent ces quartiers déshérités, mais les pays riches ne sont pas épargnés : ils connaissent aussi des ghettos où la pauvreté et l’exclusion sociale dominent.

La pauvreté et l’absence d’accès aux services de base sont les caractéristiques de ces quartiers surpeuplés aux noms variés : favelas, taudis, barrios, etc. Pas d’infrastructures, pas de maisons en dur, pas d’accès aux services de santé, pas de transports pour aller en ville… Les terrains sont souvent dangereux à cause de glissements de terrain ou de la proximité de décharges contenant des produits toxiques, par exemple.

Construits sans aucune planification, là où l’espace était disponible, les bidonvilles peuvent disparaître tout aussi vite qu’ils sont apparus, car les habitants ne disposent généralement d’aucun titre de propriété. Il suffit parfois d’un projet immobilier pour déclencher l’action des bulldozers. Parfois, ce sont les autorités qui prennent l’initiative de détruire les bidonvilles et d’expulser les habitants. Ces derniers sont perçus comme responsables de l’insécurité, par exemple. Même si en fait, ils en sont plutôt les victimes car elle s’exerce pour l’essentiel à leur dépends. Quoi qu’il en soit, l’expulsion des habitants ne fait que déplacer le problème. Il l’aggrave même, car il accroît la pauvreté en rendant plus compliqué le travail des habitants qui en avaient un, dans la ville.

Aujourd’hui, au contraire, les experts suggèrent d’aider les populations à se stabiliser dans leurs quartiers et privilégient la lutte contre la pauvreté. En aidant les habitants à acquérir la propriété de leur terrain, ou en leur assurant un loyer raisonnable et fixe. En leur donnant accès à des micro-prêts pour accroître le confort de leurs abris. Voire en prenant en compte certaines activités « informelles » et les encourager plutôt que les réprimer car c’est un moyen de sortir de la pauvreté. Toutefois, ces mesures ne sont efficaces que si elles s’inscrivent dans une volonté politique cohérente qui se dote de moyens importants.

En savoir plus : Le défi des bidonvilles – UN-Habitat (2003)

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