Pour les voyagistes, les compagnies aériennes doivent compenser le CO2

gaz à effet de serre

Tarmac de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle à Roissy, le 17 septembre 2014 © AFP/Archives ERIC FEFERBERG

Paris (AFP) – Les compagnies aériennes doivent compenser le dioxyde de carbone émis par leurs avions, en abondant des fonds œuvrant en faveur de l’environnement, a estimé mardi le syndicat professionnel représentant les agences de voyage et les tour-opérateurs français.

« Les acteurs du transport aérien ne veulent pas bouger, ils ont la tête dans le sable et ils campent sur la convention de Chicago de 1944 qui interdit la taxation du kérosène », a estimé lors d’un point presse Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage, représentant 90% du secteur (agences de voyage, tour-opérateurs, distributeurs, agences en ligne ou encore spécialistes du voyage d’affaires).

Pour lui cependant, « l’idée d’une nouvelle taxation est très mauvaise. Il faut plutôt que les compagnies aériennes soient obligées de compenser le CO2 qu’elles produisent, en contribuant à un fonds dont l’objectif est d’absorber la production de dioxyde de carbone. Il faudrait que chaque avion atterrissant en France soit tenu de compenser le CO2 émis ».

« Nous sommes arrivés à un consensus sur ce sujet parmi nos membres. Oui, c’est une demande ambitieuse, gonflée même. On s’attend à recevoir une volée de bois vert de la part des compagnies aériennes. On ne veut pas affaiblir leur modèle économique, on vit nous-mêmes du transport aérien, mais il faut le rendre vertueux », met en avant Jean-Pierre Mas.

Il admet que « cette réflexion en est aux prémices, surtout que les représentants politiques préfèreraient une taxe ».

Citant le groupe Voyageurs du Monde, qui compense à 100% ses voyages en abondant un fonds qui replante notamment de la mangrove en Inde et en Indonésie, « même si tous les tour-opérateurs de France faisaient de même, cela ne représenterait que 5% des quelque 170 millions de billets émis chaque année dans l’Hexagone », indique-t-il.

Selon un sondage BVA réalisé à la demande des Entreprises du Voyage auprès de 2 004 personnes représentatives de la population française, les 17 et 18 avril puis du 30 avril au 2 mai, 36% des Français ont pris l’avion lors des douze mois écoulés.

Parmi ces voyageurs aériens, 20% affirment avoir « renoncé à l’avion pour un mode de transport moins polluant même si le trajet était plus long », selon le sondage présenté lors du point presse.

© AFP

Pour aller plus loin : la compensation carbone : voyager sans impact sur le climat

Un commentaire

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    • Claude Renaud

    Cruel dilemme pour les voyagistes ! Ne pas décourager les voyageurs en taxant le kérosène,
    mais demander aux Cies aériennes de compenser leurs émissions de CO2. Mais que cette compensation se fasse sous forme d’abondance à un fonds ou sous forme de taxe, cette
    dépense supplémentaire se retrouvera forcément sur le prix du billet d’avion. De toute façon,
    il va bien falloir payer ce que la pollution des plus favorisés coûte déjà à l’ensemble de l’Humanité.
    Et que dire des Cies low cost qui invitent à une pollution bon marché ?
    Est-ce que les voyagistes auraient des états d’âme ?

Le journaliste Thomas Blosseville, auteur du Nucléaire (presque) facile ! : « on peut légitimement se demander si le nucléaire est une solution pour le monde tel qu’il sera dans les prochaines décennies »

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