Paris (AFP) – Le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy, reconduit jeudi par l’assemblée des actionnaires pour un nouveau mandat, a dévoilé ses trois priorités : réformer la régulation nucléaire, travailler à une réorganisation du groupe et préparer la construction de nouveaux EPR.
Lors de l’assemblée générale annuelle, dans le centre de Paris, les actionnaires ont voté à 97,94% pour sa reconduction comme administrateur pour un nouveau mandat de quatre ans, lui permettant ainsi de rester PDG.
Une formalité puisque l’État est actionnaire à 83,66% d’EDF. En février, le président Emmanuel Macron s’était officiellement prononcé pour son renouvellement à la tête d’EDF, dont il est à la tête depuis fin 2014.
En introduction à l’AG, Jean-Bernard Lévy a évoqué trois « défis » qui sont autant de « chantiers majeurs » pour ces prochaines années.
Le premier porte sur la réforme de la régulation nucléaire actuelle, qu’EDF ne cesse de dénoncer.
Le dispositif en place actuellement, baptisé Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), oblige EDF à revendre à ses concurrents jusqu’à 100 térawattheures (TWh) de son électricité nucléaire produite en France, à un prix fixé actuellement à 42 euros le mégawattheure.
« La régulation asymétrique de la vente de l’électricité nucléaire, et le prix qui a été fixé en 2011, qui n’a pas bougé depuis, sont des périls majeurs pour l’entreprise », a jugé Jean-Bernard Lévy.
Il a indiqué travailler avec l’État pour mettre en place une nouvelle « régulation équitable et durable ».
Le deuxième chantier est celui d’une possible réorganisation de l’entreprise, sur laquelle l’État a demandé à son PDG de plancher. Il doit remettre ses propositions à la fin de l’année.
« Il ne s’agit pas, en aucun cas, d’un démantèlement », a répété Jean-Bernard Lévy, face aux inquiétudes des syndicats et d’élus.
« Il s’agit le cas échéant de permettre aux différentes activités d’EDF, qui se développent à des rythmes et selon des modalités de financement diversifiées, de trouver les moyens d’assurer croissance et performance », a-t-il exposé.
Enfin, le troisième défi sera de proposer un nouveau réacteur nucléaire EPR optimisé, alors que l’exécutif veut avoir les cartes en main à la mi-2021 pour pouvoir décider d’éventuelles constructions nouvelles.
« Notre filière nucléaire est un atout aujourd’hui et il faut que ça le reste demain, sachons ne pas la gâcher par des atermoiements », a conclu M. Lévy.
© AFP
Un commentaire
Ecrire un commentaire
Grossmann
Comment peut-on tolérer ce dispositif baptisé Arenh qui oblige EDF à revendre à ses concurrents l’électricité nucléaire qu’elle produit en France à un prix du kWh 4 fois inférieur à celui qu’elle consent à l’utilisateur c’est-à-dire à vous et moi? serions nous utilisateurs français les vaches à lait de l’Europe ?
Facturer à nos voisins européen le MWh à 42 € un montant qui correspond à 4 centime d’€ le kWh est à comparer aux quelques 16 centimes d’€ le kWh qui nous est facturé à vous et à moi.
Les anglais qui sont les seuls à vouloir persévérer avec le nucléaire en Europe malgré ses graves inconvénient auraient-il eux aussi vocation à se laisser entraîner vers le toujours + pour des raisons purement financières ?
Il serait temps que l’Europe soit cohérente à ce sujet.
Une centaine de térawattheures (TWh) ou 100 milliards de kilowatt-heure est une énergie qui paraît considérable mais qui ne représente pour finir au taux de 4 centime d’€ le kWh qu’un montant de 4 milliards d’€.
Un montant à l’évidence très faible par rapport aux sommes considérables à mettre en jeu pour assurer la filière nucléaire dans des conditions qui resteront quoi que l’on fasse inacceptables en ce qui concerne la sécurité.
On comprends au travers de ses chiffres pourquoi EDF est en déficit et pourquoi l’État qui est actionnaire à plus de 80% d’EDF ne peut faire autrement que de financer grâce à nos apports personnels.
Comme je l’ai souvent dit dans
Goodplanet en évoquant la SWE il va être temps de passer au solaire pour produire l’électricité plus économiquement et de mettre les bouchées doubles pour solutionner le problème de l’intermittence été-hiver du voltaique.
un problème qui n’est assurément pas insurmontable