Paris (AFP) – Des députés de six groupes politiques ont décidé d’unir leurs forces sur la transition écologique et solidaire, en créant un collectif inédit « pour organiser à l’Assemblée le travail transpartisan » sur ces sujets et l' »accélérer », a annoncé lundi à l’AFP Matthieu Orphelin (LREM).
Dans un courriel adressé à l’ensemble de leurs collègues, les 15 premiers signataires, emmenés par le député proche de l’ex-ministre Nicolas Hulot, soulignent que le nouveau rapport alarmiste des experts climat de l’ONU (Giec), publié lundi, « montre l’urgence absolue à agir pour le climat et accélérer les actions publiques ».
Ils invitent les élus à rejoindre ce futur collectif « d’un genre nouveau », selon les termes de M. Orphelin, dont le lancement est prévu le 16 octobre.
Parmi les premiers signataires, outre l’élu du Maine-et-Loire, figurent Cédric Villani (LREM), le MoDem Erwan Balanant, Eric Diard (LR), Sophie Auconie (UDI-Agir), Guillaume Garot (PS), ou encore le communiste Jean-Paul Dufrègne, les Insoumis qui composent le septième groupe à l’Assemblée n’ayant pas paraphé le texte à ce stade.
Les experts du Giec soulignent dans leur dernier rapport que le monde devra engager des transformations « rapides » et « sans précédent » s’il veut limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, et mettent en garde contre des risques accrus au-delà de ce seuil.
Selon les élus, issus de différentes commissions à l’Assemblée, ce travail transpartisan sur ce sujet est « une première », l’urgence climatique exigeant d’innover « aussi au Parlement pour impulser et accélérer » le changement. Dans un document expliquant leur démarche, ils indiquent avoir décidé « d’unir (leurs) forces pour que soient portées et votées des avancées nouvelles à la hauteur des enjeux » avec pour « seule boussole l’intérêt général présent et futur ».
« Le départ de Nicolas Hulot a été un révélateur pour tous et fait écho aux alertes renouvelées des scientifiques, il doit nous faire réagir et nous motiver à ce travail en commun, dans l’esprit initial du Grenelle de l’environnement ou de la loi pour la transition énergétique ! », écrivent-ils.
Le collectif entend se réunir deux fois par mois et notamment unir ses analyses et votes « sur des points clefs et des avancées décisives », « y compris en déposant des amendements à l’identique », ainsi qu’initier ou soutenir « des coalitions de projets novatrices ». Ses membres comptent être force de proposition dès les discussions sur le projet de loi de finances 2019, sur des sujets comme la mobilité durable, la biodiversité ou par exemple la lutte contre le gaspillage alimentaire.
© AFP
2 commentaires
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Habanananda
L’urgence est bien reelle. J’applaudis cette initiative.
Jean GROSSMANN
Cette prise de conscience de certains de nos députés est une bonne nouvelle et pourrait peut-être faire bouger les choses.
Comme je l’ai dit dans mon livre sur l’énergie le moment est venu de dessiner en France et en Europe le cadre politique du « développement durable » ébauché en 2008. Sera-t-il nécessaire de modifier la structure pyramidale politique actuelle pour garantir la cohérence du choix de société qui va s’imposer à court terme ? Est-il important que le second personnage de l’État soit nommé ministre du Développement durable et ait autorité ou non sur le ministre de l’Économie, du Travail, et de l’Écologie ? Ce qui est essentiel n’est-il pas plutôt que les responsables aux différents échelons soient solidaires dans les décisions à prendre afin de garantir la cohérence d’une société basée sur la solidarité prenant en compte une vision commune lors de l’examen des projets de loi ? Pour que cette vision commune améliore nos conditions d’existence et nous permette de progresser, une étude d’impact décrivant et mesurant l’effet attendu du projet de loi sur chacun des trois piliers du développement durable : l’économie, le social et l’environnement semble indispensable :
– l’économie pour réduire la dette
– le social pour atténuer la pauvreté
– l’environnement afin que chacun d’entre nous vive dans un monde équilibré et favorable à sa santé comme le stipule notre constitution