Glyphosate : la présidente de la FNSEA salue le « pragmatisme » de Macron

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La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, arrive à l'Elysée pour un entretien avec Emmanuel Macron, le 11 février 2019 © AFP LUDOVIC MARIN

Paris (AFP) – La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, a salué lundi le « pragmatisme » d’Emmanuel Macron à propos de la question de l’interdiction du glyphosate, herbicide controversé, après un entretien avec le chef de l’Etat à l’Elysée.

Lors d’un débat-citoyen organisé le 24 janvier dernier dans la Drôme, Emmanuel Macron avait déclaré que la France ne parviendrait pas à se passer « à 100% » du glyphosate dans les trois ans comme il s’y est engagé.

« Sur la question du glyphosate, nous avons salué le pragmatisme du président de la République qui a dit à plusieurs reprises que sans solution, il y aurait des dérogations, pour un pourcentage de situations », s’est félicitée Mme Lambert après son entretien, estimant que « ce retour au pragmatisme était indispensable ».

« 10, 20, 30 (% de situations concernées par des dérogations), la question n’est pas tranchée, il faut travailler et au fur à mesure, on pointera les impasses et il faudra à ce moment là trouver des adaptations », a ajouté la présidente de la FNSEA, syndicat qui, allié aux Jeunes agriculteurs, est sorti renforcé des dernières élections de chambres d’agriculture.

« Nous sommes un interlocuteur dont il (Emmanuel Macron) tiendra compte davantage aujourd’hui », a estimé Mme Lambert, dont la liste commune avec les Jeunes Agriculteurs a obtenu environ 55,8% des suffrages.

« Il n’y a pas eu de +dégagisme+ dans le domaine agricole, le président a salué cette capacité à être majoritaire, et à porter des messages courageux et à gagner les élections. Nous avions besoin d’entendre que les dossiers que nous portons pour accompagner les agriculteurs seront écoutés d’avantage », a ajouté Mme Lambert.

Emmanuel Macron recevait lundi, avec le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, l’ensemble des syndicats agricoles, dans le cadre du grand débat.

Au sujet de ce grand débat, Mme Lambert promet une « contribution » de la FNSEA avant le salon, qui « pointera l’attente que nous avons pour une agriculture française encore plus reconnue et accompagnée par les politiques publiques tant françaises qu’européennes ».

La Confédération paysanne a, elle, dit au président qu' »on peut considérer que les Etats généraux de l’alimentation ont été notre grand débat, mais entre tous les matériaux récoltés et ce qui en est sorti à la fin, la loi Alimentation, on a été extrêmement déçu », a pour sa part déclaré à l’AFP son porte-parole de la Confédération paysanne.

« Il nous a trouvé dur », a dit Laurent Pinatel, qui décrit pour sa part un président « très à l’écoute ».

Concernant le glyphosate, la Confédération paysanne a exprimé son incompréhension devant ce qu’il voient comme un revirement: « Entre interdire le glyphosate et donner des dérogations et ne pas l’interdire, ce n’est pas pareil », prévient M. Pinatel.

M. Macron a fait, avec ses interlocuteurs, « le point sur les élections des chambres d’agriculture et a affirmé que les engagements pris dans la loi EGA sont tenus et qu’il attend des avancées sur les plans de filière. Ils ont aussi discuté de l’Europe dans la perspective de la PAC et du salon de l’agriculture », où il se rendra le 23 février, selon l’Elysée.

© AFP

5 commentaires

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    • Cerf

    Tous pourris et totalement irresponsables des inconscients

    • YANNICK

    On entend depuis un bon moment les revendications du syndicat majoritaire et de ses affiliés : « trops de contraintes, environnementales en particulier, de règlements, lachez-nous la bride, laissez-nous faire, on va gérer : des extensions de porcheries sont autorisées à proximité de bassins versants, avec les risques que celà comporte. On voit le résultat du laisser faire , sur la diminution des algues vertes par exemple.

    • JEAN-MARC WIBART

    s’il y a des contraintes nécessaires, elles portent sur la santé. Si chaque français possède dans son sang de fortes doses toxiques de glyphosate c’est bien la faute des agriculteurs irresponsables et criminels. Quand on ne cherche pas de solutions , on ne peut en trouver, or il y en a!

    • sorlekua

    Tout les jours presque, de nouveaux rapports alarmants, le dernier évoque une disparition très rapide et inquiétante des insectes, vitaux pour la chaîne alimentaire et donc pour l’avenir de l’humanité (nos enfants) mais malgré tout on continue dans notre logique irresponsable.
    Le pragmatisme ou l’inconscience guidée par la cupidité ?
    Y aura t-il un jour un tribunal international pour juger nos dirigeants actuels ?

    • Michel CERF

    Me.Chritiane Lambert votre pragmatisme consiste à servir vos intérets celui du gouvernement et des agriculteurs pollueurs . cela s’appelle désinvolture , malhonneté , criminalité .