Paris (AFP) – Elus, représentants syndicaux et acteurs de la filière automobile se sont réunis lundi à Bercy pour tenter de préparer l’avenir du secteur, menacé par la crise du diesel ainsi que par la transition vers les véhicules électriques et autonomes.
Le gouvernement veut notamment élaborer « un plan concerté » pour accompagner la chute continue des ventes de voitures au gazole. La part de ces motorisations a chuté de moitié en cinq ans, mettant au défi de nombreuses entreprises et menaçant des milliers d’emplois dans le pays.
« Il ne faut pas nier que la baisse du diesel en France a des conséquences sur les investissements dans nos territoires » et sur l’emploi en France, a affirmé Luc Chatel, président de la Plateforme automobile, qui représente la filière, à la sortie de la réunion.
Selon lui, « la filière automobile est face à une restructuration qu’elle n’a jamais connue dans son histoire », il est donc « très important que les industriels soient réunis avec l’Etat, avec les collectivités territoriales, avec les représentants de personnels pour harmoniser leurs politiques et faire en sorte qu’on prenne les bons virages et qu’on amortisse le choc quand il y a des difficultés ».
En 2013, 67% des voitures immatriculées en France étaient équipées de moteurs diesel, contre seulement 35% ces derniers mois. La baisse a atteint les mêmes proportions à l’échelle européenne.
Ces motorisations, dont les constructeurs français s’étaient fait une spécialité, subissent le contrecoup du « dieselgate », l’affaire des moteurs truqués de Volkswagen révélée en 2015. Elles sont aussi de plus en plus épinglées pour leurs émissions de particules et d’oxydes d’azote. De nombreuses villes, notamment en Allemagne, ont commencé à restreindre l’accès à ces véhicules.
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a appelé à « la mobilisation générale pour accompagner les évolutions de la filière automobile », dans un communiqué diffusé après la réunion.
Une cartographie « précise des sites industriels menacés par l’évolution des motorisations » va voir le jour, tout comme une étude scientifique sur les émissions de dioxyde de carbone et d’oxyde d’azote « en conditions réelles des véhicules récents tant diesel qu’essence », selon le document.
Bercy propose également, en accord avec certains syndicats, de réviser la classification des véhicules pour rendre éligibles à la vignette Crit’Air 1 les véhicules diesel qui en respectent les critères, alors qu’ils étaient jusqu’ici exclus d’office. Les véhicules diesel les mieux classés (normes Euro 5 et 6) reçoivent aujourd’hui une vignette de catégorie 2.
Cette position semble faire consensus au sein du gouvernement. Avec Bercy, « nous sommes d’accord sur une chose qu’on pourrait appeler la neutralité technologique, c’est-à-dire que nous, on regarde l’application des normes et on ne regarde pas si c’est telle technologie ou telle autre », a assuré le ministre de l’Environnement François de Rugy sur BFMTV/RMC.
« Personne autour de la table ne conteste ou ne freine sur la transition écologique, sur l’évolution climatique », a expliqué pour sa part le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand. « La seule chose c’est: est-ce qu’on décide d’aller plus vite que la musique et donc de mettre en péril des dizaines de milliers d’emplois qui sont encore dans la filière diesel, ou est ce qu’on marie les deux? »
De son côté, le président de Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset a évoqué « un effort considérable à faire de formation de long terme ». Le discours des présidents de régions « a été de dire: attention, ne ratons pas une rupture technologique avec l’hydrogène et l’électrique. Ne faisons pas comme entre le minitel et l’ordinateur ».
Cette réunion a permis de faire « un gros état des lieux. Les chiffres ont été posés sur la table, tout le monde est mis devant ses responsabilités », a jugé Gabriel Artero de la CFE-CGC. « On court après le temps pour la filière automobile en général et surtout pour les sites dépendants du diesel », comme l’usine Bosch de Rodez.
Une nouvelle réunion du même type « sera organisée dans les trois mois », a précisé Bercy.
© AFP
2 commentaires
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JP DANIN
Il semblerait que des études sérieuses ont montré que les diesels modernes, non seulement polluent bien moins que ce qui est dans la rumeur officielle, mais encore qu’il pollue moins que l’essence moderne, donc avec turbocompresseur : moins de gaz à effet de serre, mais aussi moins de particules !
Par ailleurs il consomme moins de carburant (donc moins polluant, et plus économique), il est plus sécuritaire (en cas d’accident, il ne prend pas feu aussi vite que l’essence.
Nos ministres et énarques s’arqueboutent sur la disparition du diesel au profit de l’essence et surtout de l’électrique au plus vite : difficile à comprendre ! Orgueil ? refus ‘admettre ses erreurs ?
D’autant que l’électrique n’est pas au point pour les longs trajets, que les batteries sont un gouffre énergétiques et onc financier pour les fabriquer, et qu’en sera-t-il pour les détruire une fois usées ?
La solution est une refonte de notre société, mais il est trop tar probablement en France mais aussi partout dans le monde dit moderne (occident, Europe incohérente et désunie,.. en cela imités par les pays émergents) : télétravail, économies e proximité, retour au bon sens : la climatisation par des murs épais en principalement terre (mais on a fait des progrès en construction : il ne s’agit pas de vivre comme il y a deux siècles), non pas par les climatiseurs électriques ; etc …
DANIN
Comment comprendre cette orientation de nos élites politiques quand des études sérieuses ont montré que le diesel mdoerne émet moins de gaz à effet de serre mais aussi moins de particules que le moteur moderne à essence ?
Les véhicules électriques ne sont pas au point pour les longs parcours ; et a-t-on évalué l’énergie ( donc le coût) pour fabriquer les batteries ? Et les problèmes de pollution pour leurs destructions après usage ?
Dur à comprendre !
Nos énarques habitent Paris et n’ont jamais vécu la réalité du terrain autre que celui des grandes écoles bien loin des réalités, hélas !