La pollution extrême persiste sur le nord de l’Inde

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Des paysans brûlent, le 6 octobre 2019 des récoltes près du village de Sultanpur Lodhi dans l'Etat du Penjab, des brûlis agricoles, responsables selon le gouvernement des pics de pollution dans les grandes villes indiennes © AFP/Archives NARINDER NANU

New Delhi (AFP) – Les brûlis agricoles illégaux faisaient toujours rage jeudi dans le nord de l’Inde malgré des arrestations de cultivateurs, a annoncé la police locale, alimentant une pollution atmosphérique dangereuse pour la santé publique.

Depuis le début des feux fin septembre, « plus de 84 personnes ont été arrêtées pour avoir violé la loi. Des poursuites ont été engagées contre 174 agriculteurs », a déclaré à l’AFP un haut responsable de la police du Penjab, grand État agricole du nord-ouest et principal foyer de ces incendies.

Le nuage toxique dans lequel suffoque actuellement le nord de l’Inde est en grande partie nourri par les fumées des feux de champs qui brûlent dans des régions proches de la capitale New Delhi et qui se sont intensifiés ces derniers jours.

La pratique du brûlis, interdite, permet aux agriculteurs indiens de nettoyer leurs champs à moindre coût des résidus de la récolte du riz pour pouvoir semer la culture suivante, généralement du blé.

D’après les autorités, plus de 48.000 brûlis agricoles ont d’ores et déjà été signalés depuis fin septembre dans les États du Penjab et de l’Haryana.

Selon la source policière au Penjab, plus de 17.000 feux ont été recensés dans cet État au cours des seuls trois derniers jours. Les brûlis agricoles ont dramatiquement augmenté dans cette région cette année, avec plus de 40.000 feux décomptés à ce jour contre 30.000 en 2018.

L’Haryana a fait état de 5.000 feux, à peu près au même niveau que l’année dernière.

Après une relative amélioration en début de semaine, la pollution de la capitale New Delhi remontait en flèche jeudi.

À midi heure locale (06H30 GMT), l’ambassade des États-Unis dans la capitale indienne enregistrait une concentration de particules fines PM2,5 de 345 microgrammes par mètre cube d’air, soit près de quatre fois plus que la veille à la même heure. L’Organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser une concentration de 25 en moyenne journalière.

Comme chaque année, la Cour suprême a fustigé l’incurie des autorités face aux pics récurrents de pollution extrême en début d’hiver et les a appelées à prendre des mesures immédiates pour protéger la santé de centaines de millions d’Indiens.

« Vous voulez juste rester assis dans votre tour d’ivoire et diriger. Vous ne vous dérangez pas et vous laissez les gens mourir », a lancé le juge Arun Mishra à l’adresse des responsables politiques et administratifs.

En 2017, la pollution de l’air a causé 1,2 million de décès prématurés en Inde, selon l’estimation d’une étude parue l’année dernière dans la revue scientifique The Lancet.

© AFP

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