Lille (AFP) – Lille est l’une des villes françaises les plus touchées par la pollution aux particules fines, une « maladie chronique » qu’elle peine à soigner.
En 2018, selon des données officielles, Lille a dépassé au moins 60 fois le seuil journalier maximum de particules fines inférieures à 2,5 millimètres, soit 25 microgrammes par mètre cube (µg/m3), que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser… plus de trois fois par an.
Marseille n’est au-dessus de ce seuil que sept fois, contre dix-sept au centre de Lyon et près de quarante en plein coeur de Paris.
« Paris est plus touchée par la pollution à l’azote, le sud de la France à l’ozone. Tout dépend le critère de la qualité de l’air », relativise Céline Dérosiaux, qui travaille pour ATMO, l’organisme officiel du contrôle de la qualité de l’air.
Lille cumule les inconvénients, d’abord liés aux caractéristiques régionales : « forte densité, présence d’industries lourdes, méthodes de chauffage anciennes et territoires agricoles au sud « , résume Arabelle Patron, prévisionniste à ATMO.
La pollution franchit les murs de la ville: les autres capteurs dans la région, à Béthune ou Dunkerque par exemple, mesurent aussi « des dépassements réguliers ».
A ces problèmes viennent s’ajouter la situation géographique: Lille est « un carrefour autoroutier européen », subissant les pollutions venues de Belgique et des Pays-Bas, aux caractéristiques semblables. Les vents « ramènent aussi des particules de Paris », et plus rarement « d’Allemagne ou même de Pologne ».
Après plusieurs années de baisse, le nombre de jours de dépassement est reparti à la hausse en 2018, en raison de « variations météorologiques défavorables » : « le temps a été plus sec, et le printemps doux, avec des matinées de brouillard ».
Ce qui s’observe pour les particules PM 2.5 se constate aussi pour les PM 10, les particules inférieures à 10 millimètres, les seules prises en compte réglementairement en France. Le plafond de 50 µg/m3 par jour a été dépassé à 40 reprises à Lille en 2018, soit plus que la limite de 35 jours de dépassement.
Paradoxalement, la situation s’améliore sur une année complète : « la concentration annuelle moyenne de PM 10 mesurée dans le quartier de Fives à Lille a baissé de 30 à 21 µg/m3 entre 2009 et 2017 », rappelle Céline Dérosiaux. Toujours au-dessus toutefois des recommandations de l’OMS, de 20 µg/m3 en moyenne annuelle. La tendance est similaire pour les PM 2.5.
Ainsi, environ 1.700 personnes par an meurent prématurément à cause de la mauvaise qualité de l’air dans la métropole lilloise, qui compte 1,2 million d’habitants, reprend l’ATMO dans son bilan annuel.
« Les pics sont les symptômes d’une maladie chronique, la pollution de l’air », juge Mme Dérosiaux. La métaphore convient à Denis Bisch, pneumologue à Lille. « C’est l’accumulation qui représente un risque. »
Mais « il est difficile de prescrire un comportement », poursuit-il. « On ne peut pas demander aux gens de se barricader. D’autant plus que l’air intérieur est aussi très pollué ».
Interpellée par une pétition ayant réuni 5.500 signatures en une semaine, la maire PS de Lille, Martine Aubry, a annoncé la semaine dernière plusieurs mesures ciblant le transport, dont la limitation à 70 km/h sur les parties sud et est du périphérique qui entrera en vigueur en février. L’interdiction de circuler pour les poids lourds aux heures de pointe est également en discussion avec le préfet.
« La parole publique ne porte pas assez », estime Michel Eyraud, secrétaire général du collectif « Nord Ecologie Conseil », qui s’agace contre « les gens en terrasse sur la Grand-place en plein pic de pollution. Il faudrait multiplier les panneaux d’information en direct sur la qualité de l’air ».
« Et changer nos modes de vie ! », soupire Denis Bisch.
© AFP
5 commentaires
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Antoine
Bonsoir,
Pour être précis, les diamètres de ces particules sont inférieurs à 2,5 et 10 micromètres (µm) et non millimètres.
Également : concentration en moyenne annuelle me paraît plus juste que concentration annuelle moyenne.
Cela n’enlève rien à l’aspect préoccupant du problème.
pepito
Encore une fois la répression écologique, mise en oeuvre par des politiques structurellement incompétents sur ces problèmes, ne s’abat que sur les voitures responsable de moins de 10% de la pollution et laissent les autres causes continuer sans frein (chauffage au fuel mal réglés (même bien réglés ils polluent plus qu’une automobile ou que les industries qui elles, disposent réglementairement de filtres relativement efficaces), feux de chemisés…)
La leçon des gilets jaunes n’a pas été retenue !
d’autre part, parler de 1700 morts prématurés n’a aucun sens, trompe les lecteurs et devrait être banni (prématurés de 1seconde çela donne 1demie heure de vie en moins au total ce qui est parfaitement négligeable, prématurés de 40 ans cela donne l’équivalent de 800 morts d’accidents routiers) combien cela fait-il en réalité en équivalent de morts, 2, 20? cela permet de replacer le problème en fonction de sa gravité.
Tipol
Mon point de vue.
Dans tout ce questionnement et ces incertitudes autour des chemtrails, j’ai quand même observé une corrélation entre leur absence, et les alertes à la pollution atmosphérique.
Dès que l’agence ATMO des Hauts-de-France nous lance une alerte pollution, les chemtrails ne passent plus.
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Les miens, quotidiens depuis de nombreuses années, dans la région Valenciennes, je les ai pisté de la base américaine de l’OTAN à Chièvres au nord de Mons (commandement de l’OTAN en Europe).
Dans la région, tous les avions civils passent à la verticale de cette base (voir flightradar24) ainsi, les avions chemtrails sont mélangés dès le décollage, et pour atterrissage à la circulation civile.
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Parfois, on peut voir de façon furtive quelques zones d’épandage sur les cartes radar pluie.
Il y a indubitablement un traitement d’image pour ne pas les afficher.
Mais lorsque le temps est pluvieux, on peut quand même les voir apparaître et disparaitre furtivement.
Ces bandes partent en étoiles justement de cette base de Chièvres. Cinq bandes dans la région, dont une au large de Calais, une sur Valenciennes, une sur la région Charleville-Mézières.
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Je comprends que beaucoup de personnes soient dubitatives, car ces bandes de pulvérisations sont relativement fixe, donc, c’est toujours les mêmes qui les voient tous les jours, alors que d’autres ne les voient jamais.
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Le mieux pour tracer ces avions, c’est le soir ciel sombre, les précéder pour les voir arriver de très loin.
On peut remonter ainsi jusqu’à leur base.
rv45
Toutes les actions sont bonnes à prendre même si elles ne représentent que 10% où moins où plus.
Et les actions sont pourtant très simple à prendre, il faut simplement regarder les bonnes décisions courageuses qui ont déjà été prise en France où même chez nos voisins. En voici quelques bons exemples:
La métropole d’Orléans décider qu’en 2024 les transports urbains seront 100% électriques. En particulier tous les bus de la métropole.
https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0600188477109-orleans-vise-des-transports-en-commun-100-electriques-dici-a-2024-2223591.php
La région PACA a commandé pour le printemps plusieurs autocars longues distances électriques.
https://www.nicematin.com/vie-locale/la-region-paca-va-deployer-des-autocars-longue-distance-100-electriques-en-2019-266551
Prenons maintenant quelques exemple étranger à l’extreme de Lille qui est une véritable honte au niveau du nombre de bornes de recharge pour véhicules électriques. Amsterdam agglomération équivalente en populations comportent environ 1500 bornes de recharge pour seulement,de 150 sur l’agglo de Lille. Mais de qui se moque t on dans cette ville qui en comprend moins de 15 bornes alors qu’Amsterdam en comprend 500 soit 30 fois plus? Mais que y a t il dans le crâne des élus de cette région. Est ce la pollution de l’air qui attaque les cerveaux a ce point?
Voici comment éduque les habitants de cette région des Pays Bas leur enfants.
https://www.automobile-propre.com/a-amsterdam-des-bornes-de-recharge-dans-les-cours-de-recreation/
De nombreuses villes allemandes décider d’interdire au véhicules thermique une partie du leur centre ville.
https://www.businessinsider.fr/liste-villes-sans-voitures-fevrier-2018
Jean-Marc Wibart
Non les transports sont responsables de 75%, dire autrement est de la désinformation criminelle
https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/pollution-transport-co2-part-emissions-1017/