Basique et à l’étroit : la traversée de Greta Thunberg vers New York

La défenseure du climat suédoise, Greta Thunberg, le 13 août 2019 lors d'une interview pour l'AFP sur le Malizia II, bateau de course qui va l'emmener à New York pour le sommet sur le climat de l'ONU © AFP Ben STANSALL

La défenseure du climat suédoise, Greta Thunberg, le 13 août 2019 lors d'une interview pour l'AFP sur le Malizia II, bateau de course qui va l'emmener à New York pour le sommet sur le climat de l'ONU © AFP Ben STANSALL

Plymouth (Royaume-Uni) (AFP) – Deux semaines à l’étroit, à manger des aliments lyophilisés avec un seau pour toilettes : la croisière trans-atlantique de la jeune défenseure du climat Greta Thunberg sur un petit voilier de course pour rallier New York sera faible en émission carbone mais aussi en confort.

Mais ce mardi à Plymouth, veille de son départ sauf météo contraire, la Suédoise de 16 ans est prête pour la traversée avec le seul moyen de transport non polluant qui puisse l’amener au sommet sur le climat de l’ONU.

« J’ai essayé le voilier hier et c’était très amusant. Ça va être une sacrée aventure », dit-elle à l’AFP à bord du Malizia II, un bateau de course de 18 mètres amarré dans le port de Plymouth, dans le sud du Royaume-Uni.

C’était sa première expérience à bord d’un voilier et elle a eu le mal de mer. « Il fallait s’y attendre », commente-t-elle.

Pierre Casiraghi, fils de la princesse Caroline de Monaco, a mis gratuitement le bateau à sa disposition pour parcourir les 3 000 milles nautiques, et le dirigera avec le skipper allemand Boris Herrmann.

Malizia II, un monocoque de course avec des foils qui le maintiennent hors de l’eau, a été construit en 2015. Il est équipé de panneaux solaires et de turbines sous-marines permettant de générer l’électricité qui alimente les instruments de navigation, le pilote automatique, les dessalinisateurs et un laboratoire pour tester le niveau de CO2 des eaux.

L’intérieur est sombre, étroit et fonctionnel. Il a été légèrement modifié pour accueillir Greta, son père Svante et un cinéaste, avec deux couchettes hamac, matelas et rideaux.

Un petit réchaud à gaz pour chauffer l’eau nécessaire à la nourriture vegan lyophilisée est le seul consommateur d’énergie fossile.

Les toilettes : un seau en plastique bleu avec sac bio dégradable qui peut être jeté par-dessus bord.

« C’est comme quand on campe en montagne, un matelas, un sac de couchage, une lampe torche et c’est tout », souligne le skipper.

Un voyage « fou »

Il reconnait que ça peut paraitre « fou » d’embarquer trois novices pour un voyage aussi ardu, mais assure ne pas craindre pour leur sécurité, seulement pour leur confort.

Herrmann a fait trois fois le tour du monde et sera appuyé par une équipe à terre qui suivra les mouvements du voilier et la météo.

Le yacht peut aller jusqu’à 35 noeuds (70 km) à l’heure mais le skipper a l’intention de le mener à 10 noeuds (20 km) à l’heure pendant la traversée. Et il prendra une route un peu plus longue que d’habitude pour éviter les tempêtes.

Le Malizia II a été conçu pour la course, mais, avec une quille de 4,5 mètres, il y a peu de risque qu’il se retourne.

« La sécurité n’est pas un problème », souligne Herrmann en se livrant aux derniers préparatifs. « C’est surtout quelque chose qui ne s’est jamais produit avant, que quelqu’un sans expérience de la voile traverse l’Atlantique sur un tel bateau ».

« Ca en dit long sur Greta, elle fait plein de choses qui n’ont jamais été faites avant », ajoute-t-il.

L’intéressée, elle, n’a pas peur, sauf de gêner les autres. « Je crois que je vais beaucoup lire, et contempler l’océan. Et me balader sur le bateau », dit-elle.

Le voilier a un gouvernail qui peut être utilisé manuellement mais la technologie de bord rend son maniement plus proche de celui d’un avion.

« Une fois l’autopilote enclenché, le bateau avance, on regarde les prévisions météo, la production et la consommation d’énergie, on vérifie que tout fonctionne, on a l’oeil à tout », explique Herrmann.

« Chacun veille à son tour, heure par heure, on alterne pour dormir », ajoute-t-il, en concluant :  » L’objectif est d’arriver sains et saufs à New York ».

© AFP

3 commentaires

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    • Claude Renaud

    Est-ce que la Principauté de Monaco aurait des états d’âme ? Parce que, quand-même, elle
    n’est pas un exemple de sobriété et son bilan carbone se situe nettement au-dessus de la
    moyenne. Grand Prix de Monaco, yachts de 30 mètres dans le port, voitures de grosses
    cylindrées et standing de vie de la population qui n’a rien d’écologique.
    Alors, zéro carbone sur le voilier, mais pas dans la Principauté !!!
    D’ailleurs les médias insistent un peu lourdement sur l’aspect « zéro carbone » du bateau. On sait
    bien qu’un voilier n’utilise pas son moteur pour faire une telle traversée.
    Pas bon pour l’image de Greta !

    • Jannick POUPARD

    Votre commentaire est on ne peut plus juste, du moins en ce qui concerne les quatre premières lignes …
    Car, oui, la Principauté de Monaco est loin d’être un exemple d’un état zéro carbone !

    Mais là, moi je dis « chapeau » à un jeune homme de la famille princière, Pierre Carisaghi, d’avoir fait fi de tous les commentaires désobligeants qui ne manquent et ne manqueront pas de fuser de toutes parts, concernant son statut social et son pays dans cette affaire de défense de l’environnement !

    Il a eu le courage de mettre son voilier à disposition de la jeune défenseure de l’environnement Greta Thunberg, et ce afin qu’elle puisse se rendre aux États Unis, où elle est invitée par les Nations Unies à plaider la cause des jeunes qui vont vivre dans le monde demain, sans utiliser l’avion (mode de transport particulièrement polluant ! – je ne prendrai plus jamais l’avion moi-même, question de bon sens ! -.

    Du courage il en faut, d’abord contre les railleries, mais aussi pour prouver que chacun d’entre nous est capable de faire les bons choix et … de montrer l’exemple pour faire bouger les choses dans
    le fameux « BON SENS » !

    Je leur souhaite à tous les quatre, sur leur fringant voilier, un excellent voyage !

    Qu’ils puissent encore davantage se rendre compte que tout est interconnecté dans la Nature et que quiconque détruit irrémédiablement les sources de la vie et même des espèces entières d’êtres vivants, comme le font si bien les humains, s’expose à une destruction de sa propre espèce, comme nous le faisons également si bien avec nos armes, nos guerres.

    Parce que sur mer, l’être humain est ramené à sa véritable échelle : on est tout petit et bien vulnérable face à la Nature.

    J’espère qu’ils rencontreront ces merveilleux mammifères marins que sont les dauphins et les baleines, à protéger de toute urgence sur tous les océans du globe.

    Bon vent à cette courageuse équipe multilinguiste !

    • Agier

    Greta Thunberg c’est un produit marketing qui est explotiée d’abord par ses parents, mais aussi les politiques qui se donnent bonne conscience et communiquent en se faisant prendre en photo avec elle….. Nous avons pour preuve ses déclarations lors de son passage à l’assemblée nationale en France où à 1 question sur le CETA elle a indiqué ne pas avoir d’avis sur le CETA.