Des militants indonésiens dénoncent un projet de « Jurassic Park » pour le dragon de Komodo

dragon Komodo Indonésie

Un dragon de Komodo dans le parc national indonésien où vit cet espèce menacée, sur l'île de Komodo le 22 novembre 2020. © AFP GOH CHAI HIN

Jakarta (AFP) – Des défenseurs indonésiens de l’environnement ont dénoncé un projet visant à transformer l’habitat des célèbres dragons de Komodo, une espèce menacée, en une sorte de « Jurassic Park », après la diffusion d’une photo, devenue virale sur internet, montrant l’un de ces reptiles face à un camion de chantier.

Près de 3.000 de ces dragons, le plus gros lézard au monde, vivent sur un groupe d’île à l’est de Bali, dont fait partie l’île de Komodo. Ils peuvent mesurer jusqu’à trois mètres de long et pèsent jusqu’à 90 kilos.

Les autorités ont dévoilé le mois dernier un projet d’aménagement touristique sur l’une de ces îles, baptisé « Jurassic Park » après la publication par les architectes d’une vidéo promotionnelle reprenant la musique du film de Steven Spielberg.

Ce projet menace une espèce qui est déjà en danger, ont mis en garde des défenseurs de l’environnement.

Cette semaine, une photo montrant un dragon de Komodo faisant face à un camion transportant des matériaux de construction a relancé le débat sur le projet, après avoir été largement diffusée sur internet.

« L’idée de construire un +Jurassic Park+ est franchement gênante », a estimé Gregorius Afioma, un militant de l’ONG locale Sunspirit.

« Les gens viennent ici pour voir les dragons de Komodo dans leur environnement naturel. Ces gens vendent un concept où (les visiteurs) se promèneront dans un espace clos pour voir des dragons de Komodo, ce qui pour moi n’est rien d’autre qu’un zoo », a-t-il ajouté.

Cet aménagement menacerait aussi les dragons en réduisant la taille de leur habitat, selon Rima Melani Bilaut, du Forum indonésien pour l’environnement.

Le camion figurant dans la photo devenue virale n’était pas lié au projet controversé, qui a été gelé jusqu’à mi-2021 en raison de la pandémie de coronavirus, s’est défendu le gouvernement.

« Si nous le contrôlons bien et minimisons les contacts avec la vie sauvage, l’aménagement touristique en question ne mettra pas en danger la population de dragons de Komodo », a indiqué cette semaine un responsable du ministère de l’Environnement, dans un communiqué.

Les défenseurs de l’environnement craignent depuis longtemps que le tourisme de masse, le trafic et la baisse du nombre de ses proies ne menacent la survie du dragon de Komodo.

L’année dernière, l’Indonésie avait renoncé à fermer aux touristes l’accès au parc national où vivent ces animaux, indiquant qu’il limiterait plutôt le nombre de visiteurs et augmenterait le prix d’entrée pour en faire une « destination premium ».

©AFP

Un commentaire

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    • Méryl Pinque

    Quelle honte !
    Soutien à ces militants.
    Plus la planète et le monde sauvage meurent, plus l’humanité se prend d’une frénésie destructrice !