Climat : une banderole Greenpeace à Notre-Dame pour interpeller le gouvernement

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Un militant de Greenpeace sur la grue surplombant Notre-Dame à Paris après avoir déployé une banderole demandant de passer aux actes, le 9 juillet 2020 © AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT

Paris (AFP) – Greenpeace a déployé jeudi matin une grande banderole sur la grue surplombant la cathédrale Notre-Dame de Paris pour appeler le gouvernement « aux actes » contre le réchauffement climatique, s’attirant les foudres de la nouvelle ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

« Sembler attaquer ce chantier tellement important dans le conscient et l’inconscient collectif… Je crois que Greenpeace ne sert pas une cause qui par ailleurs est juste », a critiqué Mme Bachelot sur France Inter, soulignant par ailleurs que le chantier de Notre-Dame était « extrêmement fragile » et que « toute intrusion » pouvait avoir « des conséquences tout à fait néfastes ».

Le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, a pour sa part indiqué à l’AFP que les militants « n’avaient pas touché la cathédrale ». Leur action n’avait donc entraîné « aucun risque ni pour le bâtiment, ni pour le chantier », selon lui.

Il a regretté que la ministre réponde par « une pirouette » et non « sur le fond ».

Vers 6H00, quatre militants sont montés sur la grue attenante à la cathédrale, haute d’environ 80 mètres. Vêtus d’un uniforme jaune et coiffés d’un casque, ils ont tiré une banderole géante « Climat: aux actes » et la signature « Greenpeace », en noir sur fond jaune.

L’un d’entre eux, suspendu dans le vide, a brandi le message « Macron, climat, Notre-Drame ».

L’action s’est terminée vers 8H30 et la banderole a été retirée.

« Avec cette action, Greenpeace s’adresse directement à Emmanuel Macron pour dénoncer son inaction climatique », a expliqué dans un communiqué l’ONG. Elle a attaqué le gouvernement en justice pour ce motif, aux côtés d’autres associations.

« Depuis le début de son mandat, le chef de l’État a multiplié les grands discours sur l’écologie mais rechigne toujours à mener une politique qui soit véritablement à la hauteur de l’urgence climatique. Le dernier remaniement gouvernemental est une preuve supplémentaire du manque d’ambition du président », estime Greenpeace.

L’ONG a choisi le chantier de la cathédrale Notre-Dame, ravagée par un incendie en avril 2019, « parce que c’est un lieu iconique » et qu’elle est « en train d’être reconstruite ». « On aimait ce parallèle avec un monde qui doit être reconstruit autrement », selon M. Julliard.

« Sans grand changement » dans trois secteurs prioritaires, « le transport, le logement et l’agriculture », « il n’y aura pas assez de baisse des émissions » de gaz à effet de serre en France pour respecter l’accord de Paris, a-t-il estimé.

Cette action de Greenpeace intervient au lendemain du rapport annuel de Haut conseil pour le climat. Cette instance a été créée fin 2018 pour évaluer les politiques publiques dans ce domaine. Elle a averti que les premières mesures d’urgence pour redresser l’économie après la crise du coronavirus n’intégraient pas suffisamment l’enjeu climatique.

Sur Franceinfo, la nouvelle ministre de l’Ecologie Barbara Pompili a vu dans cette action « un petit cadeau de bienvenue, un petit message d’encouragement ». « C’est toujours des gens que j’apprécie et que je respecte, ce sont des lanceurs d’alerte », a-t-elle confié.

© AFP

A lire également : Barbara Pompili, une écologiste « réformiste » qui tente de verdir la macronie

2 commentaires

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    • Hervé Goube

    L’alerte de Greenpeace est puissante, laconique, implacable. Quel gouvernement se porte au secours des cathédrales millénaires de feuillages et d’écorces telle que l’Amazonie brûlée vive, incendiée avec son peuple, en passe de ne plus stocker le dioxyde de carbone ?

    • Michel CERF

    Je partage complètement le commentaire d’Hervé .