Al Gore juge « insultante » la position de son pays à la COP24

Al gore cop24

L'ancien vice-président américain Al Gore s'exprime au Forum du prix Nobel de la paix à Oslo, le 11 décembre 2018 © NTB Scanpix/AFP Heiko Junge

Oslo (AFP) – L’ancien vice-président américain Al Gore, prix Nobel de la paix 2007, a jugé mardi « insultante » la position des Etats-Unis, de l’Arabie saoudite et de la Russie à la COP24 en Pologne.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), avec qui M. Gore avait partagé le Nobel, « vient d’être insulté par les gouvernements des Etats-unis, d’Arabie saoudite et de Russie », a estimé l’ex-responsable démocrate dans un discours au Forum du prix Nobel de la paix à Oslo.

A la 24e Conférence de l’ONU sur le climat (COP24) à Katowice (sud de la Pologne), Etats-Unis, Arabie Saoudite, Russie ainsi que le Koweit ont plaidé ce week-end pour que les délégations « prennent note » du dernier rapport alarmant du Giec. Les Etats insulaires, soutenus notamment par l’UE et les Pays les moins avancés, insistaient, eux, pour que l’assemblée « accueille favorablement » le texte.

Selon ce rapport, il faut réduire de près de 50% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 2010 si le monde veut limiter le réchauffement à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle et éviter une planète à +2°C qui subirait plus d’événements météo extrêmes.

« Pour les trois plus gros producteurs d’hydrocarbures de la planète, c’était, pour ainsi dire, dérangeant d’accueillir favorablement les faits scientifiques », a ajouté M. Gore, auteur du documentaire « Une vérité qui dérange » sur le dérèglement climatique.

En 2007, le comité Nobel norvégien avait récompensé M. Gore et le Giec « pour leurs efforts de collecte et de diffusion des connaissances sur les changements climatiques provoqués par l’homme et pour avoir posé les fondements pour les mesures nécessaires à la lutte contre ces changements ».

© AFP

Un commentaire

Ecrire un commentaire

  • Le président de l’ADEME vient de fixer le cap à tenir.

    Celui-ci est indiqué en conclusion du fichier accessible à partir du lien ci-dessous. Nous vous invitons à lire : http://www.infoenergie.eu/riv+ener/source-energie/SWE.htm

    Cela vu que la généralisation du scénario prévu par l’ADEME est une voie qui tient compte de l’aspect social et qui réduit le risque environnemental : inondations, incendies, canicules, tempêtes.

    l’ADEME est un organisme associé à notre gouvernement, il s’agit en conséquence d’une décision gouvernementale extrêmement importante : cette décision stipule que lorsque nos centrales nucléaires actuelles auront 60 ans c’est-à-dire prochainement, il faudra les fermer et assurer nos besoins en produisant uniquement de l’électricité « verte ». Son président affirme que cela est possible dans son article du Figaro d’hier 11 décembre 2018. L’essentiel de cette décision est mentionnée dans la conclusion du fichier ci-dessus et je suis d’accord avec lui.

    Bien évidemment il ne s’agit pas d’un scénario facile. Il faudra combler le fossé entre les « pollueurs » et les « payeurs », convaincre les plus riches que leur part du gâteau ne sera que peu affectée par cette décision, convaincre les « gilets jaunes » que cette orientation qui va dans le sens du social, de la réduction des inégalités, leur permettra de réduire le prix de l’énergie thermique rendue dans leurs pièces de vie. Ceci sans affecter leur pouvoir d’achat à moyen terme et en l’améliorant à plus long terme.

    En raisonnant plus généralement nos gouvernants vont avoir la tâche difficile de convaincre que ce scénario permet de corriger en bonne partie les inégalités et de supprimer les injustices sociales. Ceci en mettant créant le conditions d’une meilleure justice environnementale.

    Si nous ne faisons rien en nous endormant dans l’eau tiède comme la grenouille d’Al Gore, nous allons devoir affronter prochainement une crise écologique extrêmement grave. Il est clair que notre seule chance de l’atténuer est dans un premier temps de réduire les inégalités sociales afin de rendre possible la réduction des gaz à effet de serre. Le scénario prévu par l’ADEME va en lui-même réduire ces inégalités mais il va falloir prévoir des mesures d’accompagnement : ceci en taxant les dividendes ainsi que les hauts revenus, en équilibrant le prix du gaz et de l’électricité, en taxant le kérosène de l’aviation civile et militaire. Ceci aussi en considérant que la lutte contre le changement climatique ne doit pas être présentée seulement comme une opportunité de création d’emploi mais aussi comme une opportunité de réduire les inégalités sociales dans le cadre d’une prospérité sans croissance orientée vers le consommer moins.

    Le modèle de croissance verte proposée par l’ADEME n’est pas seulement une économie à faible intensité carbone adaptée au changement climatique, il est aussi basé sur une utilisation efficace des ressources et sur un changement basé sur l’innovation technologique. En protégeant les secteurs les plus vulnérables à savoir ceux de l’eau, de l’énergie, de l’agriculture, du tourisme et des transports, il va dans le sens d’une protection de l’environnement.

    La lutte contre le réchauffement climatique va incontestablement créer de nouveaux emplois dans des domaines comme la conservation de l’énergie, les énergies renouvelables, une meilleure gestion des forêts, une nouvelle forme de mobilité au niveau de la motorisation. Mais ce scénario va nécessiter une formation des travailleurs adaptée aux nouveaux objectifs. Une formation ou l’eau, bien commun, sera au centre du dispositif afin d’améliorer les performances et de participer au stockage de l’énergie électrique. Ceci afin de solutionner l’intermittence de l’électricité verte.

    Il s’agit de changements dont l’ampleur est telle que cela va impliquer un engagement fort de toutes les parties prenantes de la société européenne. Un engagement qui va nécessiter des mécanismes de soutien pour les salariés qui vont se trouver victime de restructuration. Ceci vu que ce scénario va nécessiter des qualifications nouvelles en engendrant des secteurs à forte croissance.

    Ces changements vont mettre en évidence la nécessité de créer un lien entre le service public et transition écologique. Une notion de service public différente de celle orientée vers les labels et les aides fiscales va devoir prendre place pour généraliser le chauffage urbain dans les villes et faire en sorte que l’électricité verte produite soit suffisante pour assurer non seulement le chauffage thermostatique de l’habitat mais aussi l’alimentation de la voiture électrique hybride.

    Pour maîtriser les risques environnementaux et assurer le bien être d’homo sapiens, il va falloir se faire à l’idée qu’un paradigme lié à l’énergie thermique renouvelable des rivières et de leur nappe libre doit se mettre en place. Ceci de telle sorte que l’énergie thermique qu’elle contient permette tout à la fois de réduire la dette, d’améliorer le pouvoir d’achat et de mieux préserver l’environnement et le climat. Ceci en considérant que l’énergie thermique prélevée ainsi dans l’environnement joue un rôle d’amortisseur social opposé à la croissance. Cette croissance on le comprend seulement maintenant qui ne joue plus le rôle d’amortisseur social mais devient au contraire un facteur d’aggravation des inégalités. Ceci en considérant que le PIB associé à une productivité déraisonnable n’est plus le reflet du bien-être et de la qualité de vie.

    Le franchissement du cap fixé par l’Ademe va nécessiter une nouvelle politique industrielle avec un dialogue social articulé au niveau de l’entreprise et de ses salariés, voire même une modification de nos institutions. (Droit de propriété, contrat de travail.)

    Paris ne s’étant pas fait en un jour, il va être important de prendre conscience que le cap envisagé par l’ADEME a plus de chance d’aboutir si l’on met en place une approche séquentielle orientée dans un premier temps vers les systèmes hybrides autant pour la génération thermique assurant le chauffage de l’habitat que pour la mobilité et le transport à l’intérieur des villes et de leur périphérie. Il sera aussi plus efficace si l’exécutif prend conscience de la nécessité de mettre en place un service public orienté vers la distribution d’eau non potable aux immeubles. Service public dont la nature et la mise en œuvre pourrait se négocier dans le cadre de l’Essoc avec une négociation ayant pour objectifs d’arbitrer les questions sociales et environnementales

Celeste Saulo, la future cheffe de l'OMM entend impulser un vrai combat contre le changement climatique

Lire l'article