Greta Thunberg : le visage juvénile de l’urgence climatique

La jeune activiste suédoise Greta Thunberg, égérie de la lutte contre le réchauffement climatique, le 8 août 2019 à Genève © AFP/Archives FABRICE COFFRINI

La jeune activiste suédoise Greta Thunberg, égérie de la lutte contre le réchauffement climatique, le 8 août 2019 à Genève © AFP/Archives FABRICE COFFRINI

Stockholm (AFP) – Derrière son visage poupin et son regard perçant, elle suscite autant l’espoir que la controverse : la jeune suédoise Greta Thunberg, égérie de la lutte contre le réchauffement climatique, a pris conscience très jeune de ce qui se jouait autour d’elle.

Âgée aujourd’hui de 16 ans, « la fille de » (sa mère est une chanteuse d’opéra, son père un comédien devenu producteur), citée pour le prix Nobel de la Paix 2019, est parvenue en moins d’un an à se faire son propre nom, bien au-delà des frontières suédoises.

Elle s’apprête maintenant à rejoindre New York sur un voilier, direction le sommet mondial sur le climat organisé par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, le 23 septembre.

Son combat a commencé à la vue de tous il y a un an, le 20 août 2018, quand elle a entamé seule devant le Parlement suédois sa première « grève de l’école pour le climat », munie de son panneau éponyme qui ne la quittera plus.

La Suède, loin de la culture de la grève, était alors en pleine campagne électorale pour les législatives. À cette époque, les médias suédois ne s’intéressaient encore que peu au combat de l’adolescente.

Depuis, la jeune fille, reconnaissable à ses deux longues tresses tombantes sur les épaules, a fait la Une des plus grand journaux et magazines internationaux, du Time Magazine à Vogue et continuait jusqu’à peu de prendre ses quartiers chaque vendredi aux abords du Parlement national.

« J’ai l’intention de continuer jusqu’à ce que la Suède se conforme à l’accord de Paris », affirmait-elle à l’AFPTV fin 2018, devant l’institution.

Son combat, baptisé « Fridays For Future », s’est depuis considérablement étendu. De la Suède à l’Australie, de l’Europe à l’Amérique, il a fait florès sur tous les continents, porté par une partie de la jeunesse mais non sans s’attirer certaines critiques.

« Vous n’êtes pas obligés de nous écouter, nous ne sommes que des enfants après tout » avait-elle ironisé lors de sa visite en France en juillet, face aux attaques mettant en cause sa légitimité à incarner le combat contre le réchauffement climatique.

Prise de conscience familiale

C’est à l’école, quand elle avait « huit ou neuf ans », que Greta Thunberg commence à s’intéresser au climat : « mes professeurs m’ont dit que je devais économiser du papier et éteindre les lumières. Je leur ai demandé pourquoi et ils m’ont répondu qu’il y a quelque chose qu’on appelle changement climatique », qui était en train de se jouer, raconte la jeune fille à l’AFP.

Celle qui n’est encore qu’une enfant a dès lors arrêté de manger de la viande, de boire du lait, d’acheter des produits neufs – « sauf si nécessaire ».

« Ce sont juste quelques petits changements dans ma vie quotidienne », résume-t-elle.

Dans l’appartement familial cossu et spacieux, niché en plein cœur de Stockholm, les habitudes de la famille ont elles aussi rapidement changé.

Sa mère Malena Ernman, son père Svante Thunberg, et sa sœur cadette Beata ont pris conscience du combat de l’aînée de la famille après sa dépression : hantée par la cause climatique et les menaces l’entourant, la jeune fille est tombée malade à 11 ans, arrêtant de s’alimenter, d’aller à l’école et de parler, raconte son père.

Sa mère a alors cessé de voyager à travers le monde, poursuit-il, limitant ses déplacements aux pays nordiques et abandonnant l’avion pour rejoindre le combat mené par sa fille, qui refuse de voler « à cause du climat ».

« Ça valait le coup »

À 12 ans, Greta Thunberg est diagnostiquée autiste Asperger. « Mon cerveau fonctionne un peu différemment donc je vois le monde d’un point de vue différent, je le vois principalement en noir ou blanc », explique-t-elle sur le ton calme qui la caractérise.

« Je suis très directe, je dis les choses telles qu’elles sont, et quand j’ai décidé de faire quelque chose, je le fais bien ». Une attitude qu’elle relie au syndrome et dont elle estime en faire une force, face aux critiques qui la disent manipulée.

La jeune fille, scolarisée jusqu’à juin dernier en neuvième année (l’équivalent de la classe de troisième en France), a souvent suivi ses cours à distance cette année en raison de ses nombreux déplacements.

Ce qui ne l’a pas empêchée d’afficher d’excellents résultats scolaires. Sa pire note ? B (17,5/20), en sport et en enseignement ménager. L’adolescente a toutefois annoncé qu’elle allait maintenant prendre une année sabbatique.

« Si je n’avais pas quitté l’école et voyagé autant, j’aurais pu obtenir un A dans toutes les matières. Mais ça valait le coup », confessait-elle en juin, non sans fierté, au journal Dagens Nyheter.

© AFP

8 commentaires

Ecrire un commentaire

    • Jean-Pierre Bardinet

    Cette pauvre fillette mineure, dont le cerveau a été lavé par ses parents et divers autres idéologues radicaux qui ont profité de son syndrome d’Asperger, ce qui n’est pas acceptable, n’y connaît rien climatologie et en science, notamment en physique de l’atmosphère. Elle ne sait pas qu’il n’y a quasiment plus de réchauffement global depuis le début des années 2000, malgré une forte inflation de nos émissions de CO2, et que la tendance n’est que de +0,1°C/décennie. Elle ne sait pas que les océans ne montent que de 1-1,5 mm/an, sans accélération. Elle ne sait pas que les projections des modèles numériques divergent de plus en plus des observations, ce qui confirme que leurs projections multidécadales ne valent pas un clou. Nous demandons à nos élus et à nos médias de faire preuve de discernement et de sens critique. Mais là, ils vénèrent cette égérie fabriquée de toutes pièces par des adultes, et ils gobent l’alarmisme outrancier et irrationnel de Greta Thunberg, C’est effrayant !

  • Je croyais qu’il n’y avait plus de climatosceptique et bien je me suis trompé Mr Bardinet

    Que la température augmente de 1°C dans 100 ans avec une évolution naturelle du genre Milutin Milankovic comme vous le pensez ou de 5°C comme on peut le craindre, il faut se faire à l’idée que dans 100 ans c’est-à-dire demain il n’y aura plus de pétrole et que c’est tant mieux vu la dégradation accélérée de notre environnement et de nos écosystèmes

    Le problème est qu’il faudra bien trouver à cette échéance une solution pour assurer notre besoin en énergie vu qu’ITER et la fusion nucléaire c’est plutôt pour après-demain.

    je vous invite à lire le fichier accessible à partir du lien suivant

    http://infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/LE%20BESOIN.htm

    et à prendre connaissance de ce qui pourrait être fait pour Paris.Notre capitale ayant servi de catalyseur lors de la COP21 sur le climat, il me semble normal qu’elle montre l’exemple de ce qu’il faut faire aux autres métropoles du monde entier

  • J’oubliais
    Bon vent Greta

    • Michel CERF

    Cette jeune fille est sans doute manipulée mais elle exprime la prise de conscience de tous ceux qui savent que le changement climatique est une réalité qui se vérifie jour après jour hélas , il suffit d’ouvrir les yeux , d’admettre que tous les scientifiques ne sont pas des incompétents ou des menteurs comme certains hurluberlus .

    • ne soyez pas trop dur Michel je me suis demandé un moment pourquoi le gaz carbonique qui est plus lourd que l’air montait dans l’atmosphère

  • Proverbe ancien, terriblement actuel:  » Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt « .

    Lorsque Greta Thunberg désigne du doigt l’Incendie du monde, le Chaos Climatique en cours d’accélération ( fonte des glaces du Groenland cet été 2019, incendies en Antarctique, en Sibérie… ), le porteur de rumeur fixe le doigt de Greta, insulte sciemment cette extraordinaire jeune fille érudite qui martèle à épuisement: Je suis la simple et modeste Messagère des plus grands scientifiques du monde, le GIEC en tête et Jean Jouzel en particulier qui fut son vice-président. Remarquable climatologue, il mit en évidence le lien entre la surexploitation des Energies Fossiles relâchant du dioxyde de carbone dans l’atmosphère et le Réchauffement Climatique. Le porteur de rumeur ( les mots photocopiés de celle-ci sont, à la virgule prêt, toujours semblables ! ) brouille volontairement les cartes, se rend ainsi complice des dévastations des Compagnies Fossiles qui dès l’origine savaient qu’elles provoqueraient Réchauffement planétaire et Effet de Serre mortel. Insultant Greta, il tue en souriant David, épargnant les Goliath affairistes et sur-armés. Seulement les enfants du monde souhaitent vivre, éprouvent eux-mêmes jour et nuit l’angoisse infinie de Greta. Ils se lèvent de Moscou à Captown. Vous ne les arrêterez plus ! Ils sont ont aux côtés de Greta. Elle est leur espérance, leur ultime chance. Ils vous déborderont, ils ne lâcheront plus rien, sachant comme les scientifiques épuisés que nous ne disposons que d’une dizaine d’années avant l’irrémédiable…

    • sophie

    Chapeau GRETA!
    Une prise de conscience réelle et partagée par sa famille; des actes constructifs et positifs de suite en cohérence; un réel charisme lié à son honnêteté et à sa légitimité.
    On espère de nombreux ruissèlements parmi nos familles et jeunesses de France; sauf pour ce qui concerne les grèves et les manifs, parce qu’ ici on est plutôt en over dose et c’ est trop rarement constructif.

    • Michel CERF

    oui Sophie , et je crains que les manifs stériles recommencent cet automne avec son cortège de marionnettes rouges ou jaunes .