La Révolution verte

La Révolution verte a-t-elle réussi ? Le terme désigne la grande modernisation de l’agriculture dans les pays en développement après la deuxième guerre mondiale, principalement dans les années 1960-1970. Côté pile, la sélection de variétés plus productive et l’usage de pesticides de synthèse ont permis d’augmenter considérablement les rendements. Les grandes famines qui ravageaient ces pays ont disparu.

Coté face, le coût écologique est très élevé. Les pesticides contaminent les eaux de surface et les nappes phréatiques. Or, on ne cesse de réévaluer la dangerosité de ces produits. Ils perturbent le système hormonal et favorisent l’apparition de cancers, en particulier chez les agriculteurs, les plus exposés. Si certains produits a été banni en Occident, ils ont, trop souvent, continué à être utilisés dans les pays plus pauvres.

Par ailleurs, la révolution verte renverse un vieux principe. Les agriculteurs ont pendant des siècles adapté leurs variétés à leurs terres -ce qui a permis notamment l’apparition de variétés locales et d’appellations d’origine contrôlée. La nouvelle agriculture fait l’inverse : elle recourt à des variétés hyper-productrices développées en laboratoire et adapte les sols à celles-ci, au moyen de grandes quantités d’engrais. Mais ceux-ci modifient les écosystèmes et favorisent, par exemple, la prolifération d’algues ou de bactéries qui, en grande quantité, deviennent polluantes.

Ce dernier point a deux conséquences. Les paysans, doivent désormais acheter beaucoup d’engrais et de pesticides pour pouvoir faire pousser ces variétés. Ils s’endettent et à la moindre mauvaise récolte, c’est la catastrophe. Par ailleurs, ils n’utilisent plus les semences qu’ils conservaient auparavant de la récolte précédente et qu’ils avaient sélectionnées au fil des générations mais les achètent à des semenciers. Ils deviennent dépendants d’eux et perdent l’usage de techniques ancestrales qui se perdent. L’enjeu est de permettre à la paysannerie de se réapproprier ses semences. De nombreuses associations œuvrent dans ce sens, mais c’est un travail très local qui passe parfois, à tort, inaperçu.

En savoir plus sur les produits chimiques : Intergovernmental forum on chemical safety

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