Versailles (AFP) – La justice a validé jeudi en appel la création d’une zone d’aménagement (ZAC) sur des terres agricoles au nord de Paris, qui doit notamment permettre d’implanter le mégacomplexe de commerces et de loisirs controversé Europacity, selon l’arrêt consulté par l’AFP.
Cet arrêt de la cour administrative d’appel de Versailles lève un des obstacles auxquels fait face ce projet à 3,1 milliards d’euros qui entend s’implanter, d’ici à 2027 dans le « triangle de Gonesse » (Val-d’Oise), secteur agricole coincé entre les aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle et du Bourget.
Europacity, porté par Ceetrus, foncière du groupe Auchan, et le conglomérat chinois Wanda est accusé par ses détracteurs de « gigantisme » avec son projet de piste de ski artificielle, de fragiliser le commerce de proximité et de détruire des champs à rebours des préoccupations environnementales.
« Nous allons nous pourvoir en cassation, cette décision est totalement contraire au droit de l’environnement », a réagi auprès de l’AFP Etienne Ambroselli, avocat de plusieurs associations écologistes opposées au projet.
En mars 2018, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, saisi par les opposants, avait annulé l’arrêté préfectoral créant la ZAC. Le tribunal avait notamment estimé que l’étude d’impact comportait des lacunes.
L’État et l’établissement public Grand Paris Aménagement avaient fait appel. La cour administrative d’appel de Versailles leur a donné raison jeudi, en annulant la décision du tribunal de Cergy-Pontoise.
Alors que le tribunal de Pontoise estimait notamment que les analyses étaient insuffisantes concernant les émissions de CO2 induites par les déplacements de touristes amenés à se rendre à Europacity (31 millions de visiteurs prévus par an), la cour d’appel de Versailles estime que l’étude d’impact « n’avait pas à inclure la question des émissions de CO2 ».
Une justification « stupéfiante » pour Me Ambroselli, qui revient, à ses yeux, à dire « on n’a pas à étudier l’impact principal d’un tel projet, celui de la pollution de l’air et de la contribution au réchauffement climatique ».
La cour d’appel ajoute que « le contenu de l’étude d’impact est proportionné à la sensibilité environnementale de la zone (…) à l’importance et la nature des travaux, ouvrages et aménagements projetés dans ce cadre et à leurs incidences prévisibles sur l’environnement ou la santé humaine ».
D’autres recours contre l’aménagement de la zone sont en cours. Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a notamment annulé en mars le plan local d’urbanisme (PLU) de la ville de Gonesse qui ouvrait la voie à l’urbanisation des terres. La municipalité a fait appel.
© AFP
4 commentaires
Ecrire un commentaire
Dany
Les français sont toijours pris pour des imbéciles quand « l’état » leur dit qu’ils sont des pollueurs invétérés.
– terres agricoles définitivement condamnées, les productions agricoles du grand Paris toujours plus délocalisées,
– pollutions majeurs par bétonnage, chantiers inutiles avec ses convois interminables d’engins, camions etc.
– l’abrutissement des citoyens les incitant à fréquenter des attractions inutiles, sans intérêt, au seul profit des multinationales qui n’ont de but que de leur soutirer leur fric,
– –> la France, les français ont besoin de logement, de nourriture saine, pas d’occupations avilissantes pour l’esprit humain.
–
Complicité de l’état …..
balendard
Ce qu’il faut maintenant c’est travailler et laisser pour un temps les loisirs de côté. Ce projet qui va à l’encontre d’une agriculture locale qui serait pourtant bien adaptée dans cette zone relativement bruyante où l’air n’est probablement pas très sain est dans le sens du toujours+
La route qui mène à notre transition énergétique sera encore longue et va devenir prioritaire en région parisienne. Il va falloir, vu l’urgence, la franchir rapidement et sans trébucher. Ceci alors qu’elle est bordée par deux abimes: d’un côté l’obscurantisme voire la bêtise humaine, et de l’autre le conservatisme et le toujours+
Stephen Hawking nous aura prévenu
http://infoenergie.eu/riv+ener/Toujours+.htm
sophie
OK avec l’ analyse de balendard .
François de Closet n’ avait-il pas écrit « Toujours plus » il y a plus de quarante ans ?
Lambert
Que faire, que dire pour stopper ces projets inutiles, laids et destructeurs?