Paris (AFP) – Les activités humaines émettent chaque année jusqu’à 100 fois plus de CO2, principal responsable du réchauffement climatique, que l’ensemble des volcans de la planète, selon une étude publiée mardi.
Dans une série d’études publiées dans la revue Elements, une équipe de 500 scientifiques regroupés au sein du Deep Carbon Observatory (DCO) détaillent la façon dont le carbone est stocké, émis et réabsorbé lors de processus naturels ou créés par l’Homme.
Selon eux, seulement 0,2% du carbone terrestre (43.000 gigatonnes) se trouve au-dessus de la surface (océans, terres, atmosphère). Le reste — plus de 1,85 milliard de gigatonnes — est stocké dans la croute terrestre, le manteau et le noyau.
Les volcans participent ainsi aux émissions de CO2, mais leur responsabilité dans le dérèglement climatique est bien moindre que celle des hommes, selon ces chercheurs, qui répondent ainsi à certains arguments des climato-sceptiques.
En mesurant la présence de certains isotopes de carbone dans des échantillons de roche, le DCO a découvert que sur 500 millions d’années, de manière générale, la planète parvient en centaines de milliers d’années à réguler elle-même les niveaux de CO2, principal gaz à effet de serre.
A l’exception de « perturbations catastrophiques » du cycle du carbone, comme de gigantesques éruptions volcaniques ou l’impact de la météorite qui a conduit à l’extinction des dinosaures.
Les chercheurs estiment que la météorite qui a tué les trois quarts de la vie sur Terre dont les dinosaures il y a 66 millions d’années, a provoqué l’émission de 425 à 1.400 gigatonnes de CO2.
Rien qu’en 2018, les activités humaines ont généré 37 gigatonnes de CO2.
Le CO2 envoyé par les hommes dans l’atmosphère « ces 10 à 12 dernières années » est ainsi équivalent à ces événements catastrophiques, souligne Marie Edmonds, vulcanologue au Queen’s College de Cambridge.
En clair, les émissions causées par l’Humanité sont de la « même ampleur » que de précédents chocs du cycle du carbone ayant entraîné des extinctions de masse, a ajouté Celina Suarez, de l’Université d’Arkansas.
En comparaison, le CO2 relâché chaque année par les volcans tourne autour de 0,3 à 0,4 gigatonne, soit environ 100 fois moins que les émissions humaines.
« Les climato-sceptiques se jettent sur les volcans en les considérant comme possible plus gros émetteur de CO2, mais ce n’est tout simplement pas le cas », a insisté Marie Edmonds.
La Terre a déjà connu des concentrations de CO2 plus élevées qu’aujourd’hui, mais hors événements catastrophiques, il avait fallu des centaines de milliers d’années pour atteindre ces niveaux.
« Les négateurs du climat disent toujours que la Terre finit par retrouver son équilibre », a ajouté Celina Suarez. « C’est vrai. Et elle va retrouver son équilibre, mais pas dans un délai qui a un sens pour les Hommes ».
© AFP
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grossmann
Si l’etre humain émet effectivement 100 fois plus de CO2 que les volcans cela pourrait bien conforter notre idée selon laquelle l’action de l’homme sur le climat est plus important que son évolution naturelle ( mouvements relatifs de la terre par rapport au soleil, volcans)
voilà une raison supplémentaire qui devrait nous inciter à modifier nos chaînes énergétiques actuelles en raison de leurs piètres performances. Je reprends à nouveau ce que je viens de mettre à la planète à propos du bon et du mauvais COP
Améliorer la qualité de l’air et diminuer nos charges chauffage tel devraient être les principaux objectifd de notre transition énergétique. Ceci de telle sorte que la médecine pulmonaire et le médiateur de l’énergie dans nos cités ne soit plus qu’un mauvais souvenir. Pour cela il va falloir que nous réalisions qu’il y a le »mauvais » et le »bon » COP un peu comme il y a le mauvais et le bon cholestérol.
Le »mauvais COP » c’est l’enfer du « consommer plus », illustré par ces COP 18,19, 21, 22, 23 etc… et tous ces voyages internationaux convergeant vers le pays organisateur. Un enfer pavé de bonnes intentions certes, mais absent de pragmatisme qui nous entraîne années après années vers l’aggravation de notre empreinte écologique
Le »bon COP », c’est celui du « consommer moins » associé à la pompe à chaleur qui est par définition le rapport entre
l’énergie thermique qui arrive dans le logement
et l’énergie électrique nécessaire pour produire cette énergie thermique
En d’autre termes pour un besoin thermique de 1 kWh
– on paye 1 kWh avec un COP de 1 lorsque l’on se chauffe avec des radiateurs électriques
– on paye 0,5 kWh avec une mauvaise pompe à chaleur ayant un.COP de 2
– on paye 0,3 kWh avec un COP de 3.3 correspondant à une pompe à chaleur à compresseur qui échange sur l’air
– on paye 0,2 kWh avec un COP de 5
correspondant à une pompe à chaleur à compresseur qui échange sur l’eau
Le »mauvais et le bon COP » sont illustrés par la formule algèbrique élémentaire suivante faisant intervenir les températures à la source chaude Tc et à la source froide:Tf exprimées en °K
(Tc-Tf)/Tf que multiplie Tf/(Tc-Tf) = 1.
– le 1er terme (Tc-Tf)/Tf représente le coefficient de performance des 2 chaînes énergétiques passant par le cycle de Carnot qu’il va falloir que nous abandonnions sans trop attendre pour assurer le confort thermique de l’habitat, la motorisation de nos voitures et celle des avions. Deux chaînes énergétiques qui sont dans la pratique celle du nucléaire et celle de la combustion des produits fossiles. Ceci vu qu’elles
passent par la case thermique pour produire notre électricité en réchauffant dangereusement notre environnement. Plus grave encore en le réchauffant d’autant plus qu’il faut avec cette chaine énergetique augmenter la température à la source chaude Tc pour améliorer les performances. Ceci qui plus est en compliquant la métallurgie au détriment du prix de revient de l’électricité produite
– le 2ème terme Tf/(Tc-Tf) représente le coefficient de performance de la chaîne énergétique qu’il va falloir généraliser pour assurer le chauffage de l’habitat. Ceci en refroidissant notre environnement au lieu de le réchauffer et en diminuant dans la mesure du possible la température à la source chaude Tc pour améliorer les performances.
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