Projet de loi énergie : les députés décrètent « l’urgence écologique et climatique »

Le député Mathieu Orphelin le 27 juillet 2017 à l'Assemblée Nationale © AFP/Archives JACQUES DEMARTHON

Le député Mathieu Orphelin le 27 juillet 2017 à l'Assemblée Nationale © AFP/Archives JACQUES DEMARTHON

Paris (AFP) – Les députés ont inscrit mardi soir à l’unanimité « l’urgence écologique et climatique » dans le projet de loi relatif à l’énergie et au climat lors de son examen en commission, le ministre François de Rugy saluant une « déclaration politique ».

Au premier jour de l’examen du texte en commission des Affaires économiques, les députés ont adopté une série d’amendements portés par des élus de divers bords, dont des « marcheurs » pour inscrire cette urgence à l’article 1er du projet de loi.

C’est « un appel à l’accélération » a observé l’ex-« marcheur » Matthieu Orphelin, qui portait notamment la mesure au nom du Collectif de députés transpartisan pour le climat « Accélérons ». « Plus qu’un symbole, c’est un appel à renforcer très fortement les actions et à adopter une nouvelle grille de lecture de nos politiques publiques », a-t-il tweeté.

Dominique Potier (PS) y a aussi vu un « gouvernail » pour les action à venir, tandis que Célia Delavergne (LREM) a vanté un geste « à la fois symbolique et à la fois fort ».

Le ministre de la Transition écologique François de Rugy a donné un avis « favorable » aux amendements. « C’est une déclaration, mais c’est une déclaration politique de considérer qu’on se situe dans une situation d’urgence », a-t-il affirmé, rappelant que le Premier ministre Edouard Philippe l’avait affirmé dans sa déclaration de politique générale la semaine dernière.

« J’imagine que cela signifie qu’au delà de la déclaration (…) cela vaut également mobilisation notamment de la part des députés de l’opposition sur les mesures lorsqu’elles sont prises », a-t-il ajouté, observant que « dès qu’on met en place la moindre solution, c’est la polémique politique qui reprend le dessus ».

Plaidant pour « que ce soit l’urgence et la cohérence », M. Rugy a notamment dit s’être senti « un peu seul » pour défendre une fiscalité écologique plus forte « en dehors des députés de la majorité ».

Tout en soutenant les amendements, l’ex-ministre de l’Écologie Delphine Batho a observé que la disposition législative n’avait « aucune portée autre que symbolique » et que « depuis des années dans le domaine de l’écologie, les mots sont repris mais pas les actes ».

« Ce sont des mots et ce qui importe ce sont des actes », a aussi affirmé François Ruffin (LFI).

« Le pape et le secrétaire général de l’ONU ont tous deux déclaré que nous étions confrontés à une urgence climatique, il est donc bon de voir que le nouveau projet de loi français sur l’énergie et le climat reflète ce nouveau sentiment d’urgence », s’est félicitée dans un communiqué Laurence Tubiana, ex-négociatrice pour la France lors de la COP21.

© AFP

4 commentaires

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  • https://www.goodplanet.info/actualite/2019/06/19/projet-de-loi-energie-les-deputes-decretent-lurgence-ecologique-et-climatique/

    Le pape Frznçois est contre la taxe carbone

    Le secrétaire général de l’ONU n’a pas fait grand-chose jusqu’à présent pour mettre en place une taxe sur le kérosène

    Force est de constater que le changement d’échelle préconisé par Nicolas Hulot n’a pas vu le jour.

    Dans la pratique nous sommes tous conscient de l’urgence climatique mais quoiqu’en dise Laurence Tubiana, ex-négociatrice pour la France lors de la COP21 nous sommes au point mort et nous n’avons encote rien fait de significatif en ce qui concerne la remise en cause de nos chaînes énergétiques.

    Ceci alors qu’elles sont visiblement d’un autre âge et que François Ruffin et Delphine Batho ont raison d’affirmer que ce qui importe maintenant ce sont des actes et non les mots.

    En ce qui concerne notre monde politique si Mr. Rugy lisait ce que j’ai écrit à propos d’une fiscalité écologique et sociale plus forte voir

    http://infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/incitation-ENR.htm

    et

    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/G-homme-energie.pdf

    il se sentirait de mon point de vue probablement moins seul et plus apte à atteindre le zéro carbone en 2050.

    • sophie

    Enfin!
    Ceci dit il est difficile de faire boire un âne qui n’ a pas soif: je regarde les comportements et écoute les réflexions des gens autour de moi ..avec appréhension; car personne ne semble vouloir voir la réalité et, surtout, ne semble changer sa façon de vivre ( consommation, éthique vis à vis du Vivant, responsabilisation personnelle ).
    Les gens sont ok pour tous les changements à condition que ça en change rien à leur petit confort et que ça ne leur coute rien. Ils n’ ont manifestement pas compris la gravité et l’ urgence de la situation.

  • OUI Sophie vous avez raison

    Pourtant malgré cette indifférence apparente
    l’dée selon laquelle il va devenir possible de satisfaire nos besoins énergétiques en supprimant à la fois le nucléaire et la combustion des produits fossiles commence à prendre forme.

    Mais il va falloir se faire une raison, Paris ne s’étant pas fait en un jour la mise en place de la « Solar Water Economy » telle qu’elle est décrite dans le site http://www.infoenergie.eu ne va se faire que progressivement. Une période transitoire de quelques décennies va être nécessaire, période pendant laquelle les systèmes hybrides déjà mures sur le plan de la réflexion vont prendre place. Ceci vu que nous ne pourrons dès demain satisfaire l’ensemble de nos besoins énergétiques avec le « tout électrique d’origine solaire et éolien confondus ».

    Nous allons avoir besoin d’une période de réflexion. Réflexion qui va consister principalement à trouver des solutions valables nous permettant sans trop grever notre budget de diminuer la quantité d’énergie électrique devant être stockée pour satisfaire nos besoins en hiver. Ceci en favorisant l’autoconsommation de l’électricité produite localement par le voltaïque et l’éolien pour assurer le besoin en énergie du chauffage thermodynamique de l’habitat et celui de l’industrie. Ceci par exemple en introduisant les moteurs électriques à courant continu à vitesse variable pour entrainer les compresseurs des pompes à chaleur. Cette solution qui supprimerait l’onduleur convertissant le courant continu en courant alternatif compatible avec le réseau permettrait de simplifier la chaîne énergétique. Elle permettrait aussi de favoriser l’autoconsommation locale de l’électricité produite par les panneaux voltaïques. Je suis moi-même ingénieur hydraulicien et j’ai demandé à un de mes frères ingénieur électricien de me communiquer son avis à ce sujet

    Quant au manque en hiver toute notre ingéniosité va consister à être réalistes et à mettre en place sans attendre la recherche afin d’améliorer nos dispositifs de stockage actuels voire d’en créer de nouveau. Les moyens mis dès à présent à notre disposition sont suffisamment nombreux pour espérer une issus favorable.

    Les STEP, l’hydrogène, les batteries rechargeables, la méthanation associée à la capture du gaz carbonique, voire au pire les biocarburants et les systèmes inertiels sont autant de solutions envisageables.

    Ceci dit, le stockage de masse de l’électricité n’est pas simple et il va appartenir à homo sapiens de faire en sorte qu’ils devienne suffisant quantitativement grâce à deux actions conjuguées et essentielles qui vont devoir être prises en amont :

    – une première action consistant à réduire autant que faire se peut et dans les limites de notre budget les déperditions thermique dans l’habitat existant

    – une deuxième action relevant de la mise en place d’une climatisation thermodynamique de l’habitat prélevant dans la rivière ou sa nappe libre ainsi que dans l’eau géothermale la chaleur spécifique qu’elle ne contient en ne perdant pas de vue l’objectif final : prélever les 9/10 du besoin thermique dans notre environnement.

    Une 3ème action pourrait aussi être prise en été, voire en mi saison : celle consistant à associer la petite batterie de la voiture électrique hybride rechargeable assurant les besoins de la mobilité dans les agglomérations à la fourniture de l’eau chaude sanitaire. Cela pour suppléer à l’intermittence jour-nuit du voltaïque.

    • Michel CERF

    oui Sophie , la grande majorité des gens souhaitent un changement radical de nos habitudes à condition de ne pas toucher à leur confort personnel , les vacances arrivent , qui renoncera à prendre sa voiture ou l’avion pour aller polluer un peu plus les plages à l’autre bout du monde , et si le chien ou le chat est embarrassant on l’abandonne sans état d’âme .