Montréal (AFP) – De l’Australie au Canada en passant par l’Europe, des centaines de milliers de jeunes ont fait la grève de l’école vendredi pour reprocher aux dirigeants mondiaux leur inaction face au réchauffement de leur planète.
Les foules les plus imposantes ont été à Sydney, Berlin, Paris, Bruxelles, Londres, Madrid, Santiago du Chili et Montréal. Mais le mouvement a touché les cinq continents, dans des centaines de villes, même s’ils n’étaient qu’une poignée en Laponie, sur l’île Maurice ou à New Delhi.
« Mes yeux souffrent de la pollution », a expliqué Shagun Kumari, 13 ans, dans la capitale indienne. « Je veux un air qui n’affecte pas mes poumons ».
La mobilisation a pris des allures de concours de pancartes:
« Comme les océans, nous nous élevons » (Sydney)
« Agir maintenant ou nager » (Wellington)
« Changez le système, pas le climat » (Vienne)
« Make Earth Green Again » (Rome)
« Ne faites pas du Trump » (Hong Kong)
« Le Titanic n’aurait pas eu de problème en 2019 » (Elmshorn, Allemagne)
Et, partout: « Il n’y a pas de planète B ».
L’une des plus grandes marches a eu lieu à Montréal, avec des dizaines de milliers d’étudiants et de lycéens – 150.000 selon un organisateur.
« Quand on a un vent populaire, un vent de jeunesse pacifique, organisé comme celui-là, n’importe quel gouvernement a un devoir moral d’écouter et d’agir sur l’environnement », dit Cédric Rémy, 21 ans, étudiant à l’Université de Montréal.
Aux Etats-Unis, à l’inverse, la mobilisation était plus modeste, même si des jeunes ont manifesté à New York, Washington, Chicago, Portland ou encore St. Paul (« Ça va si mal que même les introvertis sont là! »).
Au total, les organisateurs du mouvement « Fridays for Future » calculaient, sur la base des remontées locales, à plus d’un million le nombre de manifestants mondiaux ce vendredi.
« Je demande aux hommes politiques de réfléchir à ce qui se passera quand ils ne seront plus là et aux enfants qui souffriront à cause de leurs décisions », a dit Emma Rose, 15 ans, qui a participé à un « die-in » à New York devant le siège de l’ONU.
« 123 pays! » a tweeté la jeune Suédoise Greta Thunberg, icône du mouvement avec sa grève hebdomadaire de l’école.
« Nous faisons grève pour dire à nos gouvernements de faire leurs devoirs et de nous montrer des preuves! » expliquait l’appel publié sur Facebook. Des preuves que le monde prend les mesures nécessaires pour limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, comme prévu par l’Accord de Paris. Le monde en est déjà à +1°C et se dirige vers +3°C d’ici 2100.
« Les températures ont grimpé, impossible de se concentrer en classe », dit Warlda Mirembe, 16 ans, venue avec son père, fermier et commerçant pour manifester à Kampala en Ouganda. « Ma prise de conscience date de l’inondation de l’école après des pluies diluviennes. J’aime mon pays, on l’appelle la perle de l’Afrique, mais on est en train de le détruire ».
Greta Thunberg s’est fait connaître en brandissant seule tous les vendredis une pancarte « grève de l’école pour le climat » devant le Parlement de Stockholm. Peu à peu, son initiative a gagné plusieurs pays, et des milliers de jeunes ont commencé à descendre dans la rue chaque vendredi.
La jeune Suédoise, qui a été proposée pour le Nobel de la paix 2019, est revenue vendredi devant le Parlement suédois.
« Nous venons de naître au monde, cette crise nous allons devoir vivre avec, et nos enfants et nos petits-enfants et les générations futures. Nous ne l’accepterons pas », a-t-elle prévenu.
L’initiative n’était pas du goût de certains politiques, tel le ministre allemand de l’Economie Peter Altmaier, pour qui « les manifestations hors des horaires de cours ont aussi du sens ».
Les grévistes ont aussi reçu des soutiens appuyés, comme celui de maires de grandes villes, du président italien ou de la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern. « Ne sous-estimez pas le pouvoir de votre voix », a-t-elle dit à des étudiants cette semaine.
Dans le détail, voici une estimation de la participation dans certains pays:
France: 29.000 à 40.000 manifestants à Paris (selon les sources), et 190.000 dans toute la France selon les organisateurs.
Allemagne: 15.000 à 20.000 à Berlin (police), 10.000 à Munich et Cologne (DPA). Le mouvement citoyen Campact a parlé de « la plus grande manifestation pour le climat de l’histoire de l’Allemagne ».
Royaume-Uni: 20.000 à Londres devant Buckingham après un passage par Downing Street (organisateurs), 50.000 dans le pays.
Belgique: 30.000 marcheurs à Bruxelles (police), autres rassemblements à Gand, Liège, Mons ou Namur, avec parfois un millier de personnes.
Suisse: près de 30.000 dans cinq villes, selon l’agence ATS.
Australie: près de 50.000 (organisateurs).
© AFP
4 commentaires
Ecrire un commentaire
Jean-Pierre Bardinet
Cette diabolisation CO2 n’a aucune justification scientifique, donc sa taxation est absurde. Ces jeunes endoctrinés savent-ils de quoi ils parlent ? Il suffit de consulter les observations pour se rendre compte qu’il est quasiment certain que le CO2 n’a aucun effet mesurable sur la température.
1) Le terrible réchauffement n’a été que de +0,7°C en 130 ans
2) Il a quasiment cessé depuis le début des années 2000. La pente de la droite de tendance n’est que de 0,1°C/décennie.
3) Ce plateau de température a lieu alors que les émissions mondiales de CO2 ont explosé
4) La montée des océans est régulière, sans accélération, de 1-1,5 mm/an
5) Les projections des modèles numériques divergent de plus en plus des observations, donc la crédibilité de leurs projections multidécennales est nulle
6) La seule période connue de covariation CO2-T est 1978-1997. Et covariation n’est pas preuve de relation de causalité
7) L’analyse des carottes de glace montre que c’est toujours la température qui pilote les variations du CO2. Pourquoi en serait-il autrement de nos jours ?
8) Le taux actuel de CO2, de 0,04% (405 ppm) est faible au regard de la moyenne des 600 derniers millions d’années, qui fut de 2000 ppm, sans que cela ne génère un réchauffement cataclysmique et irréversible.
Il est inacceptable que les jeunes, qui n’y connaissent en général rien ni sur le climat ni sur la production d’électricité, aient été conditionnés par des adultes qui les instrumentalisent au bénéfice de leur dogme du réchauffement climatique anthropique et de leur idéologie motifère de décroissance.
J’ajoute que taxer le CO2, gaz de la Vie sur Terre, car indispensable à la photosynthèse, et le diaboliser en en faisant la source de tous nos maux, est une ineptie sans nom et montre à quel point l’idéologie du réchauffement climatique anthropique peut faire perdre tout bon sens et nous mène vers une ère de néo-obscurantisme qui manipule la jeunesse, comme le font toutes les dictatures ou le firent les régimes autoritaires du siècle passé.
Claude Renaud
Votre article, Mr Bardinet, est un tissu de mensonges et de contre-vérités.
Si les jeunes sont aujourd’hui dans le rue, c’est pour défendre leur avenir que les adultes
sont incapables de leur assurer.
Je vous invite à aller voir l’Antarctique et plus particulièrement l’état du glacier Thwaites et
la barrière de Brunt. Si après, vous continuez à nier le réchauffement climatique, c’est que
vous êtes vraiment de mauvaise foi.
Michel CERF
Mr. Bardinet je suppose que vous nier également la pollution de l’eau,de l’air, de la terre , que les pesticides sont inoffensifs et que la planète n’ est pas devenue une vaste décharge publique . Savez vous de quoi vous parler , c’est si facile de balancer des chiffres et d’ignorer les faits . on se demande qui est endoctriné ….
Michel CERF
Merci Claude pour votre analyse .