Pétition climat: les ONG « déterminées » à aller en justice contre l’Etat

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Le ministre de la Transition écologique François de Rugy à l'Elysée, le 13 février 2019 © AFP LUDOVIC MARIN

Paris (AFP) – Le gouvernement s’est engagé jeudi à répondre dans les prochains jours à la requête préalable pour « inaction climatique » de quatre ONG, qui n’ont pas été « rassurées » et restent « déterminées » à déposer leur recours en justice contre l’État.

Le Premier ministre Edouard Philippe a reçu à Matignon les quatre ONG (Fondation Hulot, Greenpeace France, Notre Affaire à Tous et Oxfam France) à l’origine de cette requête soutenue par la pétition en ligne « L’Affaire du siècle » qui dépasse désormais 2,1 millions de signataires, un record en France.

[À ce sujet, lire notre interview « Nous espérons que ces 2 millions de signatures vont pousser le gouvernement à prendre des mesures ambitieuses pour le climat », Marie Toussaint, présidente de Notre Affaire à Tous]

« Le gouvernement, par la voix du ministère de la Transition écologique et solidaire, répondra dans les délais impartis à la demande préalable », écrit Matignon dans un communiqué diffusé à l’issue de la rencontre, en saluant « la mobilisation des Français » signataires.

« En revanche, nous récusons l’accusation +d’inaction climatique+ », poursuit Matignon, en arguant notamment que « la France est parmi les pays les plus actifs pour lutter contre le dérèglement climatique, et l’un des moins émetteurs des pays développés ». Ou en soulignant l’arrêt des centrales à charbon d’ici à 2022, l’accélération du développement des énergies renouvelables, l’objectif de neutralité carbone en 2050, la baisse des émissions liées à l’énergie en 2018, le plan de sortie des chaudières au fioul…

Même si Matignon admet que « tout cela n’est néanmoins pas suffisant », cela n’a pas rassuré les quatre ONG. « L’Affaire du siècle se règlera devant les tribunaux », ont-elles écrit dans un communiqué commun, se disant « déterminées à mettre fin à l’inaction climatique de l’état ».

« Ce qui nous inquiète à ce stade (…), c’est qu’on n’a pas eu d’annonces de mesures supplémentaires pour lutter contre le dérèglement climatique ou d’engagements du gouvernement à faire plus. On a plutôt eu droit à une sorte de satisfecit », a regretté le directeur général de Greenpeace Jean-François Julliard.

« On attend de voir leur réponse » mais « à ce stade, il y a de fortes chances pour qu’on aille jusqu’au recours », a-t-il ajouté devant les journalistes.

« Nous sommes déterminés à déposer ce recours comme prévu à la mi-mars », a renchéri Cécile Ostria, directrice générale de la Fondation Nicolas Hulot.

Les ONG ont précisé que ce recours « tiendra compte des éléments qui figureront » dans la réponse promise du gouvernement.

Matignon a de son côté appelé les signataires de la pétition à s’investir dans le grand débat en cours après la crise des « gilets jaunes », « pour contribuer à identifier les mesures qui permettront de mieux accompagner les Français qui souhaitent agir pour le climat ».

Quant à l’exemplarité de l’État en matière climatique, « plusieurs propositions seront présentées prochainement », plaide Matignon, en citant notamment des dispositifs d’aide au covoiturage et au travail à vélo pour ses agents ou encore la réduction de la consommation d’énergie des bâtiments de l’État.

Alors que le gouvernement a fermé la porte à un retour de la taxe carbone, la directrice d’Oxfam France Cécile Duflot a insisté sur l’importance d’une « fiscalité plus écologique, plus juste, plus redistributive ».

« C’est la clé pour répondre à la crise climatique », a-t-elle déclaré en sortant de Matignon.

En vue du recours contre l’État pour inaction climatique, les quatre ONG ont adressé le 17 décembre une requête préalable au gouvernement, accusant l’État de « carence fautive » par son « action défaillante » pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les représentants de l’État ont deux mois pour répondre.

© AFP

Un commentaire

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  • Je crains que ces procès ne soit une perte de temps alors qu’il y a urgence

    Quand on a lu les livres

    « L’urgence climatique est un leurre »
    de François Gervais

    et écrit « La Solar Water Economy avec la rivière » ce qui est mon cas

    on réalise en effet que notre problème le plus grave n’est pas le climat mais le temps qui nous reste avant que nos réserves en énergie non renouvelables du type fossile ne soient épuisées

    J’ai essayé de mieux comprendre quels sont nos véritables problèmes et expliqué ce que nous pourrions FAIRE pour les solutionner dans le cadre du grand débat national qui commence

    Voir pour cela les deux fichiers ci-dessous

    Pour le local et ma petite commune de Boulogne Billancourt

    https://www.dropbox.com/s/191g9v5u7b7kvvs/r%C3%A9unions.pdf?dl=0

    Et plus généralement pour notre planète

    https://www.dropbox.com/s/2ppf2zl8nej5up9/TOUT-DERNIER.pdf?dl=0