Cayenne (AFP) – Plus de 150 personnes se sont rassemblées mardi devant le consulat du Brésil à Cayenne, en Guyane française, pour protester contre les pressions de l’orpaillage sur les peuples d’Amazonie après la mort d’un chef indigène au Brésil, ont indiqué les organisateurs.
« Ce qui s’est passé au Brésil aurait pu se passer en Guyane » française – un territoire amazonien où vivent 13.000 Amérindiens – a affirmé à l’AFP le leader autochtone Christophe Yanuwana Pierre, après le rassemblement. « Nous sommes confrontés à une même réalité en Amazonie, celle de l’orpaillage », a-t-il dit.
Le chef indigène Emyra Waiapi a été tué vendredi lors de l’invasion par une cinquantaine de mineurs, des « garimpeiros », du village de Mariry, dans l’Etat d’Amapa (nord), situé à 200 kilomètres de la frontière avec la Guyane française.
« Toucher à nos frères du côté brésilien, c’est comme toucher à notre famille », a expliqué à l’AFP Claudette Labonté, co-organisatrice du rassemblement devant le consulat brésilien.
« On ne peut pas accepter la politique » du président brésilien Jair Bolsonaro « qui veut exploiter l’or même sur les terres autochtones », a-t-elle ajouté.
Le Parc amazonien de Guyane a apporté mardi son soutien, dans un communiqué, à « la communauté wayãpi de l’Amapa face à ces agressions violentes et destructrices ». « Il y a aussi déjà eu des accrochages très forts entre orpailleurs illégaux et des villageois de l’intérieur de la Guyane », a rappelé le secrétaire général de Guyane Ecologie, Michel Dubouillé.
Lundi, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU Michelle Bachelet a condamné le meurtre du chef indigène, conséquence, selon elle, du développement de l’exploitation minière en Amazonie prônée par Jair Bolsonaro. Ce dernier a affirmé qu’il n’y avait pas « d’indices forts » prouvant qu’Emyra Waiapi, chef de la tribu des Waiapi, avait été assassiné par des orpailleurs.
Le 17 juillet, trois soldats français sont morts accidentellement et un autre a été grièvement blessé dans une opération contre l’orpaillage illégal en Guyane française.
© AFP
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