Planter des arbres pour contrer le réchauffement climatique

L'Amazonie, au Brésil, le 14 octobre 2014 © AFP RAPHAEL ALVES

L'Amazonie, au Brésil, le 14 octobre 2014 © AFP RAPHAEL ALVES

Washington (AFP) – Une équipe de chercheurs a calculé qu’il y avait suffisamment de place sur Terre pour planter des arbres capables d’absorber les deux tiers du carbone présent dans l’atmosphère, une solution au réchauffement climatique jugée toutefois exagérée par d’autres scientifiques.

L’étude, menée par des professeurs de l’université ETH Zurich et publiée jeudi dans la revue Science, estime que 900 million d’hectares de couvertures arborées (canopées) supplémentaires pourraient pousser sur la Terre, en plus des 2,8 milliards d’hectares actuels.

Pour parvenir à cette estimation, les chercheurs ont analysé les forêts actuelles et pris en compte le climat et le sol pour évaluer où des arbres pourraient pousser. Tout en excluant les zones aujourd’hui occupées par des cultures ou des villes.

Ces forêts supplémentaires auraient la capacité d’absorber 205 gigatonnes de carbone, sur les 300 gigatonnes qui ont été ajoutées à l’atmosphère depuis la fin du 19e siècle et le début de l’ère industrielle.

La moitié des zones ainsi reboisables, selon l’étude, se trouvent dans six pays : Russie, États-Unis, Canada, Australie, Brésil et Chine.

« Les gouvernements doivent prendre ceci en compte dans leurs stratégies nationales contre le changement climatique », dit l’auteur principal Jean-François Bastin.

L’équipe argue que l’objectif fixé l’an dernier par les experts climat de l’ONU d’une reforestation de l’ordre d’un milliard d’hectares « est absolument atteignable dans le climat actuel ».

Et elle conclut que la restauration des écosystèmes est « la solution la plus efficace à notre disposition pour contrer le changement climatique ».

Mais cette conclusion a suscité des critiques de spécialistes des sciences de la Terre, dont certains estiment aussi la méthodologie simpliste ou erronée.

« Oui, une reforestation héroïque peut s’avérer utile, mais il faut arrêter de dire qu’il existe une solution naturelle à l’utilisation des énergies fossiles. Il n’y en a pas. Désolé », a écrit Myles Allen, professeur de science du géosystème à Oxford.

« Les nouvelles forêts peuvent jouer un rôle pour éponger l’excès d’émissions de carbone, mais la seule façon de stabiliser le climat est de faire baisser à zéro les émissions de gaz à effet de serre », écrit Simon Lewis, professeur à l’University College London, dans un autre commentaire publié par le Science Media Centre au Royaume-Uni.

© AFP

3 commentaires

Ecrire un commentaire

    • Michel CERF

    Cette solution ne va pas tout résoudre mais il est évident que l’impact ne peut être que positif pour réduire les gaz à effet de serre , la pollution et le déclin de la biodiversité , à condition de stopper la destruction des grandes forêts dont l’Amazonie , planter ici et détruire là ne sert à rien .

    • Cela ne va effectivement pas résoudre notre problème. particulièrement si l’on replante autant d’arbres que l’on en coupe.

      Plutôt que de planter des arbres afin d’absorber l’excès dans de gaz à effet de serre généré par des chaînes énergétiques d’un autre âge il a une deuxième solution.

      Celle consistant à revoir les chaînes énergétiques utilisées pour chauffer l’habitat, le poste le plus lourd en terme de consommation énergétique devant le transport terrestre et l’industrie.

      Ceci en tenant compte du fait que lorsqu’il s’agit du chauffage thermodynamique et de la rénovation thermique de l’habitat existant, un investissement ne peut être socialement responsable que si l’association formée par les maitrises d’oeuvre et d’ouvrage s’impliquent en liaison avec les bureaux d’études et les constructeurs pour trouver un terrain d’entente raisonnable en ce qui concerne le contrat de performance. voir

      http://infoenergie.eu/riv+ener/energie-sans-riviere/lutins-convaincre.htm

      le but recherché du contrat de performance étant que la maitrise d’ouvrage, « ceux qui payent »
      Voir
      http://infoenergie.eu/riv+ener/client-qui-paye2.htm

      c’est-à-dire dans le cas des villes ceux qui composent le « syndicat des copropriétaires » puissent rembourser l’emprunt finançant l’investissement grâce aux économies réalisées sur la consommation d’énergie.

      Des économies qui peuvent être chiffrées par rapport à un état antérieur dans le cas de la rénovation ce qui n’est pas le cas de la construction neuve.

      Ceci sans que ce remboursement n’affecte leur pouvoir d’achat et de telle sorte que la durée de l’emprunt soit sensiblement égale à la moitié de la durée de vie de l’équipement.
      Cela pour inciter à l’investissement et à la transition.

      Mais il doit être clair que la politique de prix menée par les gouvernements sur les tarifs associés aux 2 formes d’energie fossile et électrique a une influence prépondérante sur les économies réalisées annuellement sur l’achat des combustibles

      Actuellement la politique de prix menée par le gouvernement français est clair: l’état considère l’énergie électrique comme une énergie noble et la facture en conséquence. À savoir 3 fois plus cher que le gaz. Ceci il faut l’espérer avec l’objectif de créer une incitation forte vers les ENR et la chaufferie hybride au détriment de l’effet joule ce qui est une bonne chose.

      On perçoit au travers du fichier ci-dessous et de son tableau de synthèse que cela est tout à fait envisageable

      http://infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/incitation-ENR.htm

      Une autre orientation consistant à doubler le prix du gaz pourrait être initiée par le pouvoir politique afin de freiner sa consommation et aller dans le sens de l’urgence climatique. Malheureusement comme l’explique Yann Arthus-Bertrand, dans une société de consommation telle que la nôtre il y a peu de chances que cela se fasse vu le manque de courage et la vision électorale de nos dirigeants.

        • benoit

        Je pense qu’il est plus simple de planter des arbres…