Brasilia (AFP) – Plusieurs centaines d’indigènes brésiliens en costumes traditionnels ont reçu jeudi un accueil réservé au Congrès à Brasilia, où peu de parlementaires étaient présents pour écouter leurs doléances.
Les leaders de tribus autochtones ont tout de même fait entendre leurs revendications au droit à la terre, face à l’expansion des activités minières et agricoles défendue par le président d’extrême droite Jair Bolsonaro.
« Si nous ne gardons pas la tête haute, le gouvernement va continuer à piétiner nos droits », a lancé Lindomar Terena, membre de la Coordination des peuples indigènes du Brésil (APIB).
À la chambre basse, une séance spéciale été organisée à l’appel de Joenia Wapichana, la première indigène élue députée.
Ils ont également été reçus par le président du Sénat Davi Alcolumbre et participé par la suite à une séance en hommage aux peuples autochtones.
Les indigènes ont demandé aux parlementaires de rejeter une des mesures les plus controversées du début de mandat de Jair Bolsonaro, qui a retiré à la Funai, organisme public chargé des questions indigènes, ses attributions en matière de démarcation des terres. Cette responsabilité a été confiée au ministère de l’Agriculture, totalement acquis à la cause de l’agro-négoce.
Il a pris cette décision par le biais d’une « mesure provisoire », sorte de décret à effet immédiat, mais dont l’application définitive doit être approuvée par le Congrès.
Mais les revendications ont trouvé peu d’écho : dans chaque chambre, le nombre d’indigènes était très largement supérieur à celui des parlementaires.
« Certains parlementaires s’intéressent peu à la question indigène. Nous vivons un moment difficile pour les peuples autochtones de notre pays à cause des prises de position de ce gouvernement », a déclaré à l’AFP Rogério Carvalho, sénateur du Parti des Travailleurs (gauche).
Ces cérémonies au Congrès entraient dans le cadre du rassemblement annuel « Camp de la terre libre » (« Acampamento Terra Livre »), qui a débuté mercredi et rassemble près de 4.000 personnes jusqu’à vendredi dans la capitale brésilienne.
© AFP
Un commentaire
Ecrire un commentaire
sophie
Voici un combat de communauté opprimée légitime!
On est loin des couineurs indignes en gilet jaunes
Solidarité avec les Brésiliens indigènes !