Venise appelle d’autres ports à s’unir contre les dangers des paquebots géants

Le paquebot de croisière géant MSC Magnifica le 9 juin 2019 à Venise © AFP/Archives Miguel MEDINA

Le paquebot de croisière géant MSC Magnifica le 9 juin 2019 à Venise © AFP/Archives Miguel MEDINA

Rome (AFP) – Venise a lancé un appel aux autres ports historiques européens prisés par les croisiéristes, comme Amsterdam, Barcelone, Dubrovnik ou Marseille, à unir leurs forces contre les multiples dangers que représentent les paquebots géants, ont annoncé jeudi les autorités portuaires.

« J’ai écrit à toutes les villes européennes qui partagent notre expérience dans le tourisme des croisières et doivent trouver un équilibre entre développement économique et préservation environnementale », précise dans un communiqué Pino Musolino, qui préside à Venise l’Autorité portuaire du nord de la mer Adriatique.

« L’augmentation de la taille des bateaux, leur impact environnemental sur les zones portuaires et le fardeau provoqué par le nombre croissant de touristes créent une situation de conflit », a-t-il écrit à huit autorités portuaires.

Il les a appelées à « joindre leurs forces » pour obliger les compagnies à concevoir des bateaux « compatibles avec nos structures et l’environnement ».

Un bateau de croisière géant hors de contrôle avait suscité début juin la panique à Venise et fait quatre blessés légers, ravivant la controverse sur les risques et dommages, notamment écologiques, qu’entraînent pour la Sérénissime ces énormes paquebots qui naviguent exceptionnellement près du rivage.

Victime d’une panne de moteur, le MSC Opera, qui peut transporter près de 2 680 passagers et naviguait sur le canal de la Giudecca, un des grands canaux de la cité des Doges, qui est emprunté par les paquebots de croisière, avait heurté un quai puis un bateau touristique en voulant s’amarrer.

Début juillet, Venise avait évité de justesse un nouvel accident impliquant un bateau de croisière géant de 300 mètres de long qui était passé à un cheveu d’un yacht en sortant de la lagune de Venise par très mauvais temps et tiré par des remorqueurs.

Les paquebots sont accusés par les défenseurs de l’environnement de contribuer à l’érosion des fondations de la ville, alors que Venise et sa lagune sont inscrites au patrimoine de l’Unesco.

L’Italie a adopté en novembre 2017 un plan de développement de la lagune pour soutenir l’activité lucrative des bateaux de croisière tout en modifiant leur parcours. À terme, grâce à la construction d’un nouveau terminal maritime, les paquebots ne pourront plus traverser la cité lacustre via le canal de la Giudecca qui longe la place Saint-Marc.

L’Autorité portuaire du nord de la mer Adriatique, à Venise, indique avoir déjà reçu des réponses positives de Barcelone, Palma et Marseille.

Quelque 30 millions de personnes dans le monde devraient faire une croisière cette année, un chiffre en hausse de 70% sur dix ans, indique le secteur.

© AFP

2 commentaires

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    • BILLIET STÉPHANIE

    Honte à l’humain et son capitalisme.

  • Il ne s’agit pas « d’aménager » ce genre d’activité humaine, mais de comprendre le phénomène. Comment en effet en sommes-nous venus à aimer ce genre de tourisme, de connaissance de notre planète ? Il y a une certaine perversité, à tout le moins une perversité communautaire, à voyager de cette manière qui institutionnalise le tourisme et un certain tourisme. Construction de ports, disparition de commerces locaux, construction de lieux spécifiques pour les touristes, abondance de mauvais produits à bas prix, pollution, uniformisation des cultures de consommation.

    Il faut simplement interdire ces bateaux dans les villes, éventuellement prévoir des débarquement dans de plus petits bateaux, faire du bateau pour le bateau et non pas faire des villes flottantes