Paris (AFP) – Les chocs climatiques et les conflits resteront les premières causes des crises alimentaires dans le monde en 2019, prévient un rapport mondial publié jeudi par plusieurs agences de l’Onu et des bailleurs de fonds internationaux.
En 2018, plus de 113 millions de personnes dans 53 pays étaient au bord de la famine, particulièrement en Afrique, indique le rapport publié mardi à Bruxelles en prélude à une réunion d’experts de haut niveau sur le sujet.
Le Yémen, la République démocratique du Congo, l’Afghanistan, l’Ethiopie, la Syrie, le Soudan, Soudan du sud, et la partie nord du Nigeria étaient les huit pays les plus touchés par une malnutrition aiguë, selon le rapport, qui étudie en détail chaque année depuis trois ans la cinquantaine de pays qui peinent le plus à nourrir leur population.
L’Afrique est affectée de manière « disproportionnée » par la faim aiguë, avec près de 72 millions de personnes concernées, a déclaré à l’AFP Dominique Burgeon, chef des urgences de l’Agence des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, FAO, au cours d’un entretien téléphonique.
« Jusqu’à 80% des populations » des pays au bord de la famine « dépendent de l’agriculture » a-t-il dit. « Il faut leur apporter à la fois une aide humanitaire d’urgence pour se nourrir et des moyens d’existence en relançant l’agriculture » et la production d’aliments, selon lui.
Pour 2019, le rapport alerte sur la situation des pays voisins de conflits, qui accueillent massivement des réfugiés, et se retrouvent à leur tour en fragilité alimentaire.
« En particulier en Egypte, en Jordanie, au Liban et en Turquie où sont accueillis des réfugiés syriens, au Bangladesh où arrivent des Rohingya venus du Myanmar, en Ouganda qui héberge des réfugiés du Soudan du sud et de la République démocratique du Congo, au Cameroun et au Burundi où parviennent les réfugiés de République centrafricaine et de RD Congo, en Colombie, en Equateur et au Pérou où affluent les migrants vénézuéliens » indique le rapport, en citant aussi « les pays autour du lac Tchad en Afrique où se réfugient « les populations chassées par les violences liées à Boko Haram ».
Le Venezuela, pour lequel les données fiables manquaient jusqu’à présent, devrait être déclaré en état de crise alimentaire en 2019, estime M. Burgeon en se disant « préoccupé » par la hausse « importante et significative » de la pauvreté dans ce pays frappé par une émigration massive.
En Afghanistan, l’insécurité alimentaire a « empiré » en 2018 après des sécheresses sévères, souligne l’expert.
« Dans la région d’Hérat, j’ai rencontré des familles d’agriculteurs obligées de vendre leurs bœufs, utilisés pour le labour, afin de se nourrir: c’est le summum de la vulnérabilité alimentaire quand il n’y a plus de semence et plus de moyen de cultiver. Il faut les aider à diversifier leurs sources de revenus, en développant par exemple la production de safran », a-t-il dit.
L’Irak et la Syrie ont souffert de la même sécheresse: elle a annulé la résilience dont avaient fait preuve les agriculteurs syriens pendant les huit ans de conflit, selon M. Burgeon.
La production syrienne de blé a ainsi « massivement » chuté l’an passé, à 1,2 million de tonnes, alors qu’elle s’élevait en moyenne à 4,1 MT de 2002 à 2011, avant le conflit: « C’est la production la plus basse depuis 30 ans (1989) » a souligné M. Burgeon, qui souhaite une aide au secteur « semencier » dans ce pays, autrefois grenier à blé du Moyen Orient.
Le rapport prévoit pour 2019 une augmentation de l’insécurité alimentaire à Haïti, l’Etat le plus pauvre du continent américain, en état de « vulnérabilité chronique », selon M. Burgeon.
En Amérique Centrale, le rapport pointe du doigt les risques pesant sur le « corridor sec »: Guatemala, Honduras, Salvador et Nicaragua, ainsi que l’ouest du Costa Rica et du Panama. Dans cette zone, affectée par le changement climatique et le phénomène El Niño, 45 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté.
Outre la FAO, le réseau d’information sur la sécurité alimentaire (FSIN) qui a rédigé le rapport comprend d’autres agences de l’Onu, comme l’Unicef ou le Programme alimentaire mondial (Pam), l’Union européenne, l’agence américaine pour le développement USAid, ainsi que des comités régionaux comme le comité permanent de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS).
© AFP
6 commentaires
Ecrire un commentaire
Jean-Pierre Bardinet
C’est quoi, un choc climatique ? C’est quoi, le changement climatique, appelé aussi réchauffement ou dérèglement (là, on se demande ce qui est déréglé) ? Pourquoi toujours confondre météo et climat ?
Pourquoi l’ONU est ses satellites sont-ils toujours dans le catastrophisme, alors que les chiffres montrent que la pauvreté se réduit dans le monde et qu’il y a de moins en moins de personnes qui souffrent de la faim, sans doute, mais pas seulement, grâce au CO2 qui augmente les rendements des récoltes et fait reverdir la planète ?
Jean-Pierre Bardinet
Oups : « Pourquoi l’ONU est ses satellites ».. ET ses satellites….
Claude Renaud
Jean-Pierre Bardinet est un homme heureux, puisque pour lui, tout va pour le mieux dans
le meilleur des mondes.
Michel CERF
oui sans doute ou a t il un problème psychologique , un complexe de supériorité , fait il parti d’ une secte enfin laissons le dans sa bulle paradisiaque !
Jean-Pierre Bardinet
@Claude et Michel
Je n’ai pas dit que tout va bien, mais que cela va moins mal que ce que l’on nous raconte. Vous devriez au moins faire l’effort de comprendre ma prose avant de faire vos ridicules attaques ad hominem.
Par exemple, grâce au CO2, la planète a gagné 11% de verdissement (observations satellitaires NASA). Pourquoi les médias n’en parlent-ils jamais ? Pourquoi toujours du négatif et de l’alarmisme irrationnel, alors que les événements ne sont jamais tout noirs et qu’une approche binaire (camp du Bien, camp du Mal), le camp du Bien étant le camp vert (vert en surface et rouge par en-dessous), ne peut que mener à des catastrophes et à de graves régressions économiques et sociétales.
Quant aux sectes, celle de la Sainte Eglise Réchauffiste en est un magnifique exemple planétaire. Il suffit de voir comment cette pauvre Greta et la jeunesse ont été endoctrinés par le dogme du RCA et l’alarmisme outrancier, ce qui n’est pas sans rappeler les endoctrinements de la jeunesse au siècle dernier, en Allemagne et en URSS.
Pour votre gouverne, quand on se pose des questions, quand on réfléchit par soi-même, quand on reste critique face à ce qui nous est raconté, quand on va rechercher les informations et que l’on prend la peine de les analyser et de se faire son propre avis, à partir de bases solides, c’est le contraire du sectarisme. Tout juste ce que la secte Réchauffiste se garde bien de faire.
PhilouDuJura
« L’homme a peur de la vérité car il ne veut pas voir ses illusions détruites. » FW Nietzche.
Les données factuelles, scientifiques et objectives montrant l’impact négatif de l’activité humaine sur son environnement ont été accumulées depuis plus de vingt ans et convergent toutes dans la même direction. Une illustration la plus flagrante est la sixième extinction de masse que nous vivons et qui, comparé aux précédentes, est nettement plus rapide et dévastatrice.
Nous trouverons toujours des experts auto-proclamés criant au complot, à la manipulation, au biais d’interprétation. On trouve même des groupes de spécialistes qui pensent que la terre est plate… c’est dire. Personnellement, je passe mon chemin et m’intéresse désormais plus à comprendre comment nous pouvons agir concrètement plutôt qu’à m’épuiser à ouvrir les yeux à ceux qui préfère l’auto-conviction très confortable que tout ne va finalement pas si mal.
Rapport du GIEC (certes, un groupe d’extrémistes lobbyistes en Suisse) : https://www.ipcc.ch
Et pour info, oui, oui, la terre est bien plate : https://www.tfes.org
J’oubliais…
« Ce n’est pas parce que les faits ne vous plaisent pas, qu’ils n’existent pas ».