Une péniche ramasseuse de déchets plastiques sur les rivières polluées de la planète

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L'"Interceptor", une péniche collecteuse de déchets, à Rotterdam aux Pays-Bas, le 26 octobre 2019 © ANP/AFP Robin UTRECHT

La Haye (AFP) – Une association néerlandaise de défense de l’environnement, qui lutte contre la pollution plastique des océans, a dévoilé samedi sa dernière invention: une péniche flottante de ramassage des déchets baptisée « The Interceptor ».

Construite par l’organisation non gouvernementale The Ocean Cleanup, cette barge « fermera le robinet » de la plus grande source de déchets se déversant dans les océans, les rivières, a déclaré samedi son inventeur, Boyan Slat, 25 ans, lors d’une conférence de presse à Rotterdam.

Le bateau, qui sera ancré dans des cours d’eaux pollués, est capable de ramasser jusqu’à 50 tonnes d’ordures par jour.

« Dans de bonnes conditions, nous pensons qu’il pourrait même doubler ce chiffre », a estimé le jeune homme.

« The Interceptor » ressemble à une grande péniche à laquelle est attachée une barrière courbée. L’ensemble mesure 24 mètres de long, fonctionne à l’énergie solaire, est entièrement autonome et peut collecter du plastique dans les rivières 24 heures sur 24, a également détaillé le PDG et fondateur de l’ONG.

Placée à des endroits stratégiques d’un réseau fluvial, la barrière du bateau dirige le plastique vers la « gueule » de la barge, qui est ensuite déversé dans une des six bennes à ordures. Sa capacité de stockage est de 50 mètres cube de déchets plastiques, soit l’équivalent de « 271.000 Rubik’s cubes », a souligné par ailleurs M. Slat.

Une fois rempli à ras bord, un ordinateur de bord envoie alors un message aux opérateurs locaux pour qu’ils sortent les bennes et les vident « aussi facilement que si vous nettoyiez votre aspirateur ».

Deux de ces machines sont déjà en service: l’une à Jakarta, en Indonésie, et l’autre en Malaisie. Une troisième est en préparation pour un déploiement au Vietnam tandis que le modèle exposé à la presse dans le port de Rotterdam rejoindra prochainement la République Dominicaine.

Le projet prévoit de s’attaquer aux 1.000 rivières les plus polluées au monde « d’ici cinq ans », contribuant à 80% de la pollution plastique mondiale.

Début octobre, le fondateur du projet a par ailleurs annoncé qu’un navire tirant un gigantesque dispositif innovant de flottaison, avait ramassé pour la première fois avec succès du plastique dans la « grande zone d’ordures du Pacifique » (GPGP), une poubelle flottante trois fois grande comme la France, à mi-chemin entre la Californie et Hawaï.

© AFP

Un commentaire

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    • Séverine Suter

    J’aimerais savoir quelle politique de traitement de ces déchets ramassés dans les rivières les plus polluées et dans le Pacifique a été mise en place dans les pays mentionnés dans votre article. Séverine Suter