New York (AFP) – New York va investir 500 millions de dollars pour protéger la pointe de Manhattan des risques d’inondations dues au changement climatique, a indiqué jeudi la municipalité.
Cette zone avait été l’une des plus touchées lors du passage de l’ouragan Sandy en octobre 2012, qui a fait une quarantaine de morts à New York.
Une étude du groupement de développement économique de la ville de New York (NYCEDC), publiée jeudi, indique qu’en 2050, 37% des bâtiments seraient à risque d’être inondés.
La municipalité va allouer, dans l’immédiat, 500 millions de dollars au financement de quatre projets destinés à protéger les zones à risque.
Les mesures vont de l’acquisition d’un barrage gonflable et mobile (Tiger Dam) à un mur de protection permanent situé au sud de Battery Park City, quartier à l’extrême sud-ouest de Manhattan.
Il est également prévu de surélever les jardins situés à la pointe extrême de Manhattan pour qu’ils constituent une barrière naturelle contre l’eau en cas de débordement.
« Le défi auquel nous faisons face est sans précédent », a commenté le responsable municipal de la prévention et de la gestion des risques, Jainey Bavishi, lors d’un point de presse. « A New York, c’est une menace pour notre existence même, comme l’a montré, de façon si dramatique, l’ouragan Sandy. »
Depuis cet événement qui a constitué un tournant et poussé la ville à investir massivement dans la prévention des risques de crue, plusieurs projets ont déjà été lancés, et certains déjà menés à terme.
A Staten Island et Far Rockaway, deux quartiers très touchés par Sandy, plus de 15 km de dunes ont déjà été installés pour protéger le littoral.
Mi-février, un financement de 615 millions de dollars a été bouclé pour un projet de digue de plus de 7 km à Staten Island, grâce notamment à des fonds fédéraux.
Jeudi, le maire de New York, Bill de Blasio, a indiqué que l’enveloppe nécessaire pour protéger efficacement le sud de Manhattan était estimée, au total, à dix milliards de dollars.
Une partie conséquente de ce budget reste encore à boucler, vraisemblablement avec l’appui de fonds fédéraux.
© AFP
3 commentaires
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virtz.georges
l’eau trouvera toujours un passage
David
500 M$, c’est pas si énorme pour une ville comme NYC, avec une si forte densité urbaine vivant ou travaillant au ras de l’eau.
Il apparaît de plus en plus évident que le coût des mesures de réduction des émissions de GES risque d’être beaucoup plus élevé que le coût de la protection contre les dommages causés par le réchauffement, qui lui se compte en dizaines de Md$…
L’erreur primordiale, c’est avant tout de construire au ras de l’eau. Et ce qui est urgent, c’est d’arrêter ça, tout autant que de construire 400 centrales nucléaires en Chine et en Inde pour en finir avec le charbon.
On sait aujourd’hui que c’est la pause qu’a connu la montée des océans depuis 3000 ans qui était tout-à-fait exceptionnelle, et non la hausse actuelle, qui est typiquement dans la norme, voire en-dessous, de ce que disent les archives de la planète lors de tous les réchauffements qu’elle a connu précédemment.
Samedi matin sur France Culture, Valérie Masson-Delmotte (co-présidente du groupe 1 du GIEC) a rappelé qu’il y a 130.000 ans, à la fin de la précédente période interglaciaire, l’inlandsis groenlandais a massivement fondu, faisant monter le niveau des océans de 5 à 6 mètres (au-dessus du niveau actuel), en 2 ou 3 millénaires. Peut-être cela va-t-il se reproduire dans les prochains millénaires… Bon, et alors? Faut-il en faire tout un plat? une hausse de 30 cm par siècle, ça paraît gérable, non?
Claude Renaud
Et si les glaciers de l’Antarctique, thwaites, Pine Island et d’autres, s’effondrent, ça n’est pas une hausse de 30 cm, mais de 3 mètres qui est prévue. Ce qui va être beaucoup moins gérable.
Ces glaciers de l’ouest Antarctique, ne fondent pas comme beaucoup d’autres par le dessus, mais
sont grignotés par le dessous. Le glacier Thwaites repose sur un socle rocheux, 200 mètres sous
la surface de l’eau et sa base est érodée par l’eau du Pacifique qui se réchauffe. S’il venait à
s’écrouler, et le risque est grand, il entrainerait dans sa chute les autres glaciers qui s’appuient sur
lui, par un effet domino. Tout dépendra de nos émissions de gaz à effet de serre. 10 ans, 40 ans ?
Mais bien avant la fin du siècle.