Ile-de-France : la nature bouleversée par l’Homme

Des moineaux dans le jardin du Palais-Royal de Paris, le 7 août 2016 © AFP/Archives ALAIN JOCARD

Des moineaux dans le jardin du Palais-Royal de Paris, le 7 août 2016 © AFP/Archives ALAIN JOCARD

Paris (AFP) – Forte urbanisation, déclin des zones humides, pratiques agricoles… La nature est encore plus fragile en Ile-de-France, signe flagrant de l’influence de la ville et des hommes sur les espèces sauvages, dont beaucoup sont menacées, selon un rapport publié jeudi.

Faisant écho au constat alarmant récemment dressé par les experts de l’ONU au niveau mondial, le « panorama de la biodiversité francilienne » passe en revue les multiples attaques contre la nature et leurs conséquences sur la faune et la flore d’une région de 12 millions d’habitants.

Résultat, « dans la plupart des cas, les proportions d’espèces menacées et éteintes régionalement sont un peu plus élevées que dans les régions adjacentes, mettant en évidence l’influence de la métropole sur l’état de la biodiversité, qui tend à s’améliorer à mesure que l’on s’en éloigne », écrit l’Agence régionale de la biodiversité (ARB IdF).

Les listes rouges de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) faites sur l’Ile-de-France révèlent que 31% des 1 600 espèces de fougères et plantes à fleurs sont menacées, 27% des papillons de jour, 30% des chauves-souris, ou encore 39% des oiseaux nicheurs.

Au-delà d’un risque de disparition, certaines populations « encore abondantes il y a peu » ont subi une chute vertigineuse, comme certaines espèces de chauve-souris (pipistrelles communes et noctules communes) ou d’oiseaux, notamment les hirondelles et le moineau domestique qui a perdu 73% de ses effectifs parisiens entre 2004 et 2017.

De l’urbanisation à l’agriculture en passant par les conséquences du réchauffement climatique, le responsable de ce constat sombre est parfaitement identifié : l’Homme.

Les villes couvrent 22% du territoire de l’Ile-de-France, région « la plus artificialisée », note l’ARB IdF. Cet étalement urbain, même s’il a ralenti depuis le milieu des années 2000, est « l’une des principales menaces » pour les habitats naturels.

Mais la ville agit aussi « comme un filtre pour les espèces les plus vulnérables » aux diverses pollutions (eau, air, sols, lumière, bruit…), remplacées par d’autres qui s’adaptent mieux. Au risque d’une uniformisation entre Paris, New York ou Tokyo.

 Arrivée du loup ?

Pesticides, labours profonds, abandon du pâturage… L’agriculture, qui occupe 48% du territoire, est également pointée du doigt. Avec une forte présence de grandes cultures céréalières, la densité de haies est « très réduite » : 5 mètres linéaires par hectare, loin des 70 m estimés nécessaires au nichage des oiseaux.

La population d’espèces d’oiseaux ne vivant qu’en milieu agricole s’est d’ailleurs « effondrée » de 44% entre 2004 et 2017, « plus encore qu’au niveau national (-33%) ».

Même s’il n’existe pas de données locales pour les insectes, l’Agence est persuadée que la région subit la même chute libre que celle décrite en Europe par les scientifiques. Pour preuve, les effets en cascade déjà observés : déclin de nombreuses espèces insectivores et meilleur maintien des plantes ne dépendant pas des pollinisateurs.

Les forêts, principaux « réservoirs de biodiversité » de la région qui couvrent 24% du territoire, sont elles perturbées par le réseau routier qui fragmente ces habitats accueillant de nombreux mammifères, du mulot sylvestre aux cerfs et aux sangliers.

« Le portrait n’est pas bon (…) mais il y a toujours de l’espoir », a déclaré à l’AFP le président de l’ARB IdF, Bruno Milienne.

« Partout où on a agi pour la restauration de la biodiversité, tant qu’une espèce n’est pas éteinte, elle est susceptible de revenir au galop », a insisté le député des Yvelines, plaidant notamment pour la création de tourbières ou autres zones humides.

Au titre des succès des défenseurs de la nature, le castor est revenu le long de l’Essonne en 2016, 100 000 batraciens sont sauvés chaque année des roues des voitures grâce à des « crapauducs » (mini-tunnels passant sous la chaussée), et la flore des trottoirs et des interstices a explosé grâce à l’interdiction des produits phytosanitaires pour l’entretien de la voirie.

Le chat sauvage est lui régulièrement observé du côté de Fontainebleau.

Et « le loup ne manquera pas de faire une apparition prochaine dans la région, au moins en exploration », s’enthousiasme l’Agence. Une perspective qui risque de ne pas faire l’unanimité…

© AFP

3 commentaires

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    • SCANGA

    Mettre en évidence les maux de notre époque est une bonne chose, mais y trouver des remèdes dans l’urgence est encore mieux, le présent et l’avenir de notre Planète en dépend. La qualité de vie des êtres vivants se mesure à la hauteur de notre façon d’exploiter les ressources, notre manière de vivre, de consommer, aussi d’avoir le souci constant de la préservation accrue de notre environnement.

  • OUI Scanga

    C’est prioritairement dans les zones à forte urbanisation comme celle de Paris intra-muros et sa proche périphérie qu’il va falloir commencez à agir afin de préserver nos conditions de vie en consommant moins. Ceci alors dans une grande métropole comme Paris chaque citadin doit se suffire d’une surface au sol voisine de 50 m2 ce qui n’est pas grand chose

    je vais faire début août 2019 un exposé aux sources de la Loire sur ce sujet dans une région à faible urbanisation. Ceci en tentant de faire la synthèse de ce qu’il faut faire selon la densité urbaine de la région concernée.

    Ma diapo sera diffusé gratuitement à l’issue de cette exposé. Voir

    http://infoenergie.eu/chargement/A.htm

  • Ce que la Terre désire, le vœu de cette chanson:

    Un clic pour écouter cette chanson
    Tango Terre
    Arrangements : Jean-Marie Dorval

    Le désir la Terre?
    C’est de voir comme elle est belle
    De la contempler et s’y trouver bien
    Que les hommes y prospèrent
    Dans une entente fraternelle
    Écoutent leur âme et maîtrisent leur destin
    Le désir de la Terre
    C’est de penser comme elle
    Libre de toutes frontières pour établir les liens

    Refrain:
    Mais elle est comme une femme
    Qu’on a violée
    Par des bombes et des flammes
    Pour l’aseptiser
    Car nous les petits hommes
    Croquant la pomme…de la Connaissance?
    La Connaissance! N’est pas ce que tu penses
    La Connaissance ! N’est pas que l’expérience
    La Connaissance? Peut-être une simple question…d’aimer

    Le désir de la Terre
    C’est de vivre comme elle
    Sans vouloir changer le cours de son Histoire
    Laissons couler les rivières
    Nul besoin de tutelle
    Plus de barrages trop lourds ni de villes trop noires
    Le désir de la Terre c’est d’être en communion
    On saura quoi faire pour gérer ses nations

    Le désir de la Terre
    C’est se sentir en elle
    Au paradis comme elle aux travers les cieux
    Dansante dans l’univers
    Amoureuse du Soleil
    Que femmes et hommes ensembles
    Soient vraiment heureux
    Le désir de la Terre

    C’est perpétuer l’instant
    De l’amour mères et pères pour la vie d’un enfant

    Et s’accomplira sa voie sa destinée
    Fière de nous porter dans l’immensité
    Nous devenus sages presque des anges

    D’être une étoile parmi les étoiles.