Extinction Rebellion à Paris : Castaner demande des explications au préfet

Christophe Castaner à l'Assemblée nationale à Paris, le 18 juin 2019 © AFP/Archives Eric FEFERBERG

Christophe Castaner à l'Assemblée nationale à Paris, le 18 juin 2019 © AFP/Archives Eric FEFERBERG

Paris (AFP) – Christophe Castaner a demandé un rapport au préfet de police de Paris sur « les modalités » de l’évacuation controversée vendredi à Paris d’une manifestation écologiste au cours de laquelle des militants ont été aspergés de gaz lacrymogène, a indiqué dimanche le ministère de l’Intérieur.

« À la demande du ministre, une inspection technique CRS a été déclenchée et un rapport a été demandé au préfet de police sur les modalités de gestion de cette opération de maintien de l’ordre rendue nécessaire pour rétablir la circulation au cœur de Paris », a déclaré à l’AFP la place Beauvau.

Le blocage et l’évacuation ont eu lieu vendredi sur le pont de Sully. Des images de l’intervention des forces de l’ordre ont été largement partagées sur Twitter : elles montrent des policiers aspergeant abondement de gaz lacrymogènes des militants participant pacifiquement à un sit-in lors de l’occupation de ce pont du centre de Paris par l’organisation Extinction Rebellion.

Né au Royaume-Uni, ce mouvement prône la « désobéissance civile » pour lutter contre le changement climatique.

Ces images ont suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Le réalisateur et militant écologiste Cyril Dion a indiqué samedi qu’il refusait sa promotion dans l’ordre du Mérite, en raison de ces « violences ». « La disproportion de la réponse policière est folle », a-t-il déclaré à l’AFP.

« Les forces de l’ordre sont arrivées vers 13H00 et après 10 ou 15 minutes plutôt calmes, les CRS ont commencé à évacuer les bloqueurs assis en première ligne », a raconté samedi soir à l’AFP l’une des militantes, qui a voulu être désignée sous le prénom de Flora.

« Comme ensuite ces bloqueurs revenaient, ils ont opté pour leur stratégie du gazage à 20 cm du visage », a-t-elle ajouté. « L’évacuation a duré 40 à 45 minutes, vers 14H00 le pont était rendu à la circulation ».

« On était sur un lieu non déclaré, c’est le principe de la désobéissance civile », a-t-elle poursuivi.

« Quand j’ai vu ça , je me suis posé des questions et j’ai regardé la vidéo en entier », a dit le ministre de l’Écologie, François de Rugy, interrogé sur cet épisode, dimanche, sur BFMTV.

« Au début les CRS appellent les manifestants à débloquer (…) Ce sont des manifestants très radicaux. Quand vous leur demandez pacifiquement de dégager la voie, ce qu’ont fait les forces de l’ordre avec des hauts-parleurs et qu’évidemment ils refusent (…) on est obligé de mobiliser des CRS pour prendre les personnes une par une et essayer de les enlever », a affirmé le ministre.

« Ça se finit par l’utilisation de gaz qui ont pour but que les gens s’en aillent », a-t-il ajouté.

Selon la préfecture de police (PP), les forces de l’ordre sont intervenues pour faire « cesser l’entrave à la circulation générée par cette action ».

Après avoir demandé aux responsables « à plusieurs reprises de se disperser » et « devant leur refus de quitter les lieux », des sommations ont été effectuées sans plus de succès, a expliqué la Préfecture de Policefrance.

« Ce rassemblement a ensuite été dissipé par la force publique », relate la PP qui précise que deux personnes ont été placées en garde à vue pour délit d’entrave à la circulation.

© AFP

2 commentaires

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    • sophie

    Pour faire des manifs en PA régulièrement depuis 10 ans ( parfois non déclarées) et avoir déjà été gazée plusieurs fois, je trouve que ces manifestants ont tout faux:

    1) ils savent à quoi ils s exposent avec un blocage illégal de route au cœur de Paris . Dans la vie on assume ses choix!
    2) ils ont tout fait pour que ça se termine par du gaz puisque ceux qui étaient accompagnés hors de la voie revenaient systématiquement
    3) le gaz, poivré ou pas, c’ est très très désagréable pour ne pas dire irritant mais ça passe en quelques minutes si on fait les bons gestes.
    Et si on est de santé fragile on ne participe pas à un mouvement citoyen illégal car on sait que ça risque de finir ainsi.
    4) On en a plus que de raison de ces manifs mal organisées où les gens se mettent dans des situations illégales et ensuite se plaignent des conséquences qu’ils refusent d’ assumer ( ici ils voulaient rester combien de temps et ont-ils mesuré que des véhicules auraient pu les blesser? etc…)

    Enfin: autant je comprends qu’on aille libérer des animaux en abattoir ou en élevage intensif : on agit concrètement; autant ces manifs de sensibilisation ont finalement un impact négatif: on victimise les manifestants et on accuse comme d’ habitude les gouvernements . Ras la casquette de cette bien pensance bidon; c’ est un peu trivial et pas très constructif finalement. .
    Pour ma part et en vieillissant ( donc m’ assagissant) je sélectionnerai de plus en plus mes manifs en fonction du sérieux de l’ organisation et de la finalité réfléchie.

    • sorlekua

    On en a tout essayé, il ne reste plus que la désobéissance civile.
    Ces jeunes à qui on vole leur avenir n’ont rien à perdre !