Le plan climat du gouvernement Merkel, présenté en grande pompe en septembre mais depuis vidé d’une partie de sa substance, suscite lundi la colère, en pleine mobilisation du mouvement Extinction Rebellion.
Le gouvernement d’Angela Merkel doit examiner mercredi en Conseil des ministres le projet de loi censé mettre en musique les annonces faites le 20 septembre par la chancelière pour réduire les émissions polluantes de l’Allemagne.
Mais ce texte marque plusieurs reculs par rapport aux annonces du gouvernement, alors que cette loi climat âprement négociée est l’un des principaux engagements du quatrième mandat de Mme Merkel.
L’Allemagne devait ainsi devenir « climatiquement neutre » d’ici 2050, avait indiqué le gouvernement le 20 septembre. Le projet de loi ne fixe plus désormais comme objectif que la neutralité « à long terme ».
De même, le gouvernement avait annoncé le 20 septembre qu’une commission d’experts ferait des propositions aux ministères par secteur si les objectifs de réduction des émissions n’étaient pas atteints. Deux semaines et demi plus tard, ce point n’apparaît plus dans le projet de loi.
Ces reculs, dévoilés en pleine mobilisation dans le monde du mouvement Extinction Rebellion, y compris à Berlin, ont suscité l’ire des partis d’opposition, les Verts établissant lundi un constat de « faillite ».
Mme Merkel a dû elle-même monter au créneau lundi matin pour défendre le texte de son gouvernement. Le suivi et le contrôle de ces mesures seront « clairement prévus dans la loi sur la protection du climat », a-t-elle assuré à Sinsheim (Bade-Wurtemberg) dans un discours sur le climat, dont l’agence dpa a fait état.
« Le projet est un scandale en termes de politique climatique et de démocratie », s’était auparavant ému auprès de l’AFP le parti Die Linke, dénonçant une « violation de l’Accord de Paris ».
Au sein même de la coalition de Mme Merkel, le projet de loi fait grincer des dents.
« Si le paquet climat est encore affaibli par l’Union, ce ne sera plus qu’un tigre de papier », a ainsi critiqué le député Karl Lauterbach, un des candidats à la direction du parti social-démocrate (SPD), membre de la coalition avec les conservateurs (CDU/CSU).
L’association écologiste Deutsche Umwelthilfe (DUH) a elle aussi émis des critiques, utilisant les mêmes termes de « tigre de papier ».
Le ministère fédéral de l’Environnement a en retour défendu le fait que le « noyau essentiel » de la politique climatique, à savoir des objectifs sectoriels à atteindre en 2020 puis 2030, reste toujours d’actualité. Il a nié tout « affaiblissement des points clés » de son projet de loi de 60 pages, publié sur internet.
Au terme de mois de négociations, les partis de la coalition étaient tombés d’accord le 20 septembre pour investir 100 milliards d’euros d’ici 2030 dans la protection du climat, avec notamment un développement du réseau ferré ou des subventions en faveur des véhicules électriques.
© AFP
2 commentaires
Ecrire un commentaire
grossmann
Pour ce qui concerne l’action l’Allemagne a incontestablement été jusqu’ici le leader européen en terme de transition énergétique Voir
http://www.infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/LT-allemagne-championne.pdf
Ce recul de l’Allemagne annoncé par Goodplanet pourrait être une opportunité de rééquilibrer nos deux pays. Ceci de telle sorte que ce soit le couple franco-allemand qui devienne leader et représente les volontés de l’Europe dans le cadre des accords de Paris sur le climat de fin 2015
On ne peut en tout cas qu’ espérer une telle évolution qui permettrait à l’Europe, grâce au couple franco-allemand de faire figure de leader mondial en ce qui concerne le changement climatique . L’union fait la force en quelque sorte
Une telle évolution qui entraînerait la suppression du nucléaire grâce à la volonté allemande et celle du charbon ainsi que du fioul grâce à la volonté française nous raprocherait du zéro carbone. Elle n’est possible selon le porte-parole des lutins thermique que moyennement l’adoption de la « solar water economy »
Ceci en prenant dès à présent dans nos deux pays les actions qui concernent le chauffage de l’habitat. une forme d’action qui aurait dû de toute évidence être lancée un peu avant celle de la voiture. Reste à espérer à ce sujet que l’AFPAC va reprendre la main
voir le fichier ci-dessous en cours de préparation qui leur est destiné
https://www.dropbox.com/s/htug85sqthm101i/afpac.txt?dl=0
grossmann
Mon commentaire ne peut pas être plus modéré